KARATE ROBO ZABORGAR
Director: Noboru Iguchi
Genre: Camp/Trash, Comédie, Culte
Section: Sélection Officielle
Countries: Japon
Year: 2011
L'AVIS DU BIFFF
Version grand écran d’une série japonaise qui date de 1974, Zaborgar est un vrai tokusatsu, c’est-à-dire un gros prétexte pour balancer les effets spéciaux les plus dingues à l’image. Et ce n’est certainement pas son réalisateur Noboru – The Machine Girl – Igushi qui va s’autocensurer ! Convoquant tous les mythes populaires – et largement aidé par un budget plus que confortable –, il nous embarque dans une œuvre unique dans le genre, où le ringard assumé côtoie le gore épique avec mention très bien pour les destructions à tire-larigot.
Bon on n’a pas tout bien compris, mais grosso modo c’est le neveu de Goldorak qui pulvérise des cyborgs très très bizarres et, en passant, tombe amoureux d’une de ses ennemis. Enfin, là n’est pas le principal, car Karate-Robo Zaborgar est avant tout une comédie totalement barjo, avec les combats les plus absurdes depuis la série San Ku Kaï. Et allez, c’est aussi un peu émouvant, car même les horribles monstres ont un cœur!
MON HUMBLE AVIS
Le sentaï revu et corrigé par les productions « Sushi Typhoon », ça donne ce délire pelliculé, cet O.F.N.I. (objet filmique non identifié), qui va encore plus loin dans le n’importe quoi que le
déjà bien déjanté « Yatterman » de Takashi Miike.
L’histoire délivre son lot de rebondissements inattendus… déjà le héros comme la vilaine sont maltraités par d’injustes supérieurs (ce qui vire au SM avec la fille), mais en plus une improbable
idylle va naître entre eux, jusqu’au retournement du héros face à sa mission… Le duo sauveur /robot va devoir se diviser, mais je n’en dirai pas plus… sachez qu’une ellipse de (carrément) 25 ans
est une des audaces les plus osées de ce scénario fou-fou !
La mise en scène est celle d’une calme série télé, sauf dans certaines séquences d’action qui abuse de la shakycam. Le réalisateur utilise des vieux trucs comme clins d’œil aux amateurs de Sentaï
: les zooms avant, les intermèdes pour la pub, etc….
La photo est un feu d’artifice multicolore, très carte postale par moments.
Les cadres et le montage ne dérogent pas aux habitudes télévisuelles des séries de super-héros nippons.
Les acteurs sont tous dans le surjeu caricatural. Le héros est un beau gosse aux cheveux longs, il y a aussi un flic charismatique, très sérieux (du moins dans la première partie…).
Les décors sont assez variés, il y a bien sur l’éternel chantier des sentaï, et autres ruines industrielles, mais on trouve aussi un temple en pleine nature, un cimetière, ou une plage, ce qui
élargit le champ de ce qu’on s’attendait à voir.
Les costumes « pas possibles » des personnages font tout le spectacle. On se rappellera longtemps des antennes et du soutif métallique de Miss Borg, du demi-masque steampunk du méchant, des
droïdes footballeuses sexy, ou des déguisements de tafioles des vieux flics… et que dire des « robots karatékas », ou des monstres mongols (par exemple cet insecte au prout acide !) ? la folie
!
Les effets spéciaux font aussi partie de la fiesta, jubilatoires, ils sont là pour être vus et débarquent en rafales incessantes. Les arts martiaux sont en effet assez nuls, et les acrobaties
ringardes, alors il faut compenser !
Tous ces SFX sont bien trop nombreux pour être cités, mais je vais relever l’impossible : tête ou demi-corps volant, robot samouraï aux lèvres disproportionnées, vampirisation d’énergie vitale
comme dans « Lifeforce », tête déformées, sang de synthèse giclant partout, combat aérien, fouet électrique, moto se transformant en robot par animation 3D, faux éclats aux murs, palais flottant
sur un météore, QG de SF en maquette, étincelles rayons et explosions en synthèse, yeux-tire-bouchons lumineux, voitures s’envolant sous les chocs, improbable montre automobile (le « bulldog car
») à la langue géante préhensible, décomposition accélérée, obus nibards, œuf androïde, mécha squelette, étudiante géante, et buildings détruits comme dans un Gojira, … ouf… je suis loin (très
loin) du compte, mais ça vous donne une idée.
La musique est typique de genre sentaï, stéréotypée, avec de l’exagération héroïque, ou sirupeuse dans les passages mélodramatiques. Elle parodie parfois le thème de « Goldorack », notamment dans
la chanson de Zaborgar.
En conclusion, on retiendra surtout de ce pastiche de « Kamen Rider » son humour débile qui nous a valu quelques bonnes poilades... Ah, ces punitions sodomites à la foreuse, ce lait paternel
changeant un bébé en robot, ce « plan culotte » de manga sur une androïde, ou ces héros échangeant un baiser à moto… il faut le voir pour le croire.
Je pourrais encore citer des tas d’autres scènes cultes… d’ailleurs je ne vais pas me gêner ! ! !
Parmi les délires les plus marquants, il y a des têtes de dragons sortant de bikini (par les seins ou les fesses !), une ligue costumée adepte du sourire en toutes circonstances (la « league of
smile »), un anti-héros qui se fait même rejeter à l’A.N.P.E., des têtes qui explosent suite à des discussions stériles au portable, et même un réacteur de chaise roulante fonctionnant en
allumant un pet au briquet ! ! !
Alors vous avez compris ?
Matez-moi ça au plus vite et amusez-vous bien !
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