LA COLLECTION « DEMAIN SI J’Y SUIS »
7 courts métrages d’anticipation.
7 réalisateurs émergents.
7 idées du futur en 2050.
Lancée par Pascale Faure et Brigitte Pardo pour les Programmes courts et créations de Canal+ en partenariat avec le magazine We demain, la collection « Demain si j’y suis » repose sur une base documentée.
Les réalisateurs ont tous suivi un cycle de conférences avec des scientifiques, futurologues et philosophes avant de partir en résidence d’écriture.
Diffusée dans le cadre de l’opération spéciale imaginée par Canal+ « Le Meilleur Est Avenir », cette collection décale de trente ans l’univers cinématographique de jeunes réalisateurs qui anticipent les profonds bouleversements à venir dans la société : comportements, couple, prison, médecine, sexe ou famille, autant de thèmes de notre quotidien, explorés à travers la collection « Demain si j’y suis ».
RÉTROSEXE
Réalisateur(s) : Jean-Baptiste Saurel
Producteur(s) : Kazak
Musique : La Femme
• 2016
Persuadée que le sexe, c’était « mieux avant », une bande de cinq adolescents compile religieusement toutes traces disponibles du « Rétrosexe ». Quand ils mettent enfin la main sur l’ordinateur PC du papy, les ados se lancent dans une séance de reconstitution pour découvrir le fameux «orgasme», acte interdit et surtout très difficile à atteindre.
Mon Humble Avis :
Retrosexe est une comédie d'anticipation.
Que restera t il de l'homme en tant qu'animal sexué en 2050 ?
Le message du court est sur les difficultés des questionnements adolescents face à une société qui se déshumanise de plus en plus...
La réalisation est énergique et tendre à la fois.
Les cadrages sont variés et originaux, ils sont choisis avec soin pour leurs effets comiques ou pour renforcer l'émotion.
La photographie est magnifique avec une lumière d'arrière plan chaude, et des plumes rose flottant dans un subtil camaïeu bleu !
Le montage est enlevée et même parfois clippesque.
Les décors se résument à un vieux grenier.
Les costumes des ados sont futuristes, avec des gants évoquant le fait que le contact physique est désormais proscrit dans ce futur craignant les pandémies.
Les sfx sont inexistants (et inutiles vu le propos).
Le casting est formidable, les jeunes sont attachants et vraiment poilants dans leur quête absurde de comprendre le sexe comme des archéologues du porno !
La musique propose un super rock, "orgasmique" !!!
En conclusion, c'est de loin le meilleur court des sept, divertissant et émouvant.
THE MONTE CARLO ALGORITHM
Réalisateur(s) : Emilie Noblet
Producteur(s) : Stromboli Films
Musique : Julie Roué
• 2016
Discutant pourcentages, probabilités génétiques et hérédité, Tibérius, Aziz, Michelle, Cerise et Cantal, un pluri-couple, se comportent comme le ferait n’importe quel couple sur le point d’être parents, projetant tour à tour sur l’enfant leurs désirs, leurs rêves et leurs angoisses.
Mon Humble Avis :
Le message est sur l'impossibilité d'une communication correcte entre humains... surtout au sein d'un pluri-couple dans une société futuriste.
La réalisation est assez dynamique, mais la narration ne mène ni à une chute ni à une vraie conclusion.
Les cadrages usent d'une bonne variation de valeurs de plans.
La photographie nocturne est lisible.
Le montage suit le rythme des dialogues.
Les décors se résument à un stade en extérieur... on peut se demander pourquoi avoir filmé de nuit ?
Si ce n'est pour éviter de montrer des immeubles trop ancrés dans notre époque à l'arrière plan, c'est dommage ça parait peu plausible de voir tous ces gens
faire du sport la nuit !
Les costumes sont colorés et excentriques, un poil ridicules.
Les sfx sont juste au niveau sonore, pour la voix un peu robotique de la coach sportive des couples.
Le casting d'acteurs aux tronches assez ordinaires propose une interprétation caricaturale.
La musique est un peu chiante.
En conclusion, malgré quelques gags bien sentis, on reste sur sa faim.
MARS IV
Réalisateur(s) : Guillaume Rieu
Producteur(s) : Metronomic
Musique : Mathieu Alvado
• 2016
Des astronautes sont en mission sur Mars.
Alors qu’une découverte capitale les met face à une grave responsabilité vis-à-vis de la Terre, ils sont sujets à de violentes crises d’hallucinations.
Mon Humble Avis :
Le message parle de la prise de décision par les robots à la place des humains, quand au destin de l'humanité...
En fait, le film montre que l'intelligence artificielle serait plus apte à nous diriger !
La réalisation mélange les genres, comédie, anticipation et épouvante.
Les cadrages emploient surtout des gros plans, et des plans américains, c'est une grammaire visuelle classique.
La photographie est assez pro.
Le montage est énergique, sachant placer des ambiances horrifiques et ménager ses effets.
Les décors infographiques font un peu kitsch.
Les costumes proposent de belles combinaisons spatiales, des tenues d'astronautes, un casque de robot à la Daft Punk (mais avec des oreilles à la Ghost in the
Shell).
Les sfx nombreux car c'est tourné parfois devant un écran vert pour remplacement par un décor de synthèse.
On voit donc la planète Mars, une grotte, et une station, par contre réalisée en plateaux.
Des écrans holographiques tactiles sont aussi réalisés en infographie.
Dans une scène, les décors tremblent, comme un mirage, lors des crises de "rougeotte".
Il y a aussi un super robot jouet géant.
Avec son ciel plein d'étoiles filantes, on a une allusion claire à 2001 l'odyssée de l'espace de Kubrick...
Le casting assez bon.
La musique propose enfin une vraie symphonie de bande originale.
En conclusion, c'est plutôt un bon court métrage, même s'il manque quand même d'originalité pour les aficionados de la SF.
PARAISOPOLIS
Réalisateur(s) : Laure de Clermont Tonnerre, Vladimir de Fontenay
Producteur(s) : Mact
Musique : Alexandre de la Baume
• 2016
En 2050, un couple d’artistes, réduit en esclavage dans une ville transformée par la technologie et l’explosion de l’espérance de vie, doit regagner sa liberté pour donner la vie.
Mon Humble Avis :
Le message est au sujet du permis de faire des gosses pour lutter contre la surpopulation, mais les conclusions des réals sont selon moi à côté de la plaque, se
contentant de rejeter en bloc la possibilité, sans vraiment y réfléchir...
La réalisation fait dans le "film d'auteur se la pétant".
Les cadrages sont soit caméra à l'épaule, ou soit des plans fixes trop longs !
La photographie est sombre et laide.
Le montage est plutôt lent.
Les décors démarrent avec un marché à la Blade Runner, mais malheureusement sans budget.
Des Favélas (sûrement brésiliennes) font ensuite office de cadre.
Les costumes ne sont pas vraiment futuristes, à part la combinaison de capture de mouvement utilisée par l'héroïne qui est danseuse.
Les sfx sont inexistants.
Le casting à le syndrome "intello-chiant", en plus ils en font des tonnes.
Diverses langues sont utilisées dans les dialogues et sous-titrées.
La musique est ... on va dire "conceptuelle".
En conclusion, il n'y a pas grand chose à sauver dans ce film, qui m'a paru le pire des 7.
Le final est ridicule, car il sombre dans la caricature trop poussée, se prenant en plus au sérieux.
PIÈCE RAPPORTÉE
Réalisateur(s) : Carine May, Hakim Zouhani
Producteur(s) : Nouvelle Toile
Musique : David Georgelin
• 2016
Cyril sort de prison après avoir purgé sa peine de 26 ans.
Il retrouve son fils et découvre sa famille, mais un nouveau membre s’est imposé : un robot humanoïde à son image.
Mon Humble Avis :
Le message traite de la famille aux relations artificielles, comme leurs loisirs en monde virtuel.
Le choc des générations semble s'empirer dans le futur !
La réalisation est assez lente, avec des cadrages "télévisuels".
La photographie use de couleurs vives, mais noyées dans des fonds blancs gris, avec une lumière douce aux faibles contrastes.
Le montage est plutôt lent.
Les décors offre un cachet SF avec des accessoires au design sobre.
Les costumes sont aussi légèrement futuristes.
Les sfx propose un scanner manuel comme mode de payement d'un appel téléphonique, la cicatrice du anti-héros sortant de taule, et surtout le maquillage
d'entre-jambes du robot sans bite !
Le casting est plutôt bon, dans la sobriété.
La musique utilise des voix bizarres.
En conclusion, ce court n'est pas mal du tout, la meilleure scène étant sans conteste celle du "quart d'heure familial"...
PANTHEON DISCOUNT
Réalisateur(s) : Stephan Castang
Producteur(s) : Takami
Musique : John Kaced
• 2016
En 2050, les diagnostics de santé sont rendus par un super scanner.
Ensuite, le médecin reçoit chaque patient et l’aide à choisir le traitement le plus adapté… à son budget !
Trois cas sont portés à votre connaissance.
Mon Humble Avis :
Le message porte sur les capacités de la médecine dans le futur, avec des techniques modernes, mais dont les traitements dépendent du budget du
patient.
La réalisation est bonne, directe et en montage alternée, sans aucun temps mort.
Les cadrages privilégient les gros plans, pour profiter au maximum de l'interprétation subtile.
La photographie noir et blanc renforce les contrastes, ce qui accentue les rides des visages âgés.
Le montage alterne donc plusieurs conversations, ce qui donne plus de puissance à chacune d'elle, en renforçant les effets comiques par le carambolage des
répliques.
Les décors tiennent en une salle d'attente, et une table de soin moderne.
Les costumes ?... on ne les voit à peine, avec ces gros plans systématiques.
Les sfx se résument au lentilles sur les yeux façon puces électroniques.
Le casting est très authentique et très expressif, vraiment touchant.
Jean-Pierre Kalfon est impérial.
La musique est plutôt sympa, ajoutant de l'émotion.
En conclusion, c'est un bon court métrage, sur un sujet sensible qui nous concerne tous.
I WANT PLUTO TO BE A PLANET AGAIN
Réalisateur(s) : Marie Amachoukeli, Vladimir Mavouniakouka
Producteur(s) : Autour de Minuit
Musique : Rone
• 2016
Une histoire d’amour, une romance tranhumaniste, celle d’un jeune garçon aux origines modestes, un H- tombe éperdument amoureux d’une H+.
Mon Humble Avis :
Le message parle des futurs "hommes améliorés".
Une nouvelle forme de racisme envers les hommes n'ayant pu se payer ses améliorations cybernétiques verra-t-elle le jour ?
On a aussi droit à une caricature de Google nommée "Gogole" !
L'image finale forte nous montre un cœur humain jeté à la poubelle...
L'homme est fait de failles, le robot lui n'est jamais défaillant.
La réalisation de cette animation est expressive et percutante.
Les cadrages sont très variés, le zoom arrière final est impressionnant.
La photographie est en noir et blanc, ce qui renforce la dichotomie du sujet.
Le montage est assez dynamique.
Les décors sont minimalistes.
Il y a des sfx sur une scène de rêve pendant l'opération de robotisation, avec des images réelles trafiquées.
Le design simpliste des personnages permet de se concentrer sur la mise en scène.
La musique électro a peu d'impact.
En conclusion, ce film tristounet dispose de quelques images puissantes.