BIFFF 2006
24ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles
Tournage de Woody Alien pour Sex Trek
L’auditorium du passage 54 est comme d’habitude superbement décoré de sculptures étranges et d’affiches de films gores. La foule s’y presse avide de sensations fortes, la bonne humeur y règne, la bière y coule à flot (offerte de surcroît !)… le Bifff s’annonce encore d’une bonne cuvée !
Mais cette année Loloboth Productions n’y est pas seulement en tant que festivaliers fanatiques, mais bien pour une opportunité de tournage. C’est une longue histoire, alors je vais commencer par le commencement…
Cela fait plusieurs années consécutives que le maquilleur-designer Sacha Feiner gagne le concours de costume du
Bifff organisé durant le bal des vampires. Une fois sa photo déguisé en Pinhead d’Hellraiser est même passée dans Mad Movies… avec son e-mail ! Je l’ai donc
immédiatement contacté pour le féliciter et discuter de notre admiration commune pour la création de Clive Barker.
De fil en aiguille, j’en suis arrivé à lui parler du jeu de rôle Méga dans lequel je confronte mes joueurs à des démons cénobites tout droit sortis d’Hellraiser,
et de ma jalousie vis à vis de son magnifique cube démoniaque fait-main. Sacha m’a alors proposé de m’en construire une réplique et de me l’envoyer pour mettre de l’ambiance dans
mes parties de Méga.
Je fus bientôt sidéré de la précision du résultat final, et décidais de suivre de prés le parcours de ce jeune homme talentueux, alors en école d’Art. C’est lorsque Sacha gagna
le concours du Bifff déguisé en Alien que sa collaboration sur mon projet de science-fiction Sex Trek devint évidente.
Loloboth Productions (Laurence & moi donc !)
se rendit alors à Bruxelles pour le Bifff suivant où Sacha remportait encore le concours déguisé en grand méchant loup accompagné de son charmant petit chaperon rouge. Notre
rencontre nous permit d’évoquer sa participation à notre film, mais ce n’est qu’un an plus tard par mails que la chose se confirma et s’organisa.
Cette fois-ci Loloboth Productions débarqua en force, car Yanick Ruf & Alexandre Vasiljkic (acteurs tous 2 sur Sex Trek, dans les rôles d’Actavus le déglinguon, et d’Ikthar le
vulvain) nous accompagnèrent, invités par le festival en tant que journalistes pour le site Fantastikasia.
Nous voyageâmes le soir dans une seule
voiture, Bruxelles n’étant qu’à 5 heures de route de notre Alsace chérie… pets, imitations racistes, divagations cinéphiliques, et autres vannes foireuses nous accompagnèrent jusqu’à bon port.
Après une bonne saucisse-frites, au dodo car le lendemain une grosse journée nous attendait.
Nous avions d’abord rendez-vous chez Sacha pour visiter son atelier, un incroyable bordel où nul d’entre nous n’a pu apercevoir la couleur du sol tant il était jonché de matières
premières éparses, la caverne d’Ali Baba du fantastique où se côtoient créations personnelles, murs d’autographes, et collections invraisemblables de produits dérivés de cinoche. Le plus
impressionnant étant sans conteste la masse d’objets sur les gremlins accumulés par ce fondu des bestioles monstrueuses avec, clou du spectacle, un VERITABLE gremlin ayant été utilisé sur le
deuxième film, enfermé sous verre pour qu’on lui voue une adoration éternelle !
Sacha nous montre alors le dessin animé sur lequel il bosse depuis des mois, un amusant huis-clôt avec un couple de vieillards, que (bien que très personnel) l’on pourrait décrire comme dessiné façon Reiser et animé façon « Mes voisin les Yamadas ». Puis nous nous attelons au transport du costume de l’Alien vers le studio de tournage ( ! ), car en effet Sacha est parvenu à se faire prêter un studio pour la matinée.
Ce n’est pas sans une certaine émotion que chacun d’entre nous s’empare
d’un morceau de l’Alien pour le descendre de l’atelier vers le véhicule qui fera le trajet, pour ma part évidemment je prend la queue, et m’empresse de la porter sur le devant,
tout fier de ma connerie !
Arrivés au studio, un lieu créé pour faire passer des castings nous dit-on, avec rail à projecteurs au plafond et installation spéciale pour tendre les fonds, nous déballons notre matériel (mais
non pas celui auquel vous pensez, mais notre équipement audio-visuel je voulais dire). La préparation de l’écran vert et la disposition des projos prend naturellement un certain temps, que nous
mettons à contribution pour aider notre artiste à enfiler son costume, et le préparer à la scène qu’il va jouer.
Woody Alien est un Alien qui occupe la fonction de psychanalyste à bord de l’Ejaculator. C’est un
Alien comme dans la série de films du même nom. C’est le huitième psy qui travaille à bord (allusion à « Alien le 8ième passager »), les 7 précédents ayant tous
démissionné, usés par les incessants problèmes sexuels de l’équipage. On retrouvera régulièrement ce personnage lorsque chacun des personnages principaux aura besoin de faire le point sur ses
troubles psychologiques, le gag étant qu’on imaginerait jamais un Alien occuper ce genre de fonction !
Il se contentera d’opiner du chef en prenant des notes, relançant le sujet par de laconiques « mais encore… », ou « approfondissez s’il vous plaît… », et terminera toujours les séances par «
notre temps est écoulé, mais nous avons fait un immense progrès aujourd’hui ».
Nous avons donc décidé de le filmer seul devant l’écran vert jouant une séance de psychanalyse type, en plan large, en plan
moyen, et en plan serré ( + quelques inserts en gros plans), que l’on utilisera toujours à chaque réapparition du personnage, on incrustera donc son patient après l’avoir filmé à part.
L’opération terminée avec un professionnalisme qui nous laisse encore pantois, il ne reste plus qu’à faire quelques photos pour enjoliver la rubrique du site consacrée à Sex Trek. Il a fallu faire vite car le pauvre Sacha souffrait le martyr
encastré dans son casque où il étouffait, portant l’énorme charge de son costume sur des échasses casse-gueules ! Mais il y avait quand même un avantage certain, c’était qu’il ne voyait rien des
horreurs qu’on lui faisait subir sur les photos !!!
Cela mis en boite (vous les admirerez bientôt lors de la mise en ligne des infos sur l’épisode 2 : Queen kon), il ne restait plus qu’à ranger, non sans quelques dernières pitreries de bon aloi.
Le reste du week-end fut bien sympathique, projections de films toute l’après-midi, et toute la soirée, dans une ambiance fiévreuse comme seul le Bifff en propose : cris en tout genres avant et pendant les films, boissons alcoolisées à chaque pause, personnages déguisés faisant les fous dans les files d’attente, jeunes filles à moitié nues se démaquillant du concours de body-painting, etc, etc… et dire que Wolfy et Mercano, euh pardon, Yanick et Alexandre, vont retourner plus tard au Bifff une semaine entière, ça va déménager… Il y a déjà toute une bande de belges prêts à leur faire faire la tournée des grands ducs, ça va pochtronner sévère !
Le lendemain fût plus calme, tourisme, bonne bouffe, et l’incontournable musée de la bande dessinée avant de se remettre en route vers la France.
Loloboth Productions n’est pas peu fière de son périple en Belgique, elle rapporte donc de bien belles images pour le film, et de bons souvenirs de rigolades, on remettra ça, une fois !