YOU MIGHT BE THE KILLER
Année 2018
Réalisateur Brett Simmons
Cast Alyson Hannigan, Fran Kranz
Distributeur Screen Media
Genre black comedy, horreur
Running time 92'
L'AVIS DU BIFFF :
Tout avait pourtant si bien commencé au camp d’été de Clear Lake…
Sam, boyscout en chef et bonne gueule de mormon qui dégaine tous les 36 de l’an, avait réuni tous les moniteurs au bord du lac pour un peu de bon temps avant l’arrivée des mioches.
Au programme ?
Roucoulades enfants admis, bières sans alcool et histoires effrayantes au coin du feu.
Mais tous les connaisseurs de VENDREDI 13 et SLEEPAWAY CAMP savent que ça va très vite partir en sucette, et le plus souvent avec un tueur sanguinaire qui débarque à la fête sans y être invité.
Un joli carnage plus tard, Sam finit par trouver un abri plus ou moins sûr, sans savoir qui dans son équipe est encore en un seul morceau.
Après avoir laissé un message d’urgence au vieux shérif du coin qui ne décroche plus après 21 heures, Sam appelle son amie Chuck : fan irréductible des slashers, cette dernière pourra lui dire dans quel ordre – selon les clichés du genre – ils vont être tués…
Réinventer le slasher au 21e siècle n’est déjà pas une chose aisée.
Pourtant, Brett Simmons (ANIMAL, THE MONKEY’S PAW) arrive non seulement à le déconstruire mais aussi à faire un crossover absolument génialissime entre VENDREDI 13 et THE MASK (celui avec Jim Carrey, pas avec Cher) !
Après, une fois que le gâteau est prêt, il ne reste plus que le nappage : un second degré jouissif, de l’hémoglobine bien comme on l’aime, des clins d’œil parfaits et un casting dans une forme olympique, avec notamment Fran Kranz (THE CABIN IN THE WOODS) et Alysson Hannigan (la série BUFFY).
MON HUMBLE AVIS :
"You might be the killer" est un neo-neo-slasher, le genre de film à twist qui essaie d’être plus malin que son public...
On ne peut pas parler de message dans ce genre auto référentiel qui se nourrit de lui même, comme une cinéphilie cannibale !
La réalisation est assez télévisuelle, c’est une grammaire assez faible.
Les cadrages sont classiques, mis à part les plans subjectifs du tueur massacrant ses victimes, vus au travers des trous du masque.
Sinon, malheureusement, c’est trop de shakycam mal branlée.
La photographie oscille entre le naturalisme lumineux de scènes au magasin, où la copine conseille le héros au téléphone, et les scènes nocturnes à teintes chaudes et contrastes forts, où se déroulent les tueries.
Le montage est énergique, mais surtout le récit est raconté dans le désordre, le public reconstituant l’histoire au fur et à mesure que le héros retrouve la mémoire.
Le gros défaut est donc de parsemer l’exposition des personnages, et donc de les avoir vu mourir bien avant d’en avoir quoique ce soit à foutre !
Les décors sont basiques pour ce genre de production : camp de vacances, bois, cabanes...
Les costumes sont légèrement exagérés, comme les tenues sexy de certaines monitrices, ou les fringues ridicules de la copine au magasin, plus du tout en âge de s’habiller ainsi.
Les sfx gore sont grand guignol.
Il y a des effets de style genre alter effect pour tenter vainement de dynamiser des plans.
Seul le design du masque et de l’arme du tueur sont assez sympatoches, et encore on a déjà vu mieux.
Le casting fait dans la surenchère et la caricature cynique, ce n’est pas assez joué au premier degré pour qu’on s’attache à un quelconque protagoniste, du coup on se fiche un peu de tout ce qui se passe à l’écran.
La musique est assez naze, bien qu’elle emprunte quelques lignes mélodiques par ci par là aux bandes originales d’Alan Silvestri ("Retour vers le futur" en tête), ou évoque "Vendredi 13" (ce qui est déjà plus logique) avec les fameux murmures...
En conclusion, dommage que ce qui fasse le plus peur dans ce film ce soit la tronche d´Alyson Hannigan, qui ne nous rajeunit pas !!!
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