Réalisateur(s) : Nikias Chryssos
Producteur(s) : Nikias Chryssos
Scénariste(s) : Nikias Chryssos
Photographie : Matthias Reisser
Montage : Carsten Eder
Musique : Leonard Petersen
Interprète(s) : Pit Bukowski, Daniel Fripan, Oona von Maydell
Pays : Allemagne
Année : 2015
Durée : 1h25
Synopsis :
Il se retrouve dans une résidence ressemblant à un bunker, habité par un couple qui scolarise leur fils Klaus à la maison.
Ils lui demandent alors de s’occuper de l’éducation de Klaus, qui se révèle avoir de grosses difficultés pour assimiler les leçons qui lui sont dispensées dans ce cadre familial plutôt déstabilisant.
L’avis du FEFFS :
Der Bunker est un ovni issu de la scène indé berlinoise.
Avec son ambiance lynchienne, ses touches d’humour décalé et ses acteurs parfaitement choisis, Der Bunker n’est pas sans rappeler Der Samurai, autre film berlinois présenté au festival en 2014, avec également le mystérieux Pit Bukowski dans le premier rôle.
Mon
humble avis :
Film original à l’humour iconoclaste, « Der Bunker » a le mérite de ne ressembler à rien d’autre…
Le message traite de la quête de savoir, sous la forme d’un divertissement surréaliste, le film traite de pédagogie, comme de recherche scientifique.
La réalisation use des artifices d’un conte satirique, avec un côté surnaturel à la Twin Peaks de David Lynch.
Les cadrages emploient une bonne variation de valeurs de plans, mais avec une majorité de gros plans et de plans américains, car il y a beaucoup de dialogues, et tout se passe en intérieur, dans
des décors exigus.
La photographie déploie de beaux camaïeux bruns et gris, ce qui offre une
atmosphère âgée, poussiéreuse, au métrage, avec des zones d’ombres inquiétantes, renforçant l’effet de claustrophobie.
Le montage suit avant tout le rythme de la comédie, mais avec quelques scènes fantastiques plus planantes.
Les décors du bunker ressemblent à un appartement rétro petit bourgeois.
Il y a peu d’extérieur, tout est filmé en studio.
Les costumes font dans la fripe à la « Deschiens », un mélange de look
bobo germanique des années 40, pour insister sur l’aspect décalé des protagonistes par rapport à la réalité extérieure.
Notons une extraordinaire tenue du « gosse » pour son anniversaire : une sorte de Leprechaun sombre avec un mini-chapeau de
clown rouge !
Les effets spéciaux se contentent de peu, comme la cicatrice à la jambe de la mère, car c’est simplement le jeu de
l’actrice qui rend compte de sa possession par un fantôme alien.
Il s’agit d’un humour à froid, de situation et de dialogues décalés.
Le physique du héros est hors norme, avec son nez de traviole, mais la palme revient à « l’enfant » attardé, carrément génial, hilarant.
La musique use d’étranges sons graves, avec des voix sombres.
Les mélodies sont saugrenues et entêtantes à la fois.
On entend aussi du classique en sons diégétiques (disque vinyles passés dans le bunker).
L’apprentissage du jeu par le gosse se déroule sur fond de heavy métal, rébellion oblige !
En conclusion, le ton surréaliste du film n’empêche nullement la compassion pour ses personnages, son humour fonctionne, donc on y passe un bon moment.
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