TRANSFER
Director: DamirLukacevic
Genre: Drame, Science Fiction
Section: Compétition Internationale, Compétition Méliès, Sélection Officielle
Competition: Compétition Internationale 2011, Compétition Méliès 2011
Countries: Allemagne
Year: 2009
AVIS DU BIFFF
Long-métrage inspiré d’une nouvelle de la reine de la S.F. ibérique, Elia Barcelo, Transfer brasse des thématiques très actuelles, dont les dérives très probables renforcent le propos : les résurgences archaïques et rétrogrades (esclavage, racisme, ostracisme), mêlées aux préoccupations futiles (jeunisme, immortalité, paraître), vont-elles subordonner l’éthique scientifique au profit ? C’est la question posée par Lukacevic, de manière brillante, dans cette fiction prophétique qui frôle l’anticipation…
L’HUMBLE AVIS DE LAURENCE
Une bonne réalisation de Damir Lukacevic, très propre et d’un bel effet. Quelques lenteurs permettent au public de s’attacher aux personnages et le film prend tout son temps… le temps qui passe étant important pour cette histoire.
Une mise en scène également réussie, avec des plans subtils qui jouent sur les personnages, d’un côté leurs corps et de l’autre leurs âmes. On trouve beaucoup de gros plans montrant les différences entre la jeunesse et la vieillesse.
Il y a une belle photographie et un étalonnage très clair, dans les tons blancs, pour représenter toutes les scènes du couple âgé, même quand ils sont transférés dans les corps du couple d’africains, ainsi que dans les scènes de jour ou dans l’établissement médical. Par contre toutes les scènes de nuit où le jeune couple vit leur vie sont très marquées par leur côté sombre. Une transition de noir et de blanc très présent dans le film qui accentue également le souci du racisme.
Le montage présente quelques lenteurs mais comme je l’évoquais précédemment, elles sont nécessaires pour pouvoir s’attacher aux personnages
afin de mieux ressentir toutes les difficultés que peuvent rencontrer le couple de jeunes africains pour vivre leur propre vie et le couple d’allemands âgés avec la responsabilité de leurs
actes.
Les décors et les costumes sont très recherchés, car tout en étant d’un classicisme sobre, il y a une subtilité dans les goûts et les matières, très riches à la fois
tout en restant simples. Seul le bâtiment de recherche Menzana qui offre le service des transferts est d’une grande modernité et montre un côté plus aseptisé que le reste des décors.
On ne trouve aucun SFX dans ce film, car tout est suggéré sans le montrer (ou alors ils sont tellement bien fait que je ne les ai pas vus).
Le film use beaucoup de musique classique, le personnage féminin étant une joueuse de violoncelle, il y a une grande insistance sur l’usage de cet instrument qui peut très bien accompagner les scènes du film ou accentuer cet effet de lenteur.
En conclusion, c’est un très bon film qui nous émeut et nous fait réfléchir sur les conséquences humaines que le pouvoir et la richesse ne peuvent pas forcément s’acheter. Il y a un message sous-jacent qui dénonce le racisme et les difficultés d’intégration des étrangers. Ce film pourra donc plaire à tous ceux qui cherchent avant tout une bonne histoire avec des personnages à la psychologie fouillée et réaliste.
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