KUNG FU MONSTER
Année 2018
Réalisateur Andrew Lau
Cast Bao Bei Er, Bea Hayden Kuo, Cheney Chen,
Dongyu Zhou, Louis Koo, Taili Wang
Distributeur Media Asia Film Dist. (HK) Ltd.
Genre heroic fantasy
Running time 104'
L'AVIS DU BIFFF :
Alors que la Dynastie Ming est sur le point de s’éteindre, Ocean – un dompteur du palais impérial – reçoit une drôle de bestiole venue des confins de l’empire: difficile à décrire pour l’époque (nous, perso, on dirait le résultat d’une nuit torride entre Gizmo et Flurby), le petit animal est si cro meugnon que, non seulement il lui donne un p’tit nom – Lucky -, mais en plus il le relâche dans la nature et range son fouet de dompteur au vestiaire.
Mais cet acte de bonté n’est évidemment pas du goût de son supérieur Crane, un eunuque diablement vicieux qui – pour une fois – a vraiment les boules.
Par l’entremise du palais, cet infâme castrat décide d’offrir une somptueuse récompense à quiconque lui ramènera cette créature sur son billot de boucher.
Forcément, les candidatures affluent des quatre coins du pays et les plus grands maîtres d’arts martiaux partent aussitôt à la chasse.
Sauf que Lucky, c’est un amour tant qu’on le fait pas ch…
Sinon, il a plutôt tendance à se la jouer Bruce Banner.
Mais ça, de nouveau, c’est pas le genre de référence qu’ils connaissent chez les Ming.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce wu xia pian fantastique – idéalement calibré pour les afficionados du grand spectacle et leur descendance – est signé par le légendaire Andrew Lau !
Un nom surtout connu par les plus grands, puisque c’est à lui que l’on doit la trilogie magistrale INFERNAL AFFAIRS (remakée par Scorsese avec Di Caprio, scusez du peu…) !
Cette fois, il décide de retomber en enfance avec le budget d’AVATAR pour des effets spéciaux à couper le souffle !
En plus, ça permettra à vos têtes blondes d’apprendre le chinois.
Paraît que c’est une langue d’avenir !
MON HUMBLE AVIS :
Kung-fu monster est diffusé durant le Fantastic-kids du BIFFF, une journée spéciale pour les enfants.
Andrew Law est un spécialiste du genre arts martiaux et chevalerie médiévale chinoise, teintée de mythologie.
Mais d’habitude ce qu’il fait est plus sérieux, ici on est dans le registre de la farce assumée.
Le message, s’il peut vraiment y en avoir un dans ce type de divertissement, évoque les mauvais traitements infligés aux animaux dressés, le monstre principal restant mignon et kawai avec ses maîtres gentils, mais se transformant en horrible bête sanguinaire lorsqu’il subit des violences.
La réalisation trépidante de cette potacherie familiale est un feu d’artifice pétillant !
Les cadrages sont variés et amples, d’une qualité technique irréprochable, mais sans grande originalité.
La photographie est lumineuse, avec des zones en surexposition, des arrières plans flous nimbés de lumière douce, et des contrastes doux qui sculptent les visages.
Le montage est si rapide que le rythme en est épuisant.
Il est difficile de tout suivre dans ce déferlement de personnages aux objectifs complexes et contradictoires, sans compter les gags très caricaturaux et les références au genre wuxia dans son ensemble, qui ne seront pas explicites pour les néophytes.
Malgré cette frénésie de « chinoiseries », le film tourne un peu à vide en son milieu, le scénario peinant à vraiment décoller pendant un long moment.
Malgré tout, la bataille finale vaut son pesant de cacahuètes au wasabi !
Les décors sont nombreux et fastes, il y a des scènes en extérieur dans des montagnes et des bois superbes, des villes et villages, des souterrains de palais ou l’on emprisonne des monstres, une auberge abandonnée en ruines (nommée « Au bord l’eau » !), ou des grottes peintes des secrets de moines fous...
Les costumes sont magnifiques, rivalisant tous de couleurs, de détails, d’accessoires bariolés, caractérisant les personnages dans leurs archétypes de wuxia.
On a pas mal de guerriers du Jiang-Hu assez pauvres, genre haillons de bandit de grand chemin, mais toujours arrangés avec style, aussi bien lookés finalement que les aristocrates.
Notons la coiffure incroyable d’un vieux maître avec un perchoir à oiseau dans les cheveux !
Les armes au design sophistiqué font partie de ce qui caractérise chaque personnage.
Les sfx sont nombreux, animation de monstres numériques, super pouvoirs d’artistes martiaux et autres extensions de décors.
On voit aussi de beaux maquillages prosthétiques.
Le casting en fait des tonnes, seul Louis Koo est à peu près sobre, mais son rôle est longtemps secondaire, du moins dans la première moitié du film.
La musique symphonique est plutôt épique, mais assez bourinne, tout cela manque de subtilité.
En conclusion, exubérance WTF et grandiloquence mégalomaniaque sont au programme dans ce blockbuster familial, idéal si vous voulez à la fois initier vos enfants au wuxiapian et au nanar !
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