LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS 3

Données techniques :
Titre : Le Retour des morts-vivants 3
Titre original : Return of the living dead 3
Réalisation : Brian Yuzna
Scénario : Jonh Penney
Pays d'origine : États-Unis
Genre : Action, horreur, post-apocalyptique
Durée : 97 minutes
Budget : 2 millions de dollars
Dates de sortie :
États-Unis : 29 octobre 1993
France : 10 août 1994
Film interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles en France
Distribution :
Kent McCord : Colonel Reynolds
James T. Callahan : Colonel Peck
Sarah Douglas : Lieutenant Sinclair
Melinda Clarke : Julie Walker
J. Trevor Edmond : Curt Reynolds
Basil Wallace : Riverman
Anthony Hickox : Dr. Hickox

Le Retour des morts-vivants 3 (Return of the living dead 3) est un film américain réalisé par Brian Yuzna, en 1993.
Un adolescent utilise les recherches militaires de son père, pour réanimer sa petite amie décédée, suite à un accident de moto.
Celle-ci développe des pulsions sanguinaires, et propage l'épidémie zombiesque dans la ville…

Mon Humble Avis :

Sorti en 1993, dans une période où les morts-vivants n'avaient plus la cote, ce film fit sensation. En effet, contrairement aux deux premiers "Retour des Morts Vivants", l'aspect comique disparaît, pour laisser place à l'horreur pure.
Quelques point commun quand même : Les bidons, semblable aux autres films, et le gaz.
La fin est différente aussi des happy end des autres films.
Dans celui-ci, les zombies semblent plus intelligents, ils peuvent parler et réfléchir distinctement, et même éprouver des sentiments…

Le message est celui de l’amour plus fort que la mort, apportant une vision romantique au genre du film de morts vivants.
Tout comme dans Hellraiser de Clive Barker, on retrouve un certain fétichisme sadomasochiste dans le parcours de l’héroïne.
Cela est amplifié par l’univers castrateur dans lequel le héros masculin évolue (père tyrannique, environnement militaire strict et coincé, etc…), en opposition à un besoin de liberté et d’absolu de la jeunesse.
Cette expérience SM ultime (devenir un zombie obligée de s’auto-mutiler pour avoir l’illusion de la vie) est une belle parabole des problèmes adolescents, les amenant à toutes les dérives autodestructrices.
En ce sens, Le Retour des morts-vivants 3 est un des films les plus profond du genre.

La réalisation est classique, mais dynamique.

Les cadrages suivent parfois le mouvement, dans les moments de tension, mais sont sur pied le reste du temps.
Il y a beaucoup de plans larges, c’est assez peu découpé (on sent parfois les restrictions de budget ayant imposé ces choix).

La photographie utilise des contrastes très violents, avec des bleus profonds et des couleurs chaudes orangées dans les mêmes images, le tout avec des ombres tranchées.
Il y a aussi des effets de lumière à base de projecteurs tremblants, pour accentuer les scènes de panique.

Le montage est assez enlevé, mais laisse le temps à une exposition longue, qui permet de s’attacher aux personnages.
Il y a quand même quelques temps morts, vers le milieu du film…

Les décors sont ambitieux, surtout la base militaire et son laboratoire hightech.
Il y a des extérieurs urbains assez variés, souvent dans des ambiances glauques, comme les égouts.

Les costumes sont réalistes, mais variés, entre les looks des militaires, des savants, des jeunes grunge, et des zombies en guenilles sanguinolentes.
Le look final de l’héroïne est tout bonnement incroyable (existe-t-il une figurine de ce personnage pour ma collection ?), de même que celui de l’exosquelette conçu par l’armée.

Les effets spéciaux sont particulièrement gore, les zombies sont parmi les meilleurs du genre, les maquillages étant accentués par les physiques retenues pour les jouer, incarnés par des acteurs extrêmement maigres ou alors obèses.
On remarque l’obsession de Brian Yuzna pour la manipulation organique, les corps étant malmenés, de la scarification au cannibalisme, comme dans nombre de ses films.

Le maquillage de l’héroïne, qui se plante des aiguilles et des bouts de verres dans le visage, pour ressentir encore quelque chose, est stupéfiant.
On ne cherchait pas le réalisme à tout prix à l’époque, mais du grand guignol avant tout esthétique.
Ah ce bon vieux latex déchiré, et ce faux sang bien rouge profond (Profondo Rosso) !
C’est souvent sublime, comme ce mort vivant qui se déchire en deux, ou celui avec sa demi-tête au cerveau apparent, celui à la jambe coupée qui remue encore, ou cette tête de zombie au bout d’un morceau de colonne vertébrale arrachée !

Le casting ne contient pas beaucoup de têtes connues, mais globalement le jeu des acteurs est correct.
Sarah Douglas, qui joue ici le Lieutenant Sinclair, est une méchante dans des blockbusters célèbres (la compagne de Zor dans Superman 2, ou la reine Bavmorda dans Willow).
Anthony Hickox, le réalisateur de Waxwprk, apparaît encore dans un petit rôle de savant fou, une habitude rigolote.
L’anti-héroïne Melinda Clarke livre une composition passionnée et émouvante, qui lui vaut d’être devenue une icône gothique pour les bisseux fans des 80’s.
Cette rouquine incendiaire (n’hésitant pas à se déshabiller) est l’ancêtre de personnages tels que ceux de Rose McGowan plus récemment.

La musique est plutôt en retrait, elle n’est pas mauvaise, mais ce n’est pas le point fort du film.
Elle sonne parfois trop synthétiseur daté années 80.

En conclusion, ce métrage a rapporté le « Silver Scream Award » au Festival du film fantastique d'Amsterdam de 1994, à son producteur-scénariste-réalisateur Brian Yuzna, ce qui est amplement mérité.
Les autres films de la série sont : Le Retour des morts-vivants (Return of the Living Dead) réalisé par Dan O'Bannon en 1985, Le Retour des morts-vivants 2 (Return of the Living Dead 2) réalisé par Ken Wiederhorn en 1988, Le Retour des morts-vivants 4 (Return of the Living Dead 4: Necropolis) réalisé par Ellory Elkayem, & Le Retour des morts-vivants 5 (Return of the Living Dead 5: Rave to the Grave) réalisé aussi par Ellory Elkayem…
Au final, c’est une saga qui a vraiment compté pour le genre.
Alors que la mode des zombies est aujourd’hui à son apogée, des millions de djeuns se grimant en morts vivants pour des zombie walks, Schwarzy lui-même tournant un zombie flick dramatique où il est le père d’une jeune fille se transformant en zombie, et des feuilletons TV amenant le gore dans tous les foyers (de Walking dead à Izombie, où une ado zombie est l’héroïne !), il est largement temps de (re)découvrir ce classique.