Delirium

(Sentences de Mort – Le Foto di Gioia)

 

L’Avis du FEFFS :

Ancien mannequin ayant hérité une fortune de son défunt mari, Gloria dirige un célèbre magazine de charme qui suscite beaucoup de jalousies. Lorsque ses collaborateurs sont pris pour cible par un tueur en série, elle se sent naturellement visée. Ce dernier ne tarde pas à lui envoyer des photos des cadavres de ses victimes, en plus de ses propres clichés dénudés de jeunesse.

Lamberto Bava tire le standard de l’angoisse eighties façon Brian de Palma vers le giallo classique. 

Italie – 1987 – 1h30 – VOST – Interdit aux -12 ans

 

Réalisation : Lamberto Bava
Acteurs : Serena Grandi, Daria Nicolodi, Vanni Corbellini

 

Mon Humble Avis :

 

Le film raconte l'histoire de Gioia, propriétaire du magazine pour adultes Pussycat.

Elle est harcelée par un tueur qui lui envoie des photos de ses collègues avec ses propres photos érotiques en arrière-plan.

 

Sentences de mort (titre original : Le foto di Gioia) est un giallo érotique italien réalisé par Lamberto Bava, sorti en 1987.

Le film a été conçu pour mettre en vedette Serena Grandi après le succès de son précédent film Miranda de Tinto Brass (1985).

 

Le film parle de la surexposition médiatique, et de la sexualisation des femmes dans la presse, mais ce n’est pas vraiment un film à message, c’est juste une série B ayant pour but de divertir, avec son intrigue policière et ses scènes sexy.

 

La réalisation est de Lamberto Bava (fils de Mario Bava, et longtemps son assistant réal).

Le film a été tourné en 10 semaines seulement et est sorti en avril 1987 en Italie, accueilli par des réactions publiques et critiques globalement négatives.

Lamberto Bava a déclaré que pourtant c'était l'un des rares films pour lesquels il avait eu assez de temps et de budget pour obtenir les résultats qu'il souhaitait.

Dans une interview, Bava a suggéré qu'après avoir fait plusieurs gialli l'un à la suite de l'autre, il a commencé à se sentir moins enthousiaste à l'égard du genre, préférant des films plus fantastiques comme Démons.

Cela a conduit Bava pour innover à explorer la notion de point de vue du tueur dans Sentences de mort, qui consiste à montrer la perception qu'a le tueur de ses victimes, en leur donnant des caractéristiques visuelles grotesques.

 

Les cadrages privilégient les plans larges pour profiter des décors luxueux, et de plans rapprochés sur la plastique des actrices.

 

La photographie est belle, malgré une simplicité quasi télévisuelle.

Elle est lumineuse et colorée.

 

Le montage est lent, insistant sur le mystère et le suspens, à de rares fulgurances près lors des meurtres.

A ce titre celui de Sabrina avec ses inserts d’abeilles est particulièrement réussi.

 

Les décors nous montrent de belles propriétés meublées avec luxe, un procédé assez convenu dans les productions érotiques de l’époque.

On voit aussi les coulisses du monde de la mode et du cinéma (avec même le tournage d’une série B de SF).

 

Les costumes essaient de favoriser les tenues sexy des actrices, déshabillés transparents, bikinis trop justes, tailleurs en cuir, etc…

 

Les SFX servent à illustrer les crimes gores (éventration à la fourche, multiples piqures…), mais aussi les visions étranges que le tueur a des femmes, allant d'une femme ayant un globe oculaire géant en guise de visage, à une autre ayant l'apparence d'une abeille !

Des maquillages aussi innovants que surprenants.

 

Le casting nous apporte une ribambelle de femmes superbes.

Serena Grandi débute dans le cinéma en 1980, parfois sous le pseudonyme de Vanessa Steiger.

Grâce à ses formes généreuses (mensurations 105-60-100 dans les années 1980), elle tourne beaucoup dans des films érotiques, où elle n'hésite pas à se dévoiler entièrement.

Elle est parfaite dans ce premier rôle de rédactrice en chef d’un magazine érotique, harcelée par un tueur voyeur…

La carrière de Daria Nicolodi doit beaucoup à sa sa relation sentimentale et professionnelle avec le réalisateur Dario Argento, que l'actrice a rencontré en 1974 lors d'une audition pour le film Les Frissons de l'angoisse (1975).

Nicolodi a ensuite participé, en tant qu'actrice ou scénariste, à tous les films réalisés par le cinéaste romain entre 1975 et 1987 !

Sabrina Salerno est une chanteuse — italo disco et pop — et actrice italienne, impossible d’oublier ses formes généreuses dans ses clips des années 80.

Katrine Michelsen est une modèle et actrice danoise, qui joue ici la première victime, la « femme-œil » symbole du film souvent reprise sur les visuels.

Germaine Lefebvre, dite Capucine, est une actrice et mannequin, de nationalité française.

Elle reste surtout connue pour ses films hollywoodiens au début des années 1960 et notamment son rôle de Simone Clouseau dans La Panthère rose et ses suites.

George Eastman, de son vrai nom Luigi Montefiori, est un acteur, réalisateur et scénariste italien de série B, il joue ici un rôle secondaire.

Son rôle le plus célèbre fut dans Antropophagus (1980) de Joe D'Amato, dans lequel il joue un tueur cannibale fou, ce qui donna à Eastman le surnom de « l'homme qui se mange lui-même » (en raison d'une scène marquante du film).

 

La musique du compositeur britannique Simon Boswell, un spécialiste du genre (Phénoména, Démons 2, Bloody Bird, Santa Sangre, Harware, Le maître des illusions, etc…), est dans sa zone de confort, bien qu’elle dérive parfois en des accents pop au ton décalé par rapport aux images.

 

En conclusion, Lamberto Bava s’affirme ici encore une fois comme un artisan habile et inspiré, capable de divertir son public avec le peu qu’on lui donne, tout en apportant une touche personnelle, qui fait de lui un indéniable auteur du genre.

 

 

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