Babadou le petit rose
A force de travailler avec des enfants à la maternelle, je me suis rendu compte que les albums leur étant consacrés étaient
vraiment d’une qualité variable, allant du meilleur au pire.
J’ai eu vite envie de m’y frotter, et décidai d’employer mes études sur les masques africains datant de l’université d’arts
plastiques, pour réaliser un conte africain pour enfants.
Ce n’est pas vraiment une BD, puisque l’album pour enfants nécessite des règles particulières : une seule case par planche,
et une légende de bas de page à la place des phylactères.
Badadou est un enfant albinos, sa peau et ses cheveux sont clairs contrairement à ses parents et aux autres habitants du
village.
Il est rejeté pour sa différence, et les conseils des sorciers vont amener son père à chasser toutes sortes d’animaux dans
la jungle, pour lui fournir des grigris, qui selon eux l’aideraient à se faire accepter par les autres…
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Notes d’intention :
Avec ce scénario, je souhaitais évidemment parler de racisme, et de tolérance envers les différences physiques, sujet
auquel on peut être confronté avec les enfants d’une classe de maternelle.
Bien entendu, le premier trait spirituel est de déplacer le problème, la victime du racisme est blanche dans un contexte
d’Afrique noire !
Ensuite, Badabou n’est pas au final accepté pour ce qu’il est, mais il a su jouer des règles de la société dans laquelle il
vit pour contourner les motifs de son exclusion initiale, et les transformer en atout.
Je ne voulais pas d’un message « peace & love » dépassé du genre « on est tous pareils, la couleur de notre peau
importe peu », car c’est faux et ce serait mentir aux enfants.
Je voulais un happy end quand même, où l’exclu renverse sa situation, mais avec une vision humoristique et décalée des
forces du pouvoir dans notre monde.
Il faut aussi noter que si chaque sorcier du village de Badabou a tort en proclamant avoir la solution, cette dernière
apparaît bien finalement dans la somme de tous les conseils prodigués, c’est aussi une leçon de sagesse intentionnelle : ne t’arrêtes pas au premier conseil que tu reçois, continues de chercher,
et la solution viendra d’elle-même…