TAKE POINT
Année 2018
Réalisateur Byung-woo Kim
Cast Jennifer Ehle, Jung-woo Ha,
Kevin Durand, Sun-Kyun Lee
Distributeur Cj Entertainment
Genre action, thriller
Running time 124'
Pays Corée du Sud
L'AVIS DU BIFFF :
Bienvenue en 2024.
King, le leader suprême de la Corée du Nord refuse de mettre fin à son programme nucléaire, faisant passer le président des Etats-Unis pour un gros bouffon à la veille de sa réélection de plus en plus improbable.
Pour remonter dans les sondages, il ordonne un petit tour de passe-passe à la CIA pour montrer qu’on ne déconne pas avec le big boss du monde libre.
C’est ainsi que le capitaine Ahab et sa troupe de mercenaires se retrouvent en embuscade dans un bunker sous la frontière nord-coréenne, prêts à exfiltrer un général nord-coréen qui a brusquement plein de choses à dire.
Mais cette banale mission de récupération va très vite partir en sucette lorsque King en personne se présente au point de rendez-vous, tandis qu’un missile fonce droit sur Séoul…
En 2015, le BIFFF présentait THE TERROR LIVE, véritable chef d’œuvre de tension doublé d’un sous-texte politique particulièrement corsé.
Quatre ans plus tard, Byung-woo Kim est de retour, et le bonhomme ne s’est pas assagi.
Que du contraire !
Mais, au-delà du commentaire politique aussi plausible que cynique, TAKE POINT est surtout en passe de devenir la nouvelle référence ultime du cinéma d’action, et on vous conseille vivement de vous mettre au fitness pour augmenter votre endurance : vous risquez méchamment de retenir votre respiration pendant près de deux heures !
MON HUMBLE AVIS :
Le message insiste sur le danger que représente aux yeux de la Corée du sud la progression économique chinoise (par exemple dans le secteur industriel automobile), et sur les manipulations de l'opinion publique dont est capable la CIA pour arriver à ses fins...
La réalisation nerveuse de ce thriller de politique fiction est celle d'un film d'action avant tout, au final ça
se résume à 2 heures de gunfights !
Les cadrages sont shootés à la caméra portée, avec toutes les hésitations et tremblements que cela
implique.
Recadrages rapides, avant ou arrière, recherche du point en direct, et autres conséquences laides de cette méthode à la mode sont utilisés pour insister sur le sentiment d'urgence.
Un style documentariste est la façon la plus simple de renforcer le réalisme et la nervosité d'un récit, mais c'est une solution qui manque de subtilité.
La photographie est dans les tons beige-kaki, ce qui soutient le thème militaire.
L'éclairage est correct, mais sans originalité.
Le montage est à la fois le point fort et la limite du métrage.
Le point fort car il est absolument épileptique, c'est un concentré d'énergie sensationnelle.
La multiplicité des points de vue permise par les caméras roulantes, les caméras embarquées des commandos, et les caméras de sécurité, en plus des points de vue des multiples personnages eux-mêmes, est utilisée à merveille avec une maîtrise vraiment impressionnante.
Cela est renforcé par le montage alterné d'actions parallèles, que l'on suit souvent en pointillé, parfois même par l'intermédiaire d'écrans à l'arrière plan.
La limite de ce montage est qu'il est speed en toutes circonstances, le film ne se repose jamais, chaque action est filmé de la même manière tremblotante, ça finit par devenir fatiguant à l’œil, et cela ne conserve pas un gain d'énergie supplémentaire pour les morceaux de bravoure : seule la musique s'éteint dans les moments calmes, mais le montage reste le même.
Les décors montrent des galeries dans le sous-sol de la zone démilitarisée entre les nations du sud et du nord
de la Corée.
Ces souterrains sont garnies de pièces diverses, centres de surveillance, installations médicales, suites luxueuses, c'est globalement beaucoup plus confortables qu'on l'imaginerait !
En tout cas, c'est un décor original pour un huis-clôt d'action.
Les costumes mélangent vêtements civils et uniformes militaires.
Comme les héros sont des mercenaires, ils peuvent être habillés librement, le coréen du sud porte une chemise décorée de serpents dorés qui lui donne un look de rock star.
Il a aussi une jambe artificielle robotique (légère anticipation puisqu'on est en 2020), et un boitier de poignet pour visualiser ce que filment ses caméras roulantes qui évoque énormément le BipBoy du vidéogame Fallout.
Les SFX sont principalement des impacts de balles, mais on voit aussi un vol en parachutes, et quelques
opérations médicales assez gore.
Le casting est correct, bien que le film repose surtout sur l'interprète principal.
Il est charismatique, et crédible (il souffre, peut à peine se déplacer), mais ne nous émeut pas vraiment.
La musique est très intéressante, car on y entend plusieurs couches de percussions modernes, recouvertes de sons
graves, elle renforce très bien la tension du récit.
Elle est parfois planante, même dans les moments de suspens, et c'est plutôt un atout d'avoir une bande originale qui ne répète pas toujours exactement ce que le tempo des images dit déjà, cela rajoute une immersion émotionnelle dans les pensées d'un personnage par exemple.
En conclusion, visuellement Take Point ressemble beaucoup à une version cinoche de la série 24 heures chrono, en plus musclé évidemment.
Sa mise en scène inventive en fait Le "must see" du moment pour les amateurs d'action.
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