Monster X Strikes Back: Attack the G8 Summit !

 

Director: Minoru Kawasaki
Genre: Comédie, Film Monstre, Science Fiction
Section: Midnight Shivers, Sélection Officielle
Countries: Japon
Year: 2008
Writer: Masakazu Migita
Actor: Lily Franky, Hide Fukumoto, Bin Furuya, ...
Producer: Minoru Kawasaki, Koichi Shiota, Masanobu Suzuki and Shinubo Suzuki
Executive producer: Shuntaro Kanai
Distributor: Shochiku Co Ltd.
Special FX: Fuyuki Shinada and Koichi Tsuboi
Composer: Yasuhiko Fukuda
Photo director: Takashi Suga
Art director: Tetsuya Uchida
Editor: Yousuke Yafune
Version: OV st En, Fr, Nl
Length: 98
Format: 35 mm

L'AVIS DU BIFFF :

D’aucun regretteront amèrement que pareille chose ne se soit pas vraiment passée. Alors que les dirigeants des huit pays les plus industrialisés du monde discutent près du lac Toya, une belle région au pied du volcan de Hokkaido, une fusée chinoise s’écrase dans le coin libérant une spore extraterrestre. Celle-ci se transforme en Guilala, une sorte de poulet de vingt mètres de haut assoiffé d’énergie volcanique. Comme mettre les pieds dans le plat de la conférence est le moindre des soucis du monstre, chaque pays participant est prêt à montrer son savoir-faire (ahem) pour l’arrêter. Question de prestige. Les Japonais attaquent avec des missiles, puis les Italiens, les Allemands, etc. Inutile de préciser que l’arrogance américaine sera plus malmenée que Guilili…Euh…Guilala.

Inutile d’insister sur le fait que le réalisateur Minoru Kawasaki est un fan nostalgique des films de monstres géants à la Godzilla des années héroïques du cinéma japonais. De ces terribles bébêtes en carton-pâte, soi-disant gigantesques, il a récupéré celle d’un film des années soixante, Monster X From Outer Space, pour la déchaîner dans une satire débridée (un comble pour un Japonais) de la politique internationale. Il n’en est pas à son coup d’essai dans le genre, puisqu’on lui doit d’autres fils parodiques : The Calimari Wrestler (2004), Executive Koala (2005), The World Sinks Except Japan (2006) et Kani Goalkeeper (2006). Détail savoureux pour Guilala : les férus de cinéma asiatique apprécieront la participation (en invité) du célèbre acteur Beat Takeshi qui prête sa voix au monstre.


MON HUMBLE AVIS :

Quel film ! ... et surtout quelle séance !!! :)
Comme c'est souvent le cas aux séances de minuit du BIFFF, le public était vraiment déchainé pour ce film.
Un spectateur (aidé par une cigarette "maison" et quelques litres de Troll, la bibine locale) était si impliqué dans les aventures de Guilala qu'il n'hésitait pas à se lever pour gesticuler (ou danser) comme son héros, en commentant à tue tête chacun des plans du film.
Il m'a tellement fait marrer (du moins jusqu'à ce que les organisateurs du fest lui fasse comprendre de se calmer un peu) que je ne sais plus trop si c'est vraiment le film ou simplement ce guignol junkie qui m'a offert un si bon moment de poilade !!! :) :) :)
Allez, je ne résiste pas à vous livrer une de ses meilleures vannes (même si hors contexte ça ne sera surement pas aussi rigolo) :
Un vieux sage explique en déroulant un parchemin poussiéreux que Guilala existe depuis l'antiquité...
et notre joyeux luron de répliquer "Pffff, depuis bien avant !"
arf arf, quel couillon.
Qui que tu sois, merci à toi pour tes bonnes vannes, cette critique t'est dédiée !

La réalisation est assez molassonne, ce qui colle bien à une parodie des Keija eigu des années 70, mais aurait mérité une piqure d'adrénaline pour avoir une vraie pêche aujourd'hui.
Le montage et la structure sont trop répétitifs pour faire décoller notre imagination, et c'est dommage avec un sujet aussi délirant.
La photo est propre, et retranscrit parfaitement les images des films de l'époque.
Les acteurs sont presque tous (volontairement ?) pitoyables, ce qui au final rajoute évidemment une couche supplémentaire d'humour (volontaire ?)...
Les sfx assurent évidemment le spectacle, et bien sûr ils ne modernisent en rien les procédés des Gojiras et autres Gameras de l'âge d'or : contrairement aux images de synthèse du film américain ou du dernier nippon "Final wars", ici on respecte la tradition à la lettre, acteurs dans des costumes ridicules en latex, maquettes approximatives avec voitures majorettes, explosions et rayons énergétiques en dessins animés, tout y est, pour notre plus grand plaisir de geek.
De ce point de vue, c'est une vraie réussite.
Du point de vue scénaristique, c'est moins abouti. La gaudriole est un peu gratuite, certes tout le monde en prend pour son grade (politiciens, militaires, journalistes, scientifiques, religieux, etc...), mais finalement à se foutre de la gueule de tout le monde on ne finit par plus trop voir le parti-pris du réal...
En fin de compte, c'est quand même le G8 qui gagne et non Guilala, certains participants sont même pratiquement montrés comme des héros (comme cet abruti de Sarko, un comble quand même), ce sont les communistes chinois qui ont tout manigancé, et c'est la foi et non la science qui vaint le monstre... ça ressemble plutôt à un message assez réac à mes yeux, là où je m'attendais à tout le contraire.
Avec ses films précédents, en effet Minoru Kawasaki nous avait habitué à une charge contre le système libéral, contre la culture d'entreprise capitaliste, et contre l'exclusion raciste. Je rangeais donc dans ma tête ce réal avec d'autres artistes gauchistes engagés comme Joe Dante par exemple, et sur ce coup j'ai été un peu surpris (et déçu) que la satire n'aille pas plus à fond dans ce sens.
Il me reste à vous parler de la musique, absolument géniale, de ce film.
Car ils sont parvenus à composer une mélodie rapellant la marche de Gojira tout en étant originale, ce qui est déjà un exploit, mais le meilleur reste la chanson des sectataires de Take-Majin (évoquant les 3 films "Majin" des années 60), déjà culte pour une bonne partie des spectateurs.
En effet, elle est si entraînante qu'elle reste en tête... et dés le lendemain d'ailleurs, croisant des journalistes du magazine "Mad movies" qui filmaient la salle, je leur ai proposé de danser ensemble la chorégraphie (débile) du film, devant leur caméra.
Il y a donc une forte chance pour qu'on retrouve ces images absurdes sur le site de leur journal... je vous tiendrais au courant ! :)
En conclusion au sujet de "Monster X Strikes Back: Attack the G8 Summit", je resterai mitigé : le film plaira à tous les amateurs de monstres géants japonais, car il parodie le genre sans le ridiculiser. mais il déçevra ceux qui s'attendent à une comédie enlevée critiquant la mondialisation de la connerie.