STUNG


Réalisateur(s) : Benni Diez
Producteur(s) : Christian Becker, Benjamin Munz
Scénariste(s) : Adam Aresty
Photographie : Stephan Burchardt
Montage : Dominik Kattwinkel
Musique : Antonio Gambale, David Menke
Pays : Allemagne, Etats-Unis
Année : 2015
Durée : 1h27

Synopsis :

Mme Perch, une riche femme âgée, organise sa garden party annuelle dans sa maison de campagne.
Tout se passerait bien si un puissant fertilisant pour plantes importé illégalement ne s’était pas déversé dans le sol, faisant muter une espèce de guêpes tueuses en prédateurs de deux mètres de large.
Paul et Julia, en charge du buffet, vont devoir lutter pour leur survie et stopper les guêpes géantes qui ont trouvé des proies idéales avec les convives huppés de cette petite réception.

L’avis du FEFFS :

Avec les ingrédients des films d’exploitation de monstres géants, Stung est une généreuse comédie horrifique avec l’inébranlable Lance Henriksen dans le rôle d’un notable local.
Un film de minuit qui va piquer.

Mon Humble Avis :

Souvent projeté en film de minuit dans les festivals cette année, ce film a une bonne réputation de série B sympa, malgré son thème déjà vu et revu…
On a en effet déjà vu des attaques d’abeilles dans « Le Dard Mortel » de Freddie Francis en 1967, dans « Quand les abeilles attaqueront » de Bruce Geller en 1976, dans « L'Inévitable Catastrophe » d’Irwin Allen en 1978, dans « The Bees » d’Alfredo Zacarias en 1978, dans « L'invasion des Abeilles Tueuses » de Rockne S. O'Bannon en 1995, ou dans « Swarmed » de Paul Ziller en 2005, par exemples…
Et cela sans compter les autres films avec des insectes tueurs, comme les fourmis de "Phase IV" de Saül Bass (1974), les tarentules de "L'horrible invasion" de John "Bud" Cardos (1977), les mouches de "Infested : l'invasion des insectes tueurs" de Josh Olson (2002), les limaces de "Mutations" de Juan Piquer Simon (1988), ou les vers de "La Nuit des vers géants" de Jeff Lieberman (1976) !

Il n’y a pas vraiment de message dans ce pur divertissement, il faut le voir comme un plaisir coupable pour amateurs.

La réalisation ne cherche pas non plus à révolutionner le genre, juste à profiter au maximum de ses effets spéciaux, et d’en offrir le plus possible aux spectateurs.

Les cadrages utilisent de beaux plans larges sur le décor campagnard, et la propriété où se déroule l’histoire.
Il y a souvent des avant-plans avec des éléments naturels (branches, fleurs), qui donnent de la profondeur à l’image, et des arrières plans flous pour isoler le sujet (sur les gros plans).
Ensuite en intérieur c’est plus classique, mais sans tomber de trop dans les travers actuellement trop prisé de la shaki-cam, ce qui est déjà un exploit.

La photographie de jour en extérieur offre une gamme de couleurs automnales agréable à l’œil, qui donne un aspect rétro à ce film de monstres à l’ancienne, comme pour rendre hommage à tous les classiques des années 50 à nos jours, ayant jalonné le genre.
Mais, la majorité nocturne du film va ensuite se dérouler en intérieur, avec une image plus sombre, aux teintes bleues nuit, avec des lumières jaunes-vertes, et des pointes de rouges, un style plus classique dans le genre, mais bien géré.
Par contre, quelques moments en lumière clignotante sont fatiguants à l’œil.
Il y a alors des ombres bien noires, et des contrastes forts.

Le montage prend son rythme plus enlevé après 20 minutes d’exposition des personnages.
Après la fulgurante scène d’attaque initiale, ça devient un huis clôt, mais toujours assez énergique, il y a néanmoins quelques de temps morts de « remplissage ».

Les décors donne à voir une demeure de maître impressionnante, avec la fiesta dans le jardin, et une serre magnifique.
Les intérieurs (peut être en studio) sont vite ceux d’une baraque en ruines, avec des trous dans les murs et du mobilier en miettes !
La force de destruction des monstres est exagérément rapide.

Les costumes (vite déchirés et ensanglantés) sont réalistes, rien à signaler sur ce point (les personnages principaux travaillant comme serveur ont des gilets rouges pour renforcer les choix de photo).
Le design des insectes géants est assez cool, effrayant et attrayant à la fois !
Les bestiaux sortent des entrailles des victimes, donc elles sont couvertes de sang, elles ont un dard énorme, des ailes dorées, et leur tête est vraiment horrible.

Les effets spéciaux animent des insectes en synthèses, et des maquillages gore traditionnels : corps d’insectoïdes mutants sortant des corps infectés en les déchirant, gros plans des portions de monstres en animatroniques, et dès le premier assaut c’est très généreux en SFX.
Quelques bonnes scènes sanglantes au programme : tête transpercée au travers d’une porte, le dard énucléant au passage ; une mamie déchirée comme une poupée de chiffon, idem avec son caniche, un insecte poussant sur une épaule, et autres éventrations et tripailles à l’air…
Pour que l’on distingue un insecte coriace de ses congénères, il y a la bonne idée d’un reste de tête coincée dans une de ses pattes avant !
L’idée de la transmutation des insectes (ils pondent dans leurs victimes ? diffuse un venin modifiant l’ADN ?) est à la fois pas vraiment claire et peu réalistes (la rapidité de la transformation), mais en tout cas ça offre des tas de possibilité gore bien cradingues, et c’est le but de l’entreprise, finalement une idée à mi-chemin entre les « Aliens » de James Cameron et « la Mouche » de David Cronenberg.
Le sang verdâtre et gluant des guêpes géantes est particulièrement dégueu, voire ce liquide visqueux gicler et se répandre sur des personnages déjà couverts d’hémoglobine en rajoute efficacement dans le grand guignol !
Notons qu’ils n’hésitent pas à nous montrer leurs guêpes géantes en pleine lumière, preuve qu’elles sont bien foutues.
Par contre, les incrustations de fausses flammes en synthèses sur la fin fonctionnent beaucoup moins bien…

Le casting contient le célèbre Lance Henriksen (Terminator, Aliens, Millenium), avec un sacré coup de vieux et une moustache de ringard.

Le héros est d’emblée sympathique, dés qu’il mate les nibards de sa collègue, comme n’importe quel mâle moyen !
Malheureusement, ce personnage est une fois encore un looser devant devenir un héros pour sauver les gens et séduire la fille, un cliché devenant systématique dans les films de montres (et particulièrement d’attaque animale).
De même la fille qui pète un câble et massacre sauvagement ses adversaires, c’est un peu du déjà vu…
Les acteurs jouent correctement, mais sans être particulièrement charismatique ou photogénique.
Seul Clifton Collins Jr. tire son épingle du jeu, avec son personnage trouble, mi-homme mi-insecte, chaînon manquant mutant et dégénéré !

La musique du générique de début est vraiment momolle, c’est du fantastique atmosphérique plus que mélodique, avec des sons distordants au synthétiseur.
C’est rattrapé par quelques riffs de métal, mais ça reste assez moyen.

En conclusion, rien de bien original dans cette série B, mais au moins c’est un film honnête qui répond aux attentes en tenant ses promesses.