APP
Réalisateur(s) : Bobby Boermans
Producteur(s) : Kees Abrahams, Robin de Levita, Advard van T Wout
Scénariste(s) : Robert Arthur Jansen
Photographie : Ezra Reverda
Montage : Brian Ent
Musique : Herman Witkam
Interprète(s) : Hannah Hoeskstra, Robert de Hoog, Matthijs vande SandeBakhuijzen, Mark Centuries
Pays-Bas • 2013 • 1h20 • couleur • Sci-Fi/Thriller.
L’AVIS DU FEFFS
Bobby Boermans signe ici le premier film transmédia au monde : grâce au digital watermarking, les spectateurs ayant téléchargé une application gratuite sur leur smartphone verront s’ouvrir un « deuxième écran » qui enrichira ce récit déjà terrifiant de messages textuels synchronisés et d’informations supplémentaires. App est un événement qui pourrait bien marquer les débuts d’une nouvelle expérience cinématographique.
MON HUMBLE AVIS
Ce n’est pas demain la veille que ce genre de procédé va se généraliser, au vu des problèmes techniques, rien que pour télécharger l’application censée faire fonctionner votre téléphone portable
en interactivité avec le film…
D’ailleurs peu de spectateurs utilisaient cette possibilité, lors de la séance à laquelle j’ai assisté, moi-même je m’en suis passé, et le film se comprend très bien sans ce gadget (qui en
renforce malgré tout peut-être l’intérêt).
Durant le métrage, un prof de psychologie dit « Plus on a de moyens de communication, et moins on communique », et le film traite effectivement du danger de nos téléphones modernes, danger qui
ici va beaucoup plus loin que le seul risque d’isolement social.
Le film parle en fait des dangers de la recherche scientifique en général, et des innovations expérimentales, au travers d’un thriller imprévisible, aux nombreux twists impossibles à
deviner.
Cette application qui se transmet d’une machine à l’autre, comme un virus, est à peine de la science fiction, à
l’époque de la publicité virale.
Ça me fait d’ailleurs penser à une info que j’ai entendu à la radio, expliquant que les téléphones tactiles sont des nids à microbes, car si on se lave les mains, on
ne pense jamais par contre à les nettoyer régulièrement !
La réalisation d’ « A.P.P. » exploite une exposition trop longue, mais une fois les éléments en place, c’est proche d’un « Scream » à la Wes Craven, l’humour en
moins.
C’est donc bien un slasher à l’ancienne, et le thème des nouvelles technologies est plus un gadget racoleur qu’autre chose.
Les cadrages usent de plans fixes, sur pieds, avec une bonne variation de valeurs de cadres, avec beaucoup d’arrières plans flous.
Quand c’est en mouvement, il s’agit de panoramiques tranquilles, du coup, lorsque surgit la shaky-cam c’est efficace, lors de quelques scènes de
panique.
La photographie, aux noirs profonds pour la nuit, emploie une image blanche de jour, avec de forts contrastes, avec quelques touches de teintes
orangées.
Ça donne au film un coté médical, sérieux, cérébral (renforcé par les études de psycho de l’héroïne).
Le montage est dynamique, mais parfois certaines scènes de suspens sont trop étirées.
Les décors d’une ville des Pays-bas montrent une piscine, une fac, des apparts d’étudiants, des magasins, bref que
de l’ordinaire.
Rien à signaler non plus question costumes, réalistes mais sans charme quelconque.
Les SFX sont peu nombreux, il y a un effet de renversement par un train (mais sans rien de gore), un impact de balle en infographie, l’essentiel étant surtout les
images de synthèses du générique de début, reprenant le look épuré en fils de fer d’Iris, l’appli diabolique.
Peu d’effets spéciaux donc, par exemple un accident de voiture est réalisé en live, par une cascade automobile, sans ajouts numériques.
Le casting a beaucoup de charme, sans compter la VO en hollandais qui apporte sa touche d’exotisme.
Il y a finalement peu de crimes dans ce film, mais à chaque fois les pertes comptent beaucoup en émotion, car on a pris le temps de s’attacher aux personnages.
Par contre, les réactions d’action-girl de l’héroïne en toute dernière partie sont beaucoup moins crédibles…
La musique use de techno aux sons graves, mais avec une mélodie aux synthés, diffusant une atmosphère calme quand il le faut, et des percussions sourdes, avec des sons industriels, pendant les poursuites.
En conclusion, c’est dommage que le film parte un peu « en sucette » sur sa dernière bobine, avec sa révélation finale totalement « capillotractée », car son héroïne attachante aurait méritée un scénario mieux ficelé.
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Reportage sur le concert du B-Movies Orchestra
Critique de FRANKENSTEIN'S ARMY
Critique de KISS OF THE DAMNED
Critique de UMA HISTORIA DE AMOR E FURIA