THE PHONE
Genre fantasy
Première Première Européenne
Compétition Compétition Internationale
Pays Corée du Sud
Audience ENA
Audio Coréen
Sous-Titres Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur Kim Bong-joo
Cast Bae Seong-woo, Jang In-sub, Son Hyun-joo, Um Jee-won
Scénario Kim Bong-joo
Soundtracks Juno Lee
Production Mr Romance
Distributeur Contents Panda
Année 2015
L’Avis du BIFFF :
Avocat brillant, Dong-ho décide de poursuivre sa carrière dans une firme pharmaceutique.
Mais, avant cela, il ne peut échapper au traditionnel pot de départ avec les anciens collègues !
L’ambiance monte alors que les litrons descendent et, pour ne pas se faire emmerder par sa moitié, Dong-ho se fait un point d’honneur de lui raccrocher au nez à chacun de ses appels.
Pourtant, quand il finit par rentrer complètement poivré chez lui, il va très vite dessaouler en trébuchant sur le cadavre de sa femme…
Un an plus tard, l’enquête est toujours au point mort et Dong-ho est une véritable épave, jusqu’au jour où une anomalie dans le champ magnétique va faire vibrer son portable.
À l’autre bout de la ligne, à un an de distance, sa femme qui lui répète la conversation qu’il a eue avec elle le jour de sa mort…
Comprenant très vite qu’il peut changer le passé, Dong-ho va désormais tout faire afin de sauver la peau de sa chère et tendre.
Mais il oublie un détail qui a son importance : le moindre changement dans le passé peut parfois avoir des répercussions dramatiques dans le futur.
Avec son pitch alléchant qui n’est pas sans rappeler Fréquence Interdite, le premier film de Bong-joo Kim est assez unique dans le cinéma coréen : en envoyant le thriller traditionnel sur les
plates-bandes du fantastique, The Phone est un mélange de genre qui envoie du steak !
Aucun répit n’est laissé au spectateur dans cette course contre le temps qui réunit Seong-woo Bae (Bedevilled) et Jang-in Sub (A Hard Day, No Tears for the Dead).
Aussi atypique que costaud, qu’on se le dise !
Mon Humble Avis :
Sur la scène du BIFFF, le réalisateur nous explique que son inspiration lui vient d’un fait divers, après un accident de métro un père ne résiliait pas l’abonnement du téléphone de sa fille
décédée, espérant toujours un appel de sa part…
Puis sous la pression du public (« Une chanson ! Une chanson !!! »), il nous chante la version coréenne du générique des télétubbies !
Le message du film s’interroge sur la prédestination : le futur dépend-t-il vraiment de nos choix ?
C’est une interrogation classique du cinéma d’anticipation, abordée par tous les films traitant de paradoxes temporels.
La réalisation mélange thriller et fantastique avec efficacité.
On n’est pas sans penser que ce scénario est l’adaptation coréenne du film américain « Fréquence interdite » où une radio permettait de communiquer avec le passé… avant de réaliser que ça fait
aussi beaucoup penser au film de Jean Claude Van Damme « Timecop », où le voyageur temporel tente de sauver sa femme d’un assassinat par des flics corrompus !
Bref les idées ne sont pas nouvelles, donc intéressons nous davantage à la forme…
Les cadrages emploient une bonne variété de valeurs de plans, avec souvent des arrières plans flous derrière les sujets principaux des gros plans.
La photographie d’un film coréen c’est immédiatement la classe au dessus, et ce film ne déroge pas à la règle.
Comme il y a beaucoup de scènes nocturnes, elle est assez sombre mais toujours lisible, avec de beaux effets de réflexion et de diffraction de la lumière (à travers la pluie par exemple).
Le montage est assez lent, il laisse le mystère s’installer, puis s’excite progressivement,lorsque vient l’action.
Les décors urbains dans Séoul nous montre un appartement luxueux, le palais de justice, un bar, un commissariat, le tout dans le quartier rupain de
Gangnam (rendu célèbre par la chanson de Psy).
Rien à signaler de particulier concernant les costumes, juste réalistes.
Les effets spéciaux servent principalement à l’actualisation du présent (après un changement du passé), on voit alors des détails du décor changer autour du héros, prouvant que son appel a eu de
l’influence.
Cela est réalisé uniquement par des fondus entre deux plans filmés avec le même mouvement de caméra, pour passer d’une version à l’autre, technique aussi ancienne que Méliès (les mouvements de
cam en plus).
Mais on trouve aussi des incrustations des SMS à l’image, et des maquillages de brûlure au visage, et autres blessures, lors du fight final.
Le casting est convaincant, malgré le charisme d’endive du anti-héros.
Notons le personnage assez amusant de l’indic’ dégueu.
La musique use de techno avec des sons dissonants dans le suspens, ce qui donne une atmosphère étrange.
Les batteries sont exagérées lors de la poursuite à vélo, comme pour rattraper une scène d’action plus pathétique que réellement impressionnante !
En conclusion, c’est un bon film, très immersif, avec lequel on passe un très bon moment, même si son histoire temporelle est peu plausible «
scientifiquement » :
Si le présent change bien immédiatement dés que le héros interagit avec le passé, il n’y a aucune raison qu’il y ait une « correspondance temporelle » entre l’écoulement du temps dans le passé et
dans le présent…
En toute logique, il devrait plutôt recevoir tous les appels d’un seul coup !
La solution fantaisiste retenue pour des raisons cinématographiques sert avant tout à noyer le poisson pour permettre le « twist » final (malgré tout prévisible).
Il aurait mieux valu expliquer ce phénomène par magie (en utilisant par exemple le folklore local), que d’employer une explication abracadabrantesque de pseudo-science à base d’éruption solaire
!!!
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