NO MERCY
Année 2019
Réalisateur Kyoung-tack Lim
Cast Jin-ho Choi, Jun-hyuk Lee,
Se-wan Park, Si-young Lee
Distributeur Finecut
Genre thriller
Running time 94'
Pays Corée du Sud
L'AVIS DU BIFFF :
Après un séjour pas très agréable en prison, Inae est enfin libérée.
L’occasion pour elle de retrouver les joies et les plaisirs d’une vie simple.
Comme, par exemple, partager un bon bol de nouilles avec sa jeune sœur Eunhye.
Cette dernière est d’ailleurs la personne qu’Inae chérit et veut protéger le plus au monde car, du haut de ses 18 printemps, Eunhye en fait facilement huit de moins dans sa tête.
Le lendemain de leurs retrouvailles, alors qu’Inae fait macérer ses sashimis sur un petit air de K-Pop, Eunhye disparaît sans laisser de traces.
La police s’en cogne, en mode « elle a 18 ans, ma p’tite dame », et l’école reprend froidement le même refrain.
Incapable de retourner à ses sashimis, Inae décide de remonter chronologiquement la piste, et commence par une discussion informelle avec les trois pestes en soquettes blanches qu’Eunhye collait comme un caniche à l’école.
La prison lui a heureusement appris à se montrer très persuasive : trois coups de boule plus tard, Inae apprend que sa jeune sœur était utilisée comme appât pour faire chanter des chauds lapins portés sur la catégorie « enfants admis ».
Sauf que le dernier lapin n’a pas voulu rendre la marchandise et l’a revendue à un prêteur sur gages…
Inae décide alors de laisser tomber ses sashimis pour du civet de lapin.
Avec son foie et beaucoup de sang.
Nul besoin de vous la jouer à l’envers en se cachant derrière un vernis #MeToo pour vous vendre NO MERCY : vous prenez la Mariée de KILL BILL, Ellen Ripley, l’impératrice Furiosa, Hit-Girl, vous mélangez tout ce gratin de badass girls, et vous obtenez le personnage d’Inae, bien décidée à émasculer tous les prédateurs sexuels de la surface de la terre !
Un rape and revenge profondément cathartique signé par Kim Yong-gyun, à qui l’on doit déjà THE RED SHOES et KILLER TOON !
MON HUMBLE AVIS :
Pour l'anecdote, le réalisateur Kyoung-tack Lim, son scénariste, et son producteur, étaient logés au même hôtel que nous, on
les a croisés dans l'ascenseur un soir en rentrant du BIFFF, et ils avaient bien fêtés ça, encore une bouteille chacun à la main...
Maintenant, à nous de juger si ça valait le coup de faire la fête, et nous aussi on aura "aucune pitié" ! ;)
Le message de ce film de vengeance est qu'on ne peut compter que sur soi-même pour que justice soit faite, en ce
monde barbare où l'homme est un loup pour l'homme !
La réalisation cherche l'efficacité avant tout, se calant sur la détermination de l’héroïne pour foncer tête
baissée.
Les cadrages fixes sont variés et lisibles, même les quelques plans en caméra portée restent corrects, ni trop
tremblotants, ni flous.
La photographie use de contrastes doux et de couleurs variées et vives.
Ça change un peu des étalonnages excessifs à la mode.
Il y a une belle lumière, et des ambiances chaudes et dorées, étrange choix pour un film si noir dans son propos.
Le montage est assez rapide, la tension est palpable.
Le récit en flashbacks morcelés est un peu confus.
Les décors urbains montrent le lycée, un bar karaoke, la prison, des appartements, un bordel dans un hôtel de
luxe, etc... rien d'extraordinaire, mais ils sont réalistes.
Les costumes sont ordinaires, seule la robe et les escarpins rouges de l'héroïne sortent du lot, pour en faire
un personnage qui ressort dans le cadre, donc qui ne suivra que ses propres règles.
Les SFX se contentent d'ecchymoses, les meurtres les plus gores sont hors-champ.
La violence monte d'un cran progressivement, mais on a vu bien pire dans d'autres polars coréens.
Le casting est bon, l'actrice principale a la profondeur et la gravité nécessaire au rôle, en étant de plus très
jolie.
Par contre elle est peu crédible dans les scènes d'action avec son physique de brindille anorexique, malgré de belles chorégraphies où elle assure question souplesse, on ne croit pas à sa force.
Il aurait fallu que l'actrice se prépare sportivement, et se muscle un peu avant le tournage...
Les rôles secondaires sont assez justes, avec une mention particulière pour la jeune sœur retardée.
La musique présente des percussions synthétiques en sourdine, à la limite de l'ambiant expérimental, elle est
plutôt effacée.
En conclusion, ce film fonctionne sur une recette de "vigilente movie" identique à celle
d'Unstoppable (autre film coréen programmé au BIFFF en 2019), mais il est beaucoup moins bien réussi, même si il se prend plus au
sérieux.
Sur une trame aussi simple, il aurait fallu au moins une vraie artiste martiale qui fasse des prouesses impressionnantes, ou alors si l'objectif était de faire un drame sordide avec une bonne actrice, il aurait fallu complexifier un peu le scénario...
En l'état, ça donne un "Taken-like" mollasson, qui ne restera pas dans les mémoires.
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