DAVE MADE A MAZE

 

Pays : USA

Année : 2016

Durée : 1h20

Réalisation : Bill Watterson

Production : John Charles Meyer, John Chuldenko

Scénario : Bill Watterson, Steven Sears

Photographie : Jon Boal

Montage : David Egan

Musique : Mondo Boys

Interprétation : Nick Thune, Meera Rohit Kumbhani, James Urbaniak

 

L’AVIS DU FEFFS :

 

Dave fabrique une maison en carton dans son salon : lorsqu’il y pénètre, elle se transforme en un labyrinthe volatile et insondable. Ses amis tentent de l’en sortir, mais il rechigne à le quitter, malgré les chausse-trappes et le Minotaure enragé qu’il renferme. Dave s’est attaché à sa création meurtrière.

Mélange éclectique des Goonies et d’Alice aux pays des merveilles, d’horreur et de mort, Dave made a Maze parle du chaos de la création artistique, des sacrifices qu’elle exige et du rapport de l’artiste à son œuvre. D’une éblouissante virtuosité sur le plan visuel, c’est également une expérience cinématographique originale et surprenante. Un film qui, pour une fois, mérite véritablement le qualificatif d’inclassable.

 

MON HUMBLE AVIS :

OFNI surréaliste, ce métrage est le genre de petite perle qu'on aime découvrir en festival.

Le message parle du besoin de réaliser quelque chose, de donner du sens à son existence.

La réalisation est enlevée et dynamique, créant des effets comiques autant par les dialogues que par les situations.

Les cadrages sont assez variés, mais usent beaucoup de plans américains pour profiter des décors, trop étriqués pour de vrais plans larges.

La photographie fait dans les tons colorés avec des contrastes doux, il y a toujours une lumière chaude plutôt rassurante.

Le montage est assez rapide, pour favoriser la "suspension d'incrédulité" !

Les décors du labyrinthe plus grand à l'intérieur (oui, comme le Tardis) est à la fois d'une simplicité déconcertante avec ses structures en carton, et d'une beauté enfantine donnant des allures de conte au récit.
Le décor est un personnage à part entière du film, comme une matérialisation de la psyché de Dave.

 

Les costumes sont légèrement caricaturaux, car les personnages sont d'abord des stéréotypes, avant de s'étoffer peu à peu...
On voit même des costumes en carton et papier bulle, ainsi que des personnages entièrement transformés en êtres de papier.

Les sfx proposent une animation minimaliste en faux papier découpé (à la South Park) dès le générique.
Les effets gore sont remplacés par des projections de serpentins rouges.
Beaucoup de choses sont simplement animées comme des marionnettes.

Le casting est constitué de jeunes acteurs aux tronches sympas.
L'héroïne à des yeux globuleux très expressifs, et elle n'a pas trop de mal à jouer celle qui aurait un peu plus de maturité que les garçons complètement azimutes qui l'accompagnent.
Les seconds rôles sont savoureux, tous sont assez justes.

 

La musique douce et tranquille distille une ambiance légèrement onirique.
Certains sons électroniques zarbis rajoutent de l'étrangeté mais les mélodies ne sont pas effrayantes pour autant.

En conclusion, cette comédie douce amère nous fait sourire et réfléchir dans une forme qui a le mérite d'être originale.
Ses qualités sont plus importantes que ses défauts (manque de moyens, brusques changements de tons, problèmes de rythme), ce qui en fait une humble réussite.