THE RETURNED

 

Réalisateur(s) : Manuel Carballo
Producteur(s) : George Ayoub, Julio Fernandez, Gary Howsam, Bill Marks
Scénariste(s) : Hatem Khraiche
Photographie : Javier Salmones
Montage : Guillermo de la Cal
Musique : Jonathan Goldsmith
Interprète(s) : Emily Hampshire, Kris Holden-Ried, Shawn Doyle

Espagne/Canada • 2013 • 1h40 • couleur • Horreur.

L’AVIS DU FEFFS

Le monde est en proie à une épidémie virale qui transforme les gens en zombies. Le virus peut être maîtrisé grâce à un traitement, mais les stocks mondiaux de médicaments sont en voie d’épuisement et ceux qui ont déjà été contaminés (les Revenants) doivent recevoir des injections régulières pour rester “humains”. D’influents groupes anti-Revenants se forment et le gouvernement impose l’isolement des Revenants par mesure de précaution. Kate, qui soigne ces malades, s’interroge : jusqu’où est-elle prête à aller pour sauver son propre mari ? Secret, trahison et opportunisme deviennent la norme pour les individus comme pour la société dans une situation de déclin provoquée par la panique et la crainte de la monstruosité.

MON HUMBLE AVIS

Difficile d’avoir une idée nouvelle, ou un regard différent, lorsqu’on aborde les zombies.
Ici, c’est réussi, mais est-ce un bon film pour autant ?
Le message traite du racisme anti-zombie… ? ? ?
« Portanwak » comme idée ? pas sûr…
En fait le film parle de notre répulsion vis à vis de la maladie, et des discriminations qui peuvent en découler, vis à vis des malades contagieux (métaphore du Sida peut être).
On voit par exemple des manifestations devant les centres de soins des « revenants », comme celles devant les cliniques d’avortement aux USA.
« The Returned » interroge donc notre attitude vis à vis des malades, lors d’une pandémie.
Cela correspond à une peur bien réelle, et bien contemporaine.
La réalisation est celle d’un psychodrame social, autour d’une vision réaliste de la « zombification », cela ressemble donc beaucoup à un film d’auteur, plus qu’à un film de genre (en gros, c’est un peu ennuyeux).
Les cadrages sont classiques, variés, mais sans originalité.
Ils sont obliques quand ça panique, au ralenti parfois, et on trouve pas mal de gros plans sur le jeu des acteurs.

La photographie naturaliste fait dans les tons noirs et sales, toujours très contrastée.
En fait, les couleurs sont désaturées, laissant juste un bleu pâle clinique, avec des touches de jaune maladif.
Ce jaune est la couleur symbolisant la mort en occident, aussi il est de plus en plus présent, au fur et à mesure…
Le montage est tranquille, les plans sont assez longs, du moins au départ, ça devient plus dynamique progressivement (ce qui colle au scénario).
Les décors sont surtout en milieu hospitalier, dans un appart BCBG, puis un chalet luxueux près d’un lac, entouré par une nature automnale (symbole de fin de vie).
Rien à signaler question costumes, juste réalistes.
Les effets spéciaux grindhouse du générique de départ sont exagérés (trop de rayures, sautes, amorce de bande qui dépasse sur le côté).

Le liquide vert, représentant le remède à la zombification, ressemble à celui du « Reanimator » de Stuart Gordon, où il jouait plutôt le rôle inverse !
Il y a bien sûr quelques rares maquillages classiques de zombies, mais ce n’est que du déjà vu (en mieux).
Un tir explose une tête à bout portant, par un mélange de maquillage en live et d’infographie.
Les acteurs sont crédibles, le couple de héros est attachant, on ressent de l’empathie pour eux.
Sur la dernière partie, malgré tout, l’héroïne arbore un air « vénère » assez irritant.
Notons un mini-caméo du cultissime Bela Lugosi, lorsque les héros matent un film !
La musique diffuse de l’atmosphérique bizarre, avec des mélodies graves, et des sons discordants en sourdine.
C’est toujours des airs et tristounets, à l’effet assez somnifère !
Pourtant elle est composée par un certain Jonathan Goldsmith, qui n’a visiblement aucun lien de parenté avec les regrettés (et si talentueux) Goldsmith, père & fils (Jerry & Joël tous deux décédés).
« Mieux vaux être zombie que gros » semble nous assener une scène du film, et ce message involontaire nous prouve bien le manque de finesse de l’affaire !
Le scénario est pourtant bien ficelé, malgré le peu de péripéties, il y a même un twist imprévisible.
On trouve aussi quelques très bonnes séquences, comme celle par exemple où le héros s’attache lui-même avant sa zombification, mais la fin du film est inutilement sadique.
Je ne le conseille donc qu’aux fans hardcore de zombies… euh pardon de revenants, c’est pas des zombies, c’est vrai…

 

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