FALL

 

Fall (littéralement « Chute »), ou Vertige au Québec, est un film américano-britannique réalisé par Scott Mann et sorti en 2022.

 

Après la mort de son mari sous ses yeux lors d’une escalade, et pour défier leurs phobies, Becky (Grace Caroline Currey) accepte la proposition de sa meilleure amie, Hunter (Virginia Gardner) : escalader une tour de transmission haute de 600 mètres en plein désert.

A cause de la vétusté de la tour, elles se trouvent coincées au sommet sous le soleil écrasant…

 

Réalisation : Scott Mann

Scénario : Jonathan Frank et Scott Mann

Musique : Tim Despic

Direction artistique : Pete Hickok

Décors : Scott Daniel

Costumes : Lisa Catalina

Photographie : MacGregor

Montage : Robert Hall

Genres : thriller, drame

Durée : 117 minutes

 

Les films-concepts de ce genre reposent toujours sur un postulat très simple, (un type enterré vivant, un type au fond d’une piscine vide avec un crocodile, etc…), et il s’agit ensuite pour le scénariste d’inventer suffisamment de péripéties pour relancer le suspens entre deux scènes d’approfondissement psychologique des personnages…

La plupart du temps, ça sent le remplissage, et ça répond rarement à ses promesses.

Voyons ce qu’il en est avec ces deux grimpeuses au sommet d’un mât.

 

Le message est comme souvent sur le dépassement de soi, l’instinct de survie qui permet d’oublier ses peurs, pour se reconstruire (ici faire son deuil).

 

La réalisation solide en fait une série B efficace, on le sait dès la scène d’ouverture, ça fonctionne, mais le métrage va-t-il tenir la distance ?

 

Les cadrages jouent parfaitement avec la peur du vide, plongée et contre-plongées vertigineuses alternent avec des plans hyper-larges écrasant nos héroïnes dans un immense désert.

 

La photographie cherche à rendre le plus réaliste possible ce survival en extérieur, mais la lumière est tout de même très esthétique.

 

Le montage est dynamique, il se passe toujours quelque chose, on ne peut vraiment pas s’ennuyer, et c’est ce que veut la recette de ce type de film.

 

Les décors naturels sont beaux (une falaise pour la scène d’ouverture, puis le décor unique du mât en plein désert).

Evidemment, en réalité, le film n’a pas été tourné sur place mais presque entièrement en studio, peut être en partie sur fond vert.

Le plus souvent il doit même juste s’agir d’un sommet d’une tour de quelques mètres, sans doute située sur une colline élevée, donnant sur le même arrière-plan.

 

Les costumes sont réalistes, rien à signaler sur ce point, à part la ressemblance amusante entre le personnage de Hunter avec une Dora l’exploratrice sexy et tatouée, sac à dos y compris !

 

Les SFX consistent donc principalement à nous faire croire aux arrières plans projetés à la place du fond vert derrière le sommet de la tour.

Et la principale difficulté c’est de parvenir à éclairer les actrices de la même façon que le faux décor, lumière du jour, de l’aube, du crépuscule, ambiance nocturne, etc…

C’est parfaitement exécuté, on oublie vite le dispositif, et on croie parfaitement à la réalité de ce que l’on voit.

Il y a aussi un peu de maquillage (une blessure, la brulure du soleil, le cauchemar du vautour), sobre et réaliste.

 

Le casting est le point fort de cette série B, qui deviendrait vite ringarde sans deux solides actrices.

Leurs tensions, regrets, peurs et imperfections sont bien interprétés, et permettent l’identification en ces personnages très humains.

 

La musique est banale, elle illustre l’action de façon répétitive avec l’image, c’est de l’ambiant cherchant à nous faire sursauter avec des sons stridents.

 

En conclusion, grâce à sa belle photo et ses deux actrices sérieuses, Fall maintient notre attention tout du long, même si certains rebondissements peuvent paraître un peu gros, on reste dans l’histoire le ventre noué.

Attention, ce film est totalement déconseillé aux acrophobes aggravés !