LE DERNIER EXORCISME
USA 2010
Horror
Director: Daniel Stamm
Producers: Marc Abraham, Eli Roth
Screenplay: Huck Botko, Andrew Gurland
Cinematography: Zoltan Honti
Editing: Daniel Stamm
Music: Nathan Barr
Cast: Patrick Fabian, Ashley Bell, Louis Herthum
Synopsis
Tiraillé sous le poids de sa conscience après des années passées à extorquer des croyants désespérés, Cotton et son équipe s’apprêtent à tourner un documentaire sur son dernier exorcisme en mettant à jour ses pratiques malhonnêtes. A peine arrivé dans la famille de fermiers, il se rend rapidement compte que rien n’aurait pu le préparer au vrai mal qui y règne. Mais ils ne peuvent plus reculer et les croyances du révérend Marcus s’ébranleront quand lui et son équipe devront trouver un moyen de sauver Nell – et eux même – avant qu’il ne soit trop tard.
Daniel Stamm
Mon humble avis
Le propos du film est donc de mettre le spectateur dans une situation réaliste, avant de déclencher des événements inquiétants pouvant être interprétés de façon surnaturelle, afin de laisser planer le doute, mais aussi de renforcer la peur, avant le parti-pris final...
La mise en scène est donc encore une fois pensée comme celle d'un "documenteur", caméra à l'épaule, cherchant à cadrer l'action dans l'urgence comme pour un reportage sur le vif... ça peut lasser, ça a usé effectivement certains spectateurs du fest, ayant marre de ce genre de films, à la "Blair witch", genre existant depuis bien longtemps ("Cannibal holocaust") mais revenu à la mode avec "Rec" et ses suites-remakes.
Malgré tout, je signalerai que la réalisation est mieux dosée que dans ces derniers, car le scénario laisse le temps aux personnages de se poser entre les scènes chocs, cela permet aussi de faire varier le rythme et le style de cadrages, offrant donc quelques plans calmes, sur pied, mais ayant quand même une facture très "télévisuelle".
Bien que jouant sur le hors-champ pour terrifier le spectateur, le film reste lisible, sans secouer sans arrêt la caméra comme dans beaucoup d'autres métrages du genre.
La photographie forcément naturaliste bénéficie d'une belle lumière de jour de la Louisiane, c'est déjà plus commun (et donc ennuyeux visuellement) lors des scènes nocturnes.
Le montage est calme, trichant parfois avec le principe de la caméra unique (des plans de coupe au milieu de l'action que le cameraman est censé
viser de près), et certains trouveront quelques longueurs, l'histoire peinant à démarrer par un excès d'exposition des personnages (certes intéressante et impliquante, mais malgré tout trop
longue).
Comme décors nous avons droit à une ferme dans les bayous, tout ce qu'il y a de plus réaliste, où seules les lumières rougeoyantes de la grange surenchérissent dans une ambiance
fantastique.
Rien à signaler question costumes, peu d'effets spéciaux (la comédienne assurant à elle seule l'aspect "possédé" de son personnage), seuls les acteurs apportent vraiment une contribution hors du
commun au film.
Le personnage principal est campé par un acteur inconnu très charismatique, et au jeu complexe, varié et raffiné, tandis que l'anti-héroïne est très convaincante dans les moments de flippe.
La musique quant à elle nous ressert les sempiternels violons stridents de circonstance.
D'une portée initialement anti-cléricale, brocardant avec humour les superstitions et ceux qui en profitent, le film s'enlise finalement dans des sentiers déjà archi-rebattus par des métrages
plus anciens... encore une fois, dommage pour les vieux cons, mais tant mieux pour les djeuns : ils en auront pour leur argent, ça fait peur (même s'il n'y a pas beaucoup de gore).