TOM YUM GOONG 2

 

 

Director: Prachya Pinkaew
Genre: Action&Aventure, Arts Martial
Countries: Thaïlande
Year: 2013
Actor: Tony Jaa, Marrese Crump, JeeJa Yanin, Vince Makiling
Producer: Tech Akarapol, Prachya Pinkaew and Sukanya Vongsthapat
Distributor: Sahamongkol Film Intl
Editor: Rachaphun Phisutsinthop and Manussa Vorasingha

SYNOPSIS PAR LE BIFFF

Alors qu’il était peinard dans sa campagne à promener Dumbo et ramasser la papaille avec sa foufourche, Kham s’est de nouveau fait voler son éléphant !
Connaissant les accès de colère du bonhomme - Hulk rejoint d’ailleurs le Géant Vert dans son champ de maïs afin d’éviter de se prendre une mandale dans ces moments-là -, qui est assez fou pour s’en prendre à son animal de compagnie ?
En démêlant l’écheveau de cet acte abominable, Kham découvre qu’un certain LC se cache derrière tout ça et qu’il projette de remplacer les défenses de son éléphant par du semtex dans le but de faciliter un coup d’état !
Furibard, Kham monte à Bangkok, bien décidé à donner une petite leçon de savoir-vivre à ce fameux LC.
Qu’importe si ce dernier a une véritable écurie de tueurs chevronnés, qu’importe si les flics le traquent pour de fausses raisons, qu’importe si LC fait la bise aux pires crevures de la capitale qui ne demandent pas mieux que de saigner un bouseux pour les beaux yeux du nabab de l’entourloupe.
Kham a de quoi répliquer et, avec tous les os qu’il a à casser, c’est la sécurité sociale thaïe qui va ramasser !

L’HUMBLE AVIS DU BIFFF

Après avoir dynamité le box-office mondial et établi de nouveaux records pour le cinéma thaï en 2005 (l’un des plus longs plans-séquence de baston et une 4e place au box-office américain), voici sa suite tant attendue ! Prachya Pinkaew est de nouveau aux commandes et Tony Jaa (ze prodige du muay thai et propulsé au sommet avec Ong-bak) se coltine cette fois un adversaire de choix : RZA (The Man with the Iron Fists, Django Unchained) !

MON HUMBLE AVIS

Enième retour de Tony Jaa (qui n’en finit pas de dire qu’il arrête, pour devenir moine bouddhiste, puis revient finalement au cinoche, avec un plus gros cachet), ce TYG2 est un nouvel opus thaïlandais, en attendant de le retrouver à Hollywood sur « Fast & Furious 7 »…
Le message du film est simplement d’apporter un contexte social, sur la corruption politicienne, dans une ambiance de polar.
On notera aussi que le personnage de Tony Jaa est rejeté même à la campagne, comme si le peuple rejetait ses traditions, par attrait du modernisme.
Le film insiste aussi sur le respect des ancêtres, condamne les riches qui croit tout pouvoir acheter, dénonce une société pourrie (où l’affection pour un animal peut devenir une source de pression et de chantage), et milite même, d’une certaine façon, pour le port du casque à moto !
La réalisation, bien que classique, ménage un réel suspens, elle ne réinvente pas le genre, mais fait juste preuve qu’un bon artisan est là pour nous offrir le meilleur écrin possible au joyau Tony Jaa.
Les cadrages se concentrent donc sur la mise en valeur de Tony, les plans américains et les plans larges sont privilégiés (pour profiter de la nature, de la figuration importante, et des chorégraphies martiales, évidemment).

Notons quelques plans subjectifs lors d’une séquence de parcours sur les toits, shootés par un steadycamer fou !
La photographie en couleurs chaudes est assez professionnelle, en intérieur, avec une lumière douce soignée.
En extérieur, la photo est naturaliste, sans effet, mais ménage parfois des contre-jours intéressants.
Le montage est tranquille dans l’ensemble, avec des plans longs, mais pas de plans séquences (comme le record imbattable du premier film).
C’est plus speed évidemment lors de l’action (le gros du métrage en fait) !
Les décors (parfois prolongés par des écrans verts) sont souvent très naturels, dans la campagne thaï, avec un contexte rural pauvre, et réaliste.
En ville, c’est vite montré de façon écrasante, pour notre héros à la « Crocodile Dundee » !
Une scène de baston (contre des motards !) se déroule sur les toits, qui semblent abriter un véritable village de bidonvilles, au dessus des immeubles.
Il y a aussi une grosse zone industrielle, des suites dans des hôtels de grande classe, le bord de mer de Phuket, un magnifique palais, et même le tunnel d’un train souterrain.

Les costumes sont pour la plupart réalistes, avec une grande humilité pour le look du héros, ils sont même assez crades, témoignant de la simplicité rurale locale.
Il faut noter tout de même la tenue incroyable d’une méchante, à base de lanières (comme celle de Leeloo dans le « Cinquième élément »), rouges, la compressant de façon sexy, comme du bondage pour une maîtresse SM !
Les SFX sont peu gore, mais sont surtout là pour améliorer les chorégraphies martiales, mélangeant Mu-Thaï et free-fight, de façon très acrobatique.
Il y a quelques trucages câblés, et le résultat est impressionnant.

On voit beaucoup de femmes combattantes, des cascades en moto, du parcours (et les deux à la fois : du parcours en moto !), le tout souvent accentué numériquement.
Tout ça fait très Jackie Chan…
Question SFX, il y a aussi un métro aérien en synthèse pour une collision, un combat avec risque d’électrocution (pieds mouillés sur des rails), où les coups font un son de sabrolaser, un combat aux semelles enflammées, de la brûlure au fer rouge, un passage sous un train, une « guillotine volante » tazzer, l’explosion en synthèse d’un camion citerne, du feu numérique mêlé à de vrais effets de plateau, Tony devant un écran vert remplacé par un vrai cascadeur dans le vide, et des chutes hallucinantes, depuis un viaduc !!!
Les acteurs sont surtout là pour leurs performances physiques, néanmoins Tony Jaa est plutôt intense, et toujours sympathique (ça rappelle encore une fois le charisme de Jackie Chan à ses débuts).

On trouve deux sœurs combattantes exceptionnelles, RZA en chef mafieux se défend bien, et surtout un énorme black qui joue son second increvable, donnant du fil à retordre au héros, à plusieurs reprises !
Mais, bien entendu, tous ces acteurs ont peu de dialogues, ou d’émotions à jouer, c’est surtout leur présence physique qui compte.
Notons aussi une énorme figuration (tout un gang à motos, par exemple).
La musique fait dans l’électro, moderne, mais sans grand relief.
Parfois elle a des sons agressifs, à force de répétitions, mais elle a aussi de bons moments, pour le suspens, avec des sons graves et des percussions traditionnelles thaïlandaises.
En conclusion, la Thaïlande semble décidé à reprendre le flambeau de ce que faisait Hongkong dans les 90’s, avec une belle énergie, et un enthousiasme premier degré qui force le respect.