SYMBOL
a Hitoshi Matsumoto film
Screenplay : Hitoshi Matsumoto & Mitsuyoshi Takasu
Cast: Carlos Torres, Edgae Bernal, Kurt K.C. Common, Arkangel De La Muerte, Jorge A. Del Valle,
Jorge Diaz, Adriana Fricke, Chris Grundy, Jonathan P. Hicks, Octavio F. Islas, Stefany Barbara Ito,
Oscar James, Anatoli Krasnov, Feliciano Lopez Ortiz
Running time: 93 min.
Contries : Japon
L'avis du BIFFF :
Toute la beauté de la chose, c’est de laisser les brebis égarées macérer dans leur jus existentiel, sans leur donner la moindre explication… C’est ainsi qu’un
inconnu - coiffé comme un Playmobil et affublé d’un pyjama aux couleurs plus que douteuses - se réveille dans une pièce blanche et vide qui ferait passer le minimalisme de Starck pour un dépôt
d’antiquaires. Seule excroissance visible : un pénis de séraphin (oui, les anges peuvent avoir
un sexe : c’est juste moins ergonomique pour l’envol !) que notre cher ami en nuisette criarde va s’empresser de tripoter, façon tirez-lui la queue, il pondra des
voeux. En agissant de la sorte, il vient de commencer son apprentissage pour s’implémenter dans un Grand Dessein qui le dépasse pour l’instant, mais qui se dévoilera au fur et à mesure de ses
progrès… Au fait, si vous vous demandez ce que peut bien faire un catcheur mexicain dans cette expérience mystique, n’oubliez pas : toute la beauté de la chose, c’est de laisser les brebis
égarées macérer dans leur jus existentiel.
Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de voir son mockumentaire barré, Big Man Japan, c’est l’occasion rêvée de découvrir l’univers unique de Matsumoto : véritable expérience aux impressions persistantes, Symbol est un syncrétisme de genres antagonistes. Auriez-vous pu mélanger Nacho Libre avec Cube en empruntant le mysticisme de Lynch et le nihilisme esthétique de Nietzsche, tout en réussissant à faire rire ? C’est bien ce qu’on pensait…
L’HUMBLE AVIS DE LAURENCE :
Symbol est un film métaphorique, une vision humoristique des différents passages de la vie d’un homme.
On y découvre un scénario complètement dingue, où l’on suit d’abord une famille mexicaine étrange dont le père est catcheur, il ne quitte d’ailleurs jamais son masque, puis les déboires d’un
asiatique enfermé dans une pièce en pyjama. Quel est le rapport dans tout cela ???
Et bien il y en a un, car cet inconnu en prenant de la maturité pour sortir de cette pièce, agira sur ce père mexicain sans s’en rendre compte ainsi que dans le monde entier et tout cela finira
en apothéose.
La mise en scène donne une impression brouillonne, mais c’est un effet voulu pour aboutir à une portée symbolique.
Les cadrages sont très soignés, ils peuvent passer d’un gros plan à un plan large et vertigineux.
La photographie est superbe et d’une grande pureté, on prend des couleurs plein les mirettes.
Le montage est quelque fois un peu lent, mais cela tranche tellement avec d’autres situations cocasses et jubilatoires.
Les décors paraissent irréels et cela rajoute au film ce côté étrange et ésotérique.
Que dire des costumes ? On peut voir un pyjama jaune à gros pois roses et bleus, ou encore une tenue de catcheur verte fluo avec des escargots rouges…. Tout un programme….
Il y a beaucoup d’effets spéciaux remarquables, comme l’animation des fluides, ou encore l’illusion de milliers de séraphins sortant des murs de la
pièce, beaucoup d’effets numériques.
Les acteurs font vrais et la performance de notre inconnu enfermé dans la pièce joué par le réalisateur himself est exceptionnelle.
La musique est pratiquement absente du film, il y a quelques chants d’angelots parsemés, parfois même répétitifs, elle n’intervient que dans les situations où le héros échafaude un plan pour
sortir de la pièce. Par contre, elle finit en apothéose clipesque, avec un mélange de techno, d’électro transcendante, un véritable bonheur.
Symbol est un film qui nous fait découvrir l’univers unique de Matsumoto. C’est une vision si étrange et tellement drôle à la fois. Il faut tout de même s’accrocher pour comprendre le grand dessein de cet homme, mais c’est un véritable spectacle pour les yeux.
Une scène mémorable qui vous donnera (peut être) envie de voir le film :
Toutes les scènes où Matsumoto tente de résoudre la situation pour pouvoir sortir de la pièce sont dantesques et il est difficile d’en choisir une en particulier. C’est trop bon.
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