IVAN TSAREVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE
Scénario, dialogues, scénarimage et réalisation Michel Ocelot
Assistant réalisateur Eric Serre
Musique originale Christian Maire
Producteur délégué Christophe Rossignon
Producteur associé Philip Boëffard
Productrice executive Eve Machuel
Une coproduction Nord-Ouest Films, Studio O et Canal+ avec le soutien de la Région Ile-de-France, de l’ANGOA et de la
PROCIREP-Société des Producteurs avec la participation du Centre National de la Cinématographi
53 mn
L'AVIS DU FEFFS :
Michel Ocelot, après ses chefs d’œuvre Kirikou et la sorcière et Azur et Asmar, nous offre un nouveau bijou d’animation, où la beauté des dessins mêlée à la poésie des contes nous emporte en douceur dans cet univers onirique si caractéristique du réalisateur.
Mon Humble Avis :
Ces quatre histoires mises bout à bout ressemblent à un best of de la série Ciné-Si.
Ciné Si est une série télévisée d'animation composée de huit courts métrages, réalisée par Michel Ocelot et diffusée pour la première fois sur Canal+ en
1989.
Chaque court métrage, employant la technique du papier découpé et un univers visuel inspiré du théâtre d'ombres, relate un conte original (inspiré vaguement
d’éléments tirés de contes traditionnels).
Chaque épisode est introduit par une conversation entre un garçon, une fille et un vieux technicien qui se réunissent le soir dans un cinéma abandonné.
Tous trois inventent une histoire en se demandant : « Et si... ».
Ils choisissent alors une époque et un pays, créent des personnages, et se fabriquent des costumes grâce à une machine commandée par ordinateur.
Une fois prêts, le garçon et la fille interprètent les rôles principaux dans l'histoire ainsi inventée.
Les huit histoires sont : « La Reine Cruelle et le Montreur de Fabulo », « Icare », « Le Manteau de la Vieille Dame », « Le Château de la Sorcière », « La Princesse
des Diamants », « Prince et Princesse », « Le Garçon des Figues », et « On ne saurait penser à tout »…
Six des huit épisodes de la série Ciné Si sont regroupés par la suite pour une sortie au cinéma dans le long métrage d'animation Princes et Princesses, sorti en
France en 2000.
Les deux épisodes qui ne sont pas repris dans le long métrage sont « Icare » et « On ne saurait penser à tout »…
Ensuite, il y eut « Les Contes de la nuit », qui est un téléfilm d'animation français diffusé pour la première fois sur Canal+ en 1992.
Il rassemble encore trois courts-métrages racontant des contes, en adoptant toujours des graphismes inspirés du théâtre d'ombres.
Les trois contes sont cette fois « La belle fille et le sorcier », « Bergère qui danse » et « Le prince des joyaux »…
Ensuite, vient « Dragons et princesses », qui est une série de dix courts métrages d'animation en ombres chinoises (papier découpé) composée de dix
contes.
Elle a été diffusée à la télévision fin 2010.
Les dix histoires sont : « La Maîtresse des monstres », « Le Loup-garou », « Le pont du petit cordonnier », « L'élue de la ville d'or », « Le mousse et sa chatte »,
« L’Écolier sorcier », « Garçon Tam-Tam », « Le garçon qui ne mentait jamais » , « Tijean et la Belle sans connaître » et « Ivan Tsarevitch et la Princesse changeante »…
Or dans ce long-métrage sortant le 28 septembre 2016 au cinéma, intitulé justement « Ivan Tsarevitch et la Princesse changeante », on retrouve quatre courts métrages
rassemblés ensemble qu’on avait déjà tous déjà vus dans la série « Dragons et princesses » !
Aucun travail supplémentaire n’a été donc fait pour ce film, qui est juste une seconde forme d’exploitation commerciale de ces courts vieux de six ans.
Le Mousse et sa Chatte : Le seul réconfort d’un mousse sur un bateau de pirates est une chatte.
Tandis que matelots et capitaine le maltraitent, il ne rêve que de vivre à terre, dans une jolie maison avec un jardin...
L’Écolier-Sorcier : Un garçon cherche du travail.
Un sorcier persan lui propose de lui apprendre son métier.
Le garçon se met à la sorcellerie avec passion.
Il ne se doute pas des projets horribles que le sorcier a pour un écolier doué…
La maîtresse des Monstres : Une peuplade vit dans des grottes, loin sous terre.
Elle est totalement soumise au bon vouloir de monstres.
Une petite fille, un peu malmenée car un peu insoumise, se croit la plus faible de tous.
Mais un petit animal va lui révéler un secret qu'elle aura du mal à croire…
Ivan Tsarévitch et la Princesse Changeante : Le père du jeune Tsarévitch est mourant.
Seules trois prunes d’or du Tsar des Jardins pourraient le sauver.
Mais il faut passer par tant d’épreuves, par tant de tsars cruels, et aussi par la Princesse Changeante, qui rend fous tous les hommes qui l’approchent...
Le message des contes de Michel Ocelot est comme toujours porteur de valeurs positives, comme la tolérance, la générosité, le courage, l’humilité, l’ingéniosité, la
confiance en soi, le sens de l’honneur, autant de qualités humaines vantées par les actes des héros, récompensés comme il se doit par des happy end, tandis que les vilains sont systématiquement
punis.
L’exotisme des contes choisis tend aussi à ouvrir l’esprit des jeunes aux autres cultures.
La réalisation prend son temps pour installer des ambiances poétiques, ou pour construire des structures narratives répétitives permettant aux plus jeunes de
comprendre les astuces du récit.
Les cadrages usent surtout de plans larges, ou les fonds lumineux magnifient le design simple et efficace des ombres chinoises.
La photographie est donc très colorée et lumineuse pour les arrières plans, et d’un noir profond pour les premiers plans façon « papier découpé » (en fait tout est
fait par infographie).
Le montage est assez lent, entre mise en place d’exposition, scènes contemplatives, et plages de dialogues tranquilles, il y a assez peu d’action au sens
propre.
Les décors sont des fonds colorés, souvent des motifs décoratifs pour les intérieurs (rarement figuratif, sauf lorsqu’il s’agit de tapis persans empilés), et des
dégradés pour les ciels, ou autres motifs végétaux pour les extérieurs.
Les éléments architecturaux qui doivent se dégager de ce fond (souvent des palais, ou bien un navire, ou encore des grottes…) sont en silhouettes noires comme les
personnages.
Les design des personnages sont épurés, ils sont donc juste des silhouettes noires, leurs costumes sont donc laissés à notre imagination (juste ce qui brille est
représenté en couleurs, bijoux, parures, etc…).
Tout le film est un effet spécial en quelque sorte, puisqu’il s’agit d’animation dont seules les images de début et de fin de plan ont été dessinés
infographiquement, les positions intermédiaires étant calculées par ordinateur.
Le rapetissement des monstres est parfois un effet numérique, comme certaines transformations magiques ou autres animations de particules (fumée par exemple).
Le casting utilise des voix claires, avec une prononciation bien appuyée, toujours dans un souci d’exploitation pédagogique du film par des enseignants (le public
numéro un de Michel Ocelot).
La musique donne dans le féerique sans en faire de trop, elle reste discrète, laissant les dialogues occuper l’espace sonore.
En conclusion, cette seconde exploitation au cinoche d’une série déjà vue à la télé est bien sûr une simple opération mercantile, ayant peut être pour but d’aider à
la production du long métrage suivant, néanmoins il ne faut pas bouder son plaisir de voir du Ocelot sur grand écran, les décors faisant mouche à cette échelle, sans compter la poésie
mélancolique qui se dégage de ces histoires au charme indéniable.
Michel Ocelot étant encore le mieux à même de parler de son travail, je vous retranscris ici une interview trouvée dans le dossier de presse du film :
Rencontre avec Michel Ocelot
Auteur et réalisateur
Quel bonheur de découvrir ce programme inédit au cinéma. Vous nous éblouissez une fois de plus ! Où cette nouvelle invitation trouve-t-elle son inspiration
?
J’ai de nombreuses histoires dans mes cartons. Un jour, j’en ai déposé un paquet sur le bureau d’un producteur, en disant ”Voici un tas d’histoires à raconter, cela
pourrait passer à la télévision ou en salles”. Le producteur a pensé que ce serait pour la télévision. Cela m’est égal, le principal est que j’ai quelque argent pour raconter mes histoires. J’ai
repris mon vieux principe : deux enfants et un technicien âgé se retrouvent tous les soirs dans un vieux cinéma. Ils discutent, se documentent, inventent une histoire, dessinent les costumes, se
déguisent, et, une fois sur scène, vivent la nouvelle aventure qu’ils ont décidée.
Quand les producteurs ont vu les deux premiers contes terminés, ils se sont écriés : ”Mais c’est du cinéma !” J’ai répondu : ”Mais vous vous attendiez à quoi ?!”. Il
a alors été décidé d’en faire aussi une sortie cinéma, en commençant par cinq des dix contes, et continuant avec les cinq autres plus tard. Ces cinq premiers ont eu une exploitation dans les
salles sous le titre ”Les Contes de la Nuit”. Cette sortie a eu lieu en plein été, à l’époque où on ne va pas au cinéma, se coupant d’un fidèle public scolaire et de salles d’aficionados et se
privant de la publicité de beaux livres dans toutes les librairies de France et de Navarre (aucun éditeur ne sortant de livres à la saison où on n’en achète pas). Le nombre d’entrées a été
médiocre et les producteurs-distributeurs ont oublié les autres contes, restés sur une étagère.
Je suis ravi que La SEPTIÈME FACTORY organise une sortie en salle de ces petits récits. Nous avions fait de la belle image pour le grand écran, et je ne mets pas de
hiérarchie entre les films courts et les films longs. J’ai tout à fait conscience de la force d’une chansonnette par rapport à un opéra.
Pouvez-vous nous parler des différentes étapes qui ont rythmé le processus de création jusqu’à la fabrication ? Combien de temps a nécessité chacune de ces
étapes ?
Les histoires elles-mêmes, c’est toute une vie. J’en ai d’anciennes et de nouvelles. Le programme ”Princes et Princesses”, était vraiment un théâtre d’ombres, des
pantins plats de papier à contre-jour sur un écran de lumière. Les histoires de ”Ivan Tsarévitch et la Princesse Changeante” ont été fabriquées elles en informatique. Nous avons essayé de garder
la simplicité de bon aloi des découpages de papier, tout en utilisant la commodité du numérique. L’équipe était composée d’une quinzaine d’excellents animateurs-informaticiens, avec tout ce qu’il
fallait comme matériels et logiciels. La fabrication de chaque conte a pris a peu près un mois et demi (après une longue préparation de mon côté). C’est très rapide pour du cinéma d’animation,
mais, quand on fait les calculs, quand nous n’étions que 7 avec du papier et des ciseaux, nous allions presque deux fois plus vite par personne.
On découvre des décors merveilleux, riches en couleurs, en détails. Pouvez-vous nous parler de cette étape de la création ?
Les décors de cette collection ont été une grande joie. Mes contes à contre-jour d’origine exigeaient un papier translucide entre les ampoules électriques et les
pantins. Je ne pouvais utiliser qu’une seule couche de papier et seulement de l’aquarelle, car gouache et collage étaient interdits, ils auraient arrêté la lumière. Avec la fabrication numérique
nous sommes allés plus loin et plus beau ! Nous disposions de toutes les couleurs, toutes les nuances, toutes les valeurs, toutes les matières, tous les dégradés, tous les collages qu’on voulait.
Nous nous sommes livrés à une orgie pour chacun des décors. Avant cette jubilation de peintre, il y a tout un travail de documentation qui est passionnant aussi. Ces voyages dans le temps et
l’espace doivent rendre un son juste.
Vous régalez nos yeux mais aussi nos oreilles. Une fois de plus vous accordez une attention particulière aux dialogues et à la musique. Comment s’est déroulé
votre travail avec votre compositeur ?
J’ai de nouveau fait appel à Christian Maire, qui a participé à tous mes contes en silhouette et à la plupart de mes courts métrages. Nous nous comprenons à demi-mot, cette phase du travail est toujours une partie de plaisir. Nous travaillons ensemble tout au long de la fabrication, Christian étant
contacté bien avant la fabrication, nous voyons ensemble sur le ”scénarimage” ce qui nécessite de la musique. Tout ce qui est musique chantée ou dansée ou jouée à l’écran est enregistré avant
l’animation. Les animateurs suivent la musique de Christian. Une autre partie est faite à l’image et cette fois-ci c’est Christian qui suit le travail des animateurs et du monteur.
Et Séverin Favriau, concepteur sonore, a établi un monde sonore juste et séduisant.
ces aventures, pourquoi ?
Cinéma, spectacle, théâtre. C’est un monde qui me fascine, et c’est celui dans lequel je travaille. J’aime la cérémonie du cinéma ensemble, de l’attente, de la salle
qui s’éteint progressivement, du rideau qui s’élève devant des secrets qui vont nous être révélés. Le spectacle ensemble c’est aussi une alchimie où auteur et spectateurs jouent ensemble. Les
spectateurs savent que “ce n’est pas vrai”, mais ils savent ressentir les choses comme si c’était vrai.
Les personnages n’ont pas de prénom, pourquoi ?
Les personnages sont ELLE et LUI, TOI et MOI. Leurs prénoms sont ceux des spectateurs qui regardent le film.
Comment naissent vos scénarios ?
Mes histoires viennent principalement de deux sources. La plus facile est l’inspiration donnée par les contes traditionnels. Des éléments me retiennent et je les
utilise, des éléments me déplaisent, je les rejette, ou je les transforme selon mes convictions.
Par exemple, le conte “Ivan Tsarévitch et la Princesse Changeante” vient bien de thèmes populaires russes, mais j’ai retiré deux héros que je ne trouvais pas
intéressants, et j’ai donné un rôle important à la princesse, qui, elle, était insignifiante dans le conte populaire.
L’autre source est ma vie, ce que j’aime, ce que je déteste, ce que j’ai appris.
Par exemple, « La Maitresse des monstres », est un conte très personnel. A certains moments dans ma vie, cela allait vraiment très mal. Je ne voyais aucune raison de
continuer… Mais, au lieu de me laisser aller ou d’enfoncer ma tête dans le sable, j’ai écrit tout ce qui pouvait mener au désespoir, tout, sans complaisance, sans rien me cacher. Une fois écrits,
les différents malheurs existaient toujours, mais, les ayant mis noir sur blanc, je les cernais, je les surplombais, je les dominais presque. C’était frappant. J’en ai fait l’histoire d’un enfant
qui ose regarder les monstres en face et qui les fait rapetisser.
Et L’Ecole des sorciers ?
C’est plus léger, c’est un conte pour sourire, jouer sur les transformations, les féeries. Ça vient de choses que j’ai lues à droite et à gauche et dont je prends
des bribes. Ce que j’aime, c’est que le sorcier a l’intention de manger le garçon et c’est le garçon qui le mange —- sans vraiment le faire exprès (« Oups, je l’ai mangé ! »). Je suis un peu
iconoclaste : je ne respecte pas les vieilles choses qui ne sont pas bonnes. Donc, ce vieux sorcier qui veut utiliser un jeune homme, c’est très bien qu’il se fasse croquer. J’aime bien la fin
aussi : le jeune héros ne sait que faire, mais il rejoint la fille dans le lieu dont on ne peut sortir et lui dit « On y arrivera ! ». En fait, c’est encore personnel : ça commence par quelqu’un
au chômage, personne ne veut de lui. Il acquiert de la puissance en devenant plus ou moins sorcier et il est ahuri par cette puissance. C’est un peu ce que j’ai ressenti à partir de Kirikou.
Avant, personne ne voulait de moi. Après, les gens m’aimaient et aimaient mon personnage Kirikou, au delà de ce que j’avais imaginé. Je suis passé d’un extrême à l’autre et j’ai pu dire
:
« Maintenant tout est possible ».
Le conte qui donne son titre au programme est un des plus beaux. Mais les deux enfants commencent par le critiquer.
C’est donc un conte populaire russe, Le conte d’Ivan Tsarevitch, de l’oiseau de feu et du loup gris (révélé par les Ballets Russes de Diaghilev). Mais les deux
enfants trouvent que, si l’oiseau de feu est séduisant, son personnage n’a rien à faire. Le loup gris, lui, en fait trop, tandis que la princesse est une potiche « qu’on prend qu’on transporte qu’on dépose et qu’on épouse sans qu’elle ait son mot à dire ! » Ils décident donc de ne garder que les bonnes idées, de rajouter ce qui leur
plait. C’est là ma démarche de conteur : je repère quelques idées dans un vieux conte, puis j’en fais ce que je veux.
Chaque conte est précédé de superbes gravures et de fresques.
Pour le dernier, j’ai utilisé des laques de Palekh et des images d’Ivan Bilibine, un illustrateur qui a commencé sa carrière en 1900 et qui a délicieusement illustré
des contes qu’il aimait. Je montre certaines de ses illustrations et je lui ai pris aussi les silhouettes de boyards, princes et princesses…
Vous adaptez magnifiquement le numérique à la technique basique des ombres chinoises.
Je venais de faire Azur et Asmar totalement en numérique (décors en 2D ; personnages 3D) et j’ai vu à quel point cette mécanique
3D fonctionnait pour les pantins. Comme je tenais à garder la simplicité de bon aloi de Princes et Princesses, j’ai apporté aux informaticiens les petites marionnettes découpées, qui sont plates,
articulées et je leur ai dit « On va faire la même chose, mais en utilisant un logiciel 3D ».
Il fallait absolument rester aussi simple et joyeux que lors du tournage avec du papier découpé. Tous les personnages ont été assemblés d’après leurs modèles
d’alors, ils ont les mêmes segments, les mêmes axes.
Comment faites-vous pour plaire à la fois aux adultes et aux enfants ?
Comment définiriez-vous l’enfance ?
Je n’adopte absolument pas le point de vue de l’enfant. Je fais des histoires pour tous les âges et pour tout le monde, dont moi. Le prologue avec les trois amis
montre des enfants qui jouent, il décrit aussi mon merveilleux métier d’adulte. Je ne raconte que ce qui me passionne aujourd’hui. Mes films plaisent aux enfants parce que je ne m’abaisse pas
pour eux. Le ”métier” d’un enfant c’est d’apprendre en 18 ans des milliers d’années de connaissances humaines. Il faut les bombarder d’informations, il n’y a pas de temps à perdre. Les enfants
n’ont pas peur de choses qu’ils ne comprennent pas —c’est leur vie quotidienne— mais ils les assimilent, et les utiliseront un jour.
Une fois de plus vous nous invitez au voyage, à la découverte et à la compréhension. Quel message vouliez-vous transmettre?
Des messages, il y en a un paquet. Je souhaite, entre autre, qu’on ait du plaisir à être sur cette planète, pleine de variations et différences, comme des qualités
dont on se régale et non comme des défauts à détester. Je souhaite donner dignité et décontraction aux gens.
Je suis aussi semeur de petites graines. Je sème toutes sortes de bribes d’information tandis que l’histoire se déroule. Dans certains terrains, des graines
germent.
Vous relevez en ce moment même un nouveau défi, pouvez-vous nous en parler?
Le long métrage que je suis en train de tourner s’appelle ”Dilili à Paris”. Après avoir célébré de nombreuses civilisations à travers le monde (4 dans le cas de
”Ivan Tsarévitch et la Princesse Changeante” !), je célèbre une civilisation que je connais assez bien, la civilisation française. Je la place dans une ville remarquable, Paris, à une époque
séduisante, la Belle Epoque. Ce monde est exploré par une petite métis kanake-française, Dilili. Parallèlement à un joyeux foisonnement de talents, hommes et femmes ensemble, j’expose une autre
manière de faire, avec tant d’hommes qui maltraitent femmes et fillettes. Il y a des bons et de très méchants… Cela reste un conte de fées, débordant de joies et d’informations.