Pays : Inde
Année : 2016
Durée : 1h46
Version : Hindi / Sous-titré français
Avertissement : Interdit aux moins de 16 ans
Pays : Inde
Année : 2016
Durée : 1h46
Version : Hindi / Sous-titré français
Avertissement : Interdit aux moins de 16 ans
Réalisation : Anurag Kashyap
Production : Vikas Bahl, Vikramaditya Motwane
Scénario : Anurag Kashyap, Vasan Bala
Photographie : Jay Oza
Montage : Aarti Bajaj
Musique : Ram Sampath
Interprétation : Nawazzudin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobita Dhulipala
L'Avis du FEFFS :
Raghavan, flic bad boy accro à la cocaïne et au sexe, enquête sur des meurtres en série. Ramanna, le tueur, est un manipulateur persuasif, à la voix posée, qui trompe tout le monde et surtout la police. Chacun est obsédé par l’autre, leurs vies s’entrechoquent.
Psycho Raman est un film policier plein d’énergie mais aussi très riche.
Kashyap a intégré dans son œuvre cynique des portraits intimes d’un flic anti-héros et d’un tueur fascinant.
Dans un décor peu habituel de Mumbai, cela donne une mosaïque macabre, exotique pour le public occidental.
Le film est servi par de brillants acteurs, avec une mention spéciale pour Nawazzudin Siddiqui qui rend le personnage troublant de Ramanna aussi inoubliable qu’Hannibal Lecter.
Le Festival est heureux de montrer à nouveau The Mumbai Murders, lauréat du Grand Prix de la section Crossovers en 2016, à l’occasion de la participation d’Anurag Kashyap au jury 2018 et de la sortie nationale du film en salle.
Raman Raghav 2.0 (Psycho Raman) est un thriller psychologique néo-noir indien, réalisé par Anurag Kashyap, sorti en 2016.
Anurag Kashyap, né le à Gorakhpur dans l'État d'Uttar Pradesh en Inde, est connu pour avoir réalisé Gangs of Wasseypur.
Son film Gangs of Wasseypur est en effet projeté au festival de Cannes 2012 dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs. Son film Ugly est aussi projeté au festival de Cannes 2013 dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs...
À Mumbai, en 2015, un déséquilibré se prend pour le successeur de Raman Raghav (Nawazuddin Siddiqui), tueur en série des années 1960.
Il croise sur sa route Raghavan, jeune commissaire brillant, mais en proie à ses propres démons...
Raman Raghav (1929-1995) était un tueur en série psychopathe qui a opéré dans la ville de Mumbai (anciennement Bombay), dans l'Inde des années 1960.
Il a été déclaré schizophrène après son arrestation.
On en sait peu sur l'enfance de Raghav ou sur les circonstances qui l'ont mené à commettre des crimes.
Une série de meurtres brutaux dans les périphéries de Mumbai a choqué la ville en août 1968.
Des SDF ont été matraqués à mort tandis qu'ils dormaient.
Tous les meurtres ont eu lieu la nuit et ont été commis en employant un objet dur et émoussé.
La police de Mumbai et les médias ont alors su qu'un assassin en série fonctionnait dans la ville.
Une série semblable de meurtres avait été commise quelques années plus tôt (1965-1966) dans les banlieues orientales de Mumbai.
À l'époque, 19 personnes avaient été attaquées, dont 9 étaient mortes.
Un homme flânant dans le secteur fut arrêté par la police.
Son nom était Raman Raghav, un sans domicile fixe déjà connu de la police, ayant passé 5 ans en prison pour vol.
Cependant, aucune preuve irréfutable n'ayant pu être trouvée contre lui (aucun des survivants n'avait vu cet homme), la police l'avait laissé partir.
L'inquiétude voire la panique étaient alors monnaie courante dans Mumbai.
Les habitants des taudis comme des appartements redoutaient de dormir dehors, ou avec les fenêtres et les balcons ouverts.
Quand le tueur frappa une nouvelle fois, la police lança une chasse à l'homme contre lui.
Ramakant Kulkarni, alors commissaire adjoint de la police organisa une rafle dans la ville, rafle qui fut couronnée de succès et mena aux aveux de Raghav.
Ce dernier admit avoir tué 23 personnes en 1966 sur la ligne de GIP (grand chemin de fer péninsulaire indien) et presque une douzaine en 1968 dans les banlieues.
Cependant, il est probable qu'il ait tué beaucoup plus...
Psychoraman fait suite à une grosse production du même réalisateur, qui s'est plantée au box office, du coup cette fois c'est une production fauchée.
Par exemple, il a été tourné en seulement trois semaines...
Si le Psychoraman est un véritable serial Killer des années 60, par contre ce film n'est pas son biopic, mais une réinvention du personnage actualisé.
Le message traite de la ligne flou entre le bien et le mal, dans nos civilisations décadentes sans repères...
La réalisation use d'un regard moderne ayant digéré ses influences, qui fait du métrage davantage un film d'auteur qu'un simple film de genre.
Les cadrages sont souvent des plans rapprochés à la caméra portée, ce qui donne un côté documentaire, et insiste sur l'aspect plausible des actions décrites.
Beaucoup de plans au ralenti, notamment durant les chansons, écoulent le suspens au maximum, et enfoncent le clou de la noirceur du récit.
Notons quelques beaux cadres avec des avant plans flous.
La photographie est plutôt naturaliste, dans des camaïeux jaunâtres, qui distillent une atmosphère misérable.
Le montage est plutôt lent, le manque de budget fait favoriser les scènes de dialogues à celles d'action.
Le fait de raconter l'histoire dans le désordre ajouté évidemment de la confusion, mais cette construction chaotique accompagne bien le désordre mental du antihéros.
Les décors nous montrent le côté crade de Mumbai, ruines, terrains vagues, taudis, des lieux emplis d'une terrible misère sociale, qui sont le terrain de chasse favori de notre tueur.
Les costumes sont réalistes, ça change de la démesure des looks de Bollywood.
Les SFX sont minimalistes, puisque la plupart des crimes sont commis hors champ.
Le casting est dominé par la performance de l'acteur principal, Nawazzudin Siddiqui, remarqué par ce rôle au point aujourd'hui d'être le héros d'une série sur Netflix.
Il joue ce diabolique psychopathe avec un naturel déconcertant.
Le film junkie qui le pourchasse n'est pas mal non plus, allant jusqu'à snifer des lignes de coke sur les scènes de crimes !
La musique moderne use de techno mêlée a du chant traditionnel féminin.
Les chansons restent très prenantes, et leurs textes sont de beaux morceaux de poésie gothique.
En conclusion, ce film sans concession fait reculer les limites de la censure indienne, et étend le regard occidental sur ce cinéma, en s'éloignant énormément des clichés glamour de Bollywood.