NEW YORK NE REPOND PLUS

 

Réalisateur(s) : Robert Clouse Interprète(s) : Yul Brynner, Max Von Sydow, William Smith
USA • 1975 • 1h34 • couleur • 35mm •

SYNOPSIS

2012 : un cataclysme inconnu a plongé le monde dans une accablante chaleur éradiquant toutes traces d’industrialisation.
New York est une ville fantôme.
Les survivants vivent en bandes organisées, et tentent désespérément de trouver de la nourriture.

L’AVIS DU FEFFS

Réalisé par Robert Clouse, connu pour ses films avec Bruce Lee (Opération Dragon, Le Jeu de la mort), The Ultimate Warrior n’est pas moins que le film annonciateur de la série des films « post-apo » des années 80.

MON HUMBLE AVIS

C’est un film des années 70, dont l’action se situe en 2012 à New-York, et il est donc intéressant de (re) découvrir ce film aujourd’hui.
En effet, son message est plus que jamais d’actualité, la guerre nucléaire n’est pas citée, de plus, la ville est en bon état, il s’agit donc d’un problème surtout écologique, ce n’est pas un film post-atomique, mais « post-apocalyptique écologique ».
Etait-ce du à une guerre bactériologique ?
Une pandémie ?
Juste la pollution industrielle ?...
Le message est préventif, ce sont des préoccupations écologiques très 70’s, mais encore d’actualité, avec en plus le portrait sombre de l’individualisme, et de la loi du plus fort.
Richard Clouse est un spécialiste des films d’action (« Opération dragon » avec Bruce Lee), et il signe ici une bonne série B solide (quelques cascades, des chutes, et une chorégraphie sèche de combats au couteau), avec un savoir faire évident, et un bon casting.

Il y a pas mal de plans larges, pour profiter des décors, même dans les bagarres en plans séquences.
Des plans plus serrés sont évidemment utilisés pour les dialogues (cadrés en plans américains).
A noter, ce plan du dos de Yul Brynner, avec la caméra qui descend jusqu’à ses pieds, tout en suivant l’arrivée de Max Von Sydow, entre ses jambes, anthologique !
La photographie est un camaïeu de brun, d’ocre, et de tons sable, avec le grain en plus.
Les lumières sont douces, et l’image est finalement plus zen et apaisante qu’agressive (représentant la nostalgie de la fin du monde).
Elle cherche surtout la poésie, l’espoir, et le vieillissement de la péloche amène un effet non voulu, avec ses scratchs, rayures, et marques diverses, qui finalement ne détériorent pas le film (à part les sautes de quelques frames), mais cela ajoute plutôt un côté « grindhouse trash », qui va bien avec le sujet.
Le montage est tranquille pour les scènes d’exposition, plus vif lors des actions physiques.

Ce rythme classique de western prend le temps de montrer ses décors, de placer des ambiances.
Pour les décors justement, les studios Burbank, avec ses trois ou quatre rues new-yorkaises en façades, qui ont beaucoup été exploitées à toutes les sauces, se retrouvent ici en version ruines post-apo.
On y trouve également des sous-sols techniques, et une rame de métro (peut être en studio).
La déco est bien faite, les toiles d’araignées, la vétusté, la saleté sont présentes, à noter une belle collection d’objets précieux et anciens, chez le Baron.
Les costumes sont sobres, et se résument à des fripes des années 70 (façon série TV « Planète des singes »).
Il n’y a pas vraiment de look marquant à la Mad Max, à part Yul qui a un style plus marqué (avec sa double ceinture).
Il n’y a pas de SFX, sauf quelques (rares) gouttes de sang.
Yul Brynner (10 ans avant sa mort, et dans une de ces dernières apparitions) est impérial, il a une grande présence physique, un regard profond et charismatique, avec une économie de moyens sidérante (jusqu’à commencer totalement immobile, et silencieux, pendant toute une scène).
Max Von Sidow, et William Smith, sont ambigus, l’un n’est pas si bon (car trop politicien et égoïste), tandis que l’autre n’est pas si mauvais (car il apporte de l’ordre dans le chaos).

Les personnages féminins m’ont paru moins intéressants (un signe des temps).
La musique fait beaucoup penser au travail de Jerry Goldsmith sur « Planet of apes », avec des cuivres dissonants, et des percussions urbaines, faites avec des objets.
Par contre, les effets électros débutants sont moins réussis (avec leur son de synthé Bontempi), de même que les moments d’émotion sont datés (trop « hippie peace and love »).
Je conseille ce film méconnu aux amateurs du genre, il a sa place entre les Mad Max et les autres nanars ritals des années 80.
Dommage que le FEFFS s’en soit tenu aux plus célèbres pour sa nuit post-apo, car certains films philippins par exemple, n’ont jamais eu encore les honneurs d’une projo en nos contrées, je pense aux films de Cirio H. Santiago, comme « Apocalypse Warriors, Raiders of the Sun », « Bloodfist 2050 », « Dune Warriors », « Apocalypse Warriors, Equalizer 2000 », « Future Hunters », « Wheels of fire », ou le plus connu des amateurs « Stryker ».