OUTCAST


a Colm McCarthy film
Screenplay: Colm McCarthy & Tom McCarthy
Cast: James Cosmo, Karen Gillan, Ian Whyte, James Nesbitt, Kate Dickie, Ciaran McMenamin,
Christine Tremarco, Therese Bradley, Hanna Stanbridge, Wendy Wason, Niall Bruton, Christopher
Downie, Josh Whitelaw, Sean McCarthy
Running time: 92 min.
Contries : Royaume-Uni

L'avis du BIFFF :

D’accord, vivre dans les cages à lapins des quartiers pauvres d’Edimbourgh est déjà horrible en soi. Être adolescent en pleine période Clearasil avec des parents qui préfèrent se cracher à la gueule alors qu’ils partageaient leurs fluides corporels quelques années auparavant, ce n’est
pas vraiment propice à un épanouissement serein. Avoir une mère castratrice qui impose le nœud dans le slip pour ne pas succomber à la tentation de la chair, ça devient carrément lourd. Surtout si on a une charmante voisine qui confond minijupe et moonboots. Mais quand on a une mère adepte de la magie celtique, un père qui a des pulsions meurtrières envers sa progéniture et une saloperie de bestiau mystique qui a sa propre vision des apéros urbains, alors là ça devient vraiment flippant…

Inspiré (en partie, on espère !) des souvenirs du réalisateur lorsqu’il vivait dans la banlieue de Craigmillar, Outcast utilise le réalisme social comme base de travail pour mieux s’enfoncer dans les méandres troubles de la mythologie celtique. L’horreur brute est ici utilisée comme métaphore des dysfonctionnements multiples de la société actuelle, comme Le petit chaperon rouge l’a été à son époque. Et quand le tout est servi avec de vraies trognes du cinéma de la Perfide Albion (James Cosmo et James Nesbitt, s’il ne faut citer qu’eux), on boit cul-sec !

NOTRE HUMBLE AVIS CONJUGUE :

Outcast est un très bon film sur la sorcellerie, la magie noire, les incantations, le tout épicé par un monstre sanguinaire.
Tout ce mélange se passe dans une petite banlieue paumée d’Edimbourgh où une mère et son fils se cachent de la traque d’un père qui cherche à les tuer.
La mère protège tellement sa progéniture au détriment de sa puberté et de ses envies, que la charmante voisine, qui s’intéresse trop à lui, aura bien du mal à l’approcher.
S’en suit une série de meurtres inexpliqués, un père près à tout pour les retrouver, et cela va déboucher sur un inattendu duel de magie hérité de la mythologie celtique.
Selon le réalisateur : « Outcast est une histoire sur les dangers de supprimer la masculinité et la sexualité, sur comment cette suppression amène inévitablement à la violence et à la rage ».
Le scénario est très intéressant et original.
La mise en scène est très réussie, aucun temps mort. Les prises de vue caméra à l’épaule accentue également la nervosité et l’intensité de l’histoire. Le réalisateur fait monter le suspens progressivement, on voit qu’il est un fan des films d’horreur traditionnels comme ceux d’Universal ou de la Hammer.
La photographie reflète bien l’ambiance du film, un métrage très noir et glauque à la fois.
Le montage est bien speed et on a pas le temps de souffler.
Le décor naturel de la banlieue irlandaise offre un spectacle de la noirceur d’une ville où les difficultés économiques sont passées par là, comme toute ancienne ville industrielle qui se meurt petit à petit à cause de la crise.

Les costumes sont très ternes et noires, à noter les tenues courtes et sexy de la jeune voisine.
Ce métrage nous fait découvrir une belle performance des acteurs, surtout de la mère et du père, car ceux-ci démontrent un telle intensité dans leurs rôles qu’elle est partagée et ressentie par tous les spectateurs.
Les acteurs adolescents ont été trouvé par le directeur de casting en errant dans les rues d’Irlande et d’Ecosse. Ils sont tous très crédibles dans leur rôle.
Nous précisons qu’une attention toute particulière a été donnée pour trouver des prénoms originaux aux différents personnages : Fergal, Pétronella, Cathal…..
Refusant des effets spéciaux en synthèse, il a fallu, pour le monstre, trouver un acteur au physique à la fois mince et musclé capable de porter un tel maquillage et c’est donc le cascadeur Ian White, interprétant le Predator dans les « Aliens versus Predators » qui obtint le rôle. Il y a qu’une chose à dire quand le monstre apparaît c’est : « Whaow ». De plus c’est la plus belle scène de transformation que l’on ai vu depuis longtemps.
Il y a également beaucoup d’effet gores, sacrifice rituel, éventration, cadavres dépecés.
La musique est très mystique, mystérieuse, intense et prenante à la fois. Elle colle parfaitement à l’ambiance générale de ce métrage.
Outcast est un très bon film qui plaira sans aucun doute à tous les fans du genre fantastique, un bon mixe entre le gore et la sorcellerie.


Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
Malgré une constante caméra portée (phénomène à la mode dans les films d’épouvante), le réalisateur réussit de purs moments de grâce. Il s’agit de deux passages intimes où le couple de jeunes ados s’avouent leur amour. Dans la première scène, ils se font face sur un tourniquet, la caméra est posée au centre de ce dernier, le champ contre champ permettant de voir tourner le décor derrière eux. Dans la deuxième, surpris par la pluie, ils se réfugient sous un porche. Ils sont filmés en contre-jour comme des ombres chinoises, se détachant sur le fond lumineux du rideau de pluie. Comme quoi, caméra à l’épaule ou pas, il est toujours possible de faire de puissants choix esthétiques.