SOUND OF MY VOICE
Réalisateur(s) : Zal Batmanglij Interprète(s) : Brit Marling, Christopher Denham, Nicole Vicius Scénariste(s) : Zal Batmanglij, Brit Marling
Producteur(s) : Hans Ritter, Brit Marling, Shelly Surper Musique : Rostam Batmanglij
2011 • sci-fi thriller • 1h24 • couleur • 35mm • VO Eng/ST Fr
SYNOPSIS
Peter et Lorna infiltrent une secte dans le but de confondre l’imposture de son leader, Maggie (Brit Marling, ensorcelante dans ce rôle). Cette jeune femme tout aussi irrésistible
qu’insaisissable, prétendant venir de l’an 2054 et qui vit dans un environnement stérile et zen, tisse devant ses disciples de sombres histoires de guerres civiles à venir. Mais lorsque Maggie
découvre sans difficulté certains des secrets intimes de Peter, le désir de celui-ci de la démasquer s’estompe au fur et à mesure que croît la fascination qu’il a pour elle. D’incident en
incident, l’intrigue se développe et les motivations et certitudes des uns et des autres s’ébranlent. Jusqu’à ce que, tel un rayon de soleil inattendu, un enfant surdoué éclaire un coin de ce
mystère grandissant. Le trait final du film est abrupte et troublant.
L’AVIS DU FEFFS
Sound of my Voice traite de l’angoisse qui naît lorsque l’on doit lâcher prise avec la réalité empirique. Sans confirmer ni infirmer les points de vues divergents qu’il expose, le film nous
laisse dans un crépuscule plein de grâce. Difficile de résister à la tentation de retourner chercher des indices qu’on aurait ignorés au premier visionnement. Co-écrit avec Brit Marling (Another
Earth), Sound of my Voice est le premier long métrage de Zal Batmanglij en tant que réalisateur.
MON HUMBLE AVIS
Avec cette satanée mode « Point of view », on aurait pu craindre un film shooté depuis la caméra embarquée dans les lunettes du journaliste, infiltrant la secte, mais, OUF, le concept ne va pas
jusque là !
« Sound of my voice » offre une description précise des techniques de lavage de cerveau des sectes, ce qui en fait son aspect le plus intéressant, car le côté anticipation du film (le thème du
voyage temporel) ne sert finalement que très peu l’intrigue.
On a donc une réalisation de film d’auteur, plus que de film de genre, manquant de punch, mais avec un script assez original pour nous intriguer tout du long.
Les cadrages sont shootés caméra à l’épaule, dans un style reportage, se prêtant au sujet, même dans des scènes la plupart du temps très calmes.
C’est une mode stylistique complètement systématique, et donc un peu chiante.
Il y a beaucoup de gros plans, pour mettre en scène les dialogues, et montrer l’intensité du jeu des comédiens.
La photographie est épurée en couleurs (beaucoup de blancs, de lumières jaunes), ça donne un dépouillement visuel qui accompagne bien la « mise à nu » des personnages.
Le montage est plutôt mou, de nombreux plans sont longs, c’est presque entièrement constitué de dialogues, de plus étirés avec des silences introspectifs…
Les décors sont minimalistes, on y voit surtout le sous-sol de la secte, installé sommairement, dont les pièces les plus insolites sont la chambre du gourou, avec ses installations médicales
murales, de transfusion, et la serre d’intérieur.
Sinon, on en sort un peu pour voir la maison du couple de héros, un « diner », une école, un musée, mais ça reste sobre.
Rien à signaler sur les costumes réalistes, si ce n’est les tenues d’hôpitaux portées dans la secte, dont les membres doivent se contenter du
minimum, pour revenir à l’essentiel, et éviter de transmettre des virus à leur gourou sensée ne pas être immunisée aux maladies de notre époque…
Il n’y a strictement aucun effet spécial dans ce film.
L’actrice qui joue le gourou Maggie est très charismatique, elle a un regard intense, et un jeu suffisamment profond pour nous mettre mal à l’aise, quand elle déstabilise psychologiquement ses
recrues.
Il n’y a pratiquement pas de musique, juste de l’ambiant électronique feutré, plus quelques chansons bien placées.
En conclusion, difficile de conseiller ce métrage aux amateurs de films purement fantastiques ou SF, car l’histoire temporelle ne se justifie que par un twist final, mais ne sert que trop peu au déroulement du récit.
Par contre, l’étude de caractères, et la représentation plausible du milieu sectaire est parfaitement rendue.
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