CHRONICLES OF GHOSTLY TRIBE
Genre aventure, fantasy, monster movie
Première Première Européenne
Compétition Compétition Internationale
Pays Chine
Audience ENA
Audio Chinois
Sous-Titres Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur Lu Chuan
Cast Chen Li, Deshun Wang, Mark Zhao, Rhydian Vaughan, Yao Chen
Scénario Lu Chuan
Soundtracks Jesper Kyd
Production China Film Co Ltd, Dream Author Pictures Co Ltd, Le Vision Pictures Co Ltd
Distributeur Distribution Workshop Ltd
Année 2015
L’Avis du BIFFF :
Une équipe de volontaires, parmi lesquels le vaillant Hu Bayi, est très vite mise sur pied et s’aventure dans ce nouveau passage où les attendent un déballage d’emmerdes mortelles : entre les glaciers aux stalagmites acérées, les chauves-souris pyromanes et les monstres marins qui feraient passer le grand blanc pour du plancton, autant dire que les cadavres s’amoncellent très vite.
Unique survivant de l’expédition, Hu Bayi décide d’arrêter la visite et de rentrer au bercail.
Mais, trois ans plus tard, deux autres rescapés sont retrouvés aux confins de la Chine.
Et s’ils ont réussi à revenir de ce monde perdu, ils ne sont probablement pas revenus seuls…
Encensé en 2009 avec City of Life and Death, Chuan Lu change cette fois complètement de registre afin de rendre hommage à ses bouquins de chevet.
Voyage au centre de la Terre, de Jules Vernes, Le Monde Perdu, de Conan Doyle, et une bonne dose de Lovecraft ; voilà le secret de ce film d’aventure fantastique épique, supervisé par les cadors des effets spéciaux d’Hollywood !
Le résultat époustouflant appelait forcément une suite : elle est déjà en chantier…
Notre humble Avis :
En fait, « Chronicles of ghostly tribe » n’est pas seulement influencé par la littarature occidentale, il est surtout l’adaptation directe d’un roman chinois, « Ghost Blows Out the Light »
!
« Ghost Blows Out the Light », aussi appelé « Candle in the Tomb », est un roman de fantasy écrit par Zhang Muye, autour de deux pilleurs de tombes qui cherchent un trésor caché, et il fut
d'abord publié en ligne en Mars 2006.
Zhang Muye est un employé de bureau trentenaire, qui se présente encore chaque jour à sa société chinoise d'investissement à l'heure.
« C’est seulement quand je suis au travail que je peux écrire, quand je suis à la maison je ne peux pas », dit Zhang !
Son roman a été acclamé à travers la Chine pour sa créativité, sinon pour sa valeur critique de la société.
Zhang a commencé à écrire pour se détendre et tuer le temps, pendant les matinées au ralenti à son bureau.
« Je ne pense pas comme un expert de la littérature », dit Zhang, « Pour moi , c’est juste un jeu ».
« Ghost Blows Out the Light » est rapidement devenu un roman en ligne à succès en Chine avec un lectorat estimé à six millions, et quand il fut publiée sous forme imprimée en Octobre de la même
année, il a continué à vendre plus de 500.000 exemplaires, si bien que le livre a dû être réécrit pour supprimer les références au surnaturel (encore interdites par l’état).
Situé dans les années 1980, le roman suit ancien soldat Hu Bayi et son partenaire, alors qu’ils pillent les tombes à la recherche d'objets de
valeur.
Les deux font équipe avec un américain archéologue, ils sont victimes d'une malédiction, et pour s’en libérer, ils doivent chercher des indices trouvés parmi les anciens lieux mythiques situés à
travers la Chine.
Le titre est dérivé d'un vieux proverbe chinois, crédité par l'auteur à de véritables pilleurs de tombes : « Un homme allume la bougie, et les fantômes la soufflent »
Selon Muye, les pilleurs de tombes placeraient une bougie en l'angle sud-est d'une tombe, après avoir saisi ses trésors, dans une tentative de prendre contact avec les morts.
Si la bougie s’éteint, c’est un signe que les esprits sont opposés à l’intrusion, et les voleurs sont obligés de partir, laissant tout intact et tranquille.
En Juillet 2007, il a déjà été signalé que studio de cinéma Hollywoodien New Line prévoyait une adaptation cinématographique du roman.
Le livre avait déjà été adapté sous forme de jeu en ligne à succés.
Mais il y eut même deux versions cinéma du même roman filmé en même temps, et sortis la même année !
La première adaptation est appelé « Les goules » avec Chen Kun, Shu Qi et Angelababy.
« Chronicles of ghostly tribe » est donc la seconde version…
On y suit le parcours d’une expédition dans les années 80, qui part à la découverte de vestiges et d’ossements anciens, dans une grotte des montagnes de Chine populaire, et va tomber sur des
créatures bien vivantes !
Le message du métrage défend les valeurs communistes face aux forces du mal, en gros « l’union fait la force ».
La réalisation de Lu Chuan fait dans la démesure chinoise, il faut que tout aille plus vite, soit plus grand et plus fou !
On est bien dans le « concours de bite » assumé avec les blockbusters occidentaux.
Les cadrages usent de plans larges pour bien profiter de l’ampleur des décors, on y trouve des travellings, et des plans à la grue, ainsi que des plans tournants (comme par exemple pour la
fusillade sur le glacier).
La photographie montre des couleurs chaudes (brunes, jaunes et orangés) dans les lieux civilisés, puis des tons froids (bleus, blanc) dans les profondeurs glaciaires.
Dans la ville abandonnée (lieu d’un terrible affrontement bestial), les teintes sont très originales, avec des rappels oranges et bleus sur un fond gris.
Le montage est sans temps morts.
Notons l’emploi de stock shots d’actualités réelles mélangés à du tournage dans le générique de début.
Les décors donnent à voir de belles montagnes enneigées, des grottes pleines de squelettes de monstres, une ville chinoise des années 80, avec
une gare, un théâtre, une bibliothèque, un restaurant, un bureau et un laboratoire…
Au-delà du désert, c’est la ville abandonnée à moitié en ruines, et son temple souterrain grandiose.
Les costumes militaires reconstitue fidèlement le passé de la Chine populaire, avec des accessoires des années 80 (vélos, casque de pilote, AK-47…).
Les tenues des ouvriers mineurs sont renforcées aux épaules par des bandes de cuir, leur donnant un look post-apocalyptique, renforcé par leurs gris-gris et autres
colifichets.
Le personnage féminin en imper rouge vif a vraiment de l’allure.
Les effets spéciaux nombreux sont d’excellente qualité : feu, fumées fantomatiques et combustions spontanées, créatures à mi-chemin entre les
dragons et les loups-garous, chauve-souris de feu, avalanches, effets de télékinésie, esprits frappeurs, tempête de sable, explosion en synthèse impressionnante, empalement sur un stalagmite de
glace, monstre marin, meubles lévitant, décor se reconstituant, « parkour » insensé, régénération vue de l’intérieur du corps, projections démentes d’individus à des dizaines de mètres…
Bref, ça dépote !
Le casting emploie des acteurs très convaincants, et beaucoup de figuration.
Mark Zhao est juste, c’est un jeune premier à suivre, quand au savant à la chevelure d’Einstein il a vraiment une sacrée présence.
Si elle n’hésite pas à utiliser des chansons de Chine Populaire, jouées à l’accordéon, elle devient plus intense dans l’action, mélangeant violons d’orchestre symphonique et guitare électrique.
Notons deux chansons américaines modernes en générique de fin, signe d’une volonté d’exportation.
En conclusion, « Chronicles of ghostly tribe » est spectaculaire et esthétiquement intéressant, il ne lui manque qu’un petit supplément d’âme pour être un grand film.
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