Mad Cats

 

Japon — 2023 — 1h28

Réalisation : Reiki Tsuno
Acteurs : Sho Mineo, Yuya Matsuura, Ayane

 

Le loser Taka mène une existence paisible, jusqu’au jour où son frère se fait enlever par les « chats fous », une race mutante mi-femme, mi-félin, bien décidée à conquérir le monde.

Le jeune homme fait alors équipe avec un sans-abri et une femme assassin pour sauver son frère… et accessoirement la terre entière.
Pour son premier long tourné indépendamment, le talentueux réalisateur de courts métrages Reiki Tsuno a voulu proposer un film loin de l’habituel long métrage d’auteur lent et posé.

Pari tenu avec ce délire aussi décomplexé que joyeusement foutraque, où de gros chatons se font plus exploser le museau que caresser dans le sens du poil !

 

Mon Humble Avis :

 

Le réalisateur Reiki Tsuno prétend avoir vu Evil dead 2 à 4 ans, ce qui explique l’influence de Raïmi sur son œuvre.

Ce film a eu un interminable « development hell », à cause de sa lente postproduction.

Nous allons voir si ce film et vous êtes félin pour l’autre !!!

 

Il n’y a aucun message profond dans ce métrage délirant, qui prône autant qu’il dénonce la supériorité des chats sur l’humanité.

Le moment le plus profond est celui de la blague du cafard et du 1000 pattes :

Ils vivent ensemble comme coloc’, faisant la cuisine à chacun leur tour.

Un jour qu’ils rentrent du taf, y a rien à bouffer dans le frigo.

Le 1000 pattes se propose d’aller acheter quelque chose à l’épicerie juste en face.

Le cafard reste à mater la téloche en l’attendant…

Il attend…

Il attend…

Il attend des heures, et finit par se demander, ce qu’il fout, puisque l’épicerie est juste en face…

[ATTENTION SPOILER]

Il va dans l’entrée de l’appart’, et trouve le 1000 pattes en train de mettre ses chaussures !

… voilà.

 

La réalisation fait dans le surréalisme humoristique.

Beaucoup de gags de situation jouent sur le décalage entre les anti-héros incompétents et les clichés du film d’action, ce qui fonctionne toujours très bien.

 

Les cadrages usent surtout de caméra portée, ça devient une brouillonne « shaki-cam » dans les scènes d’action.

De nombreux plans larges profitent de la splendeur de la nature sauvage.

 

La photographie naturaliste emploie une lumière douce.

Il y a un jeu intéressant sur la profondeur de champ.

 

Le montage peut faire preuve de nervosité, mais il y a quand même des problèmes de rythme entre scènes speed et remplissage…

 

Reiki Tsuno a aussi tenté d’atteindre une certaine universalité, en faisant disparaitre toutes les traces de la culture japonaise dans les décors et costumes.

Les décors montrent la nature côtière japonaise, et une belle demeure vide, de style occidental, avec des vitraux impressionnants.

On voit des lieux originaux comme un drive-in à l’américaine, ou un parc d’attraction en ruines recouvert par la végétation.

 

Les costumes sont simples mais offrent quand même une certaine étrangeté : les femmes-chats sont soit en chemises de nuit blanches en guise de robes, soit en tenues de cuir noirs de style motard, ainsi qu’un maquillage de Joker.

La jeune femme leur servant de chef se déplace en chaise roulante et porte une coiffe qui cache son visage d’un original voile oblique.

 

Les SFX font dans la synthèse rippou pour représenter les impacts de balles par exemple.

Il y a des séquences de fausse conduite, où le décor défilant est simplement projeté derrière la voiture.

 

Le casting aligne de belles jeunes femmes au regard félin dément, dont une femme si grande et mince que son physique est hors-normes pour une japonaise.

Les deux anti-héros ont un jeu assez caricatural, mais dans ce contexte, plus on surjoue, plus c’est marrant.

 

La musique utilise un gros orchestre, et des mélodies mystérieuses évoquant Danny Elfman à ses débuts.

 

En conclusion, scénario WTF, réalisation foutraque, et bonne humeur de série Z ne se prenant pas au sérieux.

Un nanar bien marrant donc, que je conseille aux amateurs.

En tout cas, ça fait beaucoup de chats cette année au FEFFS, entre ceux des courts métrages animés, et celui de Mad Fate, l’invasion a peut-être déjà réellement commencé !