The Relative Worlds

 

Shin est un lycéen plutôt ordinaire.

Un jour, il se retrouve face à son double : Jin vient d’un univers parallèle, où le Japon est sous le joug d’une méchante impératrice.

Il est chargé d’éliminer le double de la reine, qui se révèle être… la meilleure amie de Shin.

The Relative Worlds ne séduit pas seulement par son histoire pleine de rebondissements, mais aussi par son rendu graphique très particulier : le film, tourné en 3D, a été repassé en 2D traditionnelle dans un souci de réalité augmentée.

Et pour la première fois au monde, certaines séquences ont été entièrement animées par ordinateur.

Quand la (science-)fiction devient réalité.

 

Pays : Japon

Année : 2019

Durée : 1h33

Version : Japonais, sous-titré en français

3D Computer

Réalisation : Yuhei Sakuragi

Production : Shion Komatsu

Scénario : Yuhei Sakuragi

MON HUMBLE AVIS :

 

Premier film dont des séquences entières ont été mises en scènes par une intelligence artificielle, ce prototype expérimental débute pourtant comme tant d’animés classiques, avec ses ados au lycée...

Mais la patience du spectateur avide de sensations fortes sera finalement récompensée.

 

Le message aborde l’existence du multivers, avec sa coexistences de trames parallèles et les risques d’interaction entre ces réalités.

Il est étrange, par contre, d’entendre une voix off expliquer le cadre de l’intrigue au bout de 10 minutes de film.

Des éléments narratifs à la Terminator, mélangés à l’idée principale du film « The One » avec Jet Li, font le cœur du récit, mais dans les subtiles variations (par exemple le héros au départ face à lui même en ayant de bonnes motivations dans les deux cas) qui font tout le plaisir de l’histoire.

 

La réalisation planante de cet animé de science fiction mélange le tempo d’une romance d’art et d’essai avec des scènes d’action de blockbuster.

Les passages d’action, gérées par l’IA, sont vraiment hyper rapides, repoussant les limites de la perception rétinienne !

 

Les cadrages offrent une belle variation de valeurs de plans, avec des vues dynamiques exagérant les effets de perspective, et des hyper gros plans sur des regards ou des détails.

 

La photographie propose une belle lumière douce automnale, dans des tons chauds et rassurants.

 

Le montage est d’abord tranquille, installant l’atmosphère et les enjeux scénaristiques en prenant le temps d’être compris.

Les moments de bagarre sont évidemment électrisants et presque trop dynamiques pour être inscrits dans le même registre stylistique que le reste.

 

Les décors oscillent entre un Tokyo dans Japon contemporain réaliste, et un univers parallèle inquiétant, pas assez exploité dans la première partie du film, pour finalement offrir le cadre d’une conclusion spectaculaire.

 

Les design des personnages du monde réel sont hyper classiques, mais ceux de l’autre réalité sont évidemment plus originaux : soldats masqués de rouge, impératrice rétro futuriste, robots tueurs filiformes, etc...

Notons une prédominance des motifs à base de triangles et de losanges, dans les uniformes, armés, projectiles, et autres champs de forces.

 

Les sfx rajoutés à l’animation sont surtout des effets de lumières, de réflexion, unissant parfaitement les éléments animés aux décors d’arrière plan.

 

L’animation use du procédé cell shading pour faire passer des images de synthèse pour du dessin traditionnel.

C.est particulièrement bien fait, faisant sûrement appel aussi à de la capture de mouvement d’acteurs live.

 

La musique n’est pas très originale, durant l’exposition initiale, avec son mélo au piano.

Elle devient ensuite plus épique lorsque les éléments fantastiques se mêlent à la narration.

Les scènes de suspens emploient même des sons étranges, pour créer des atmosphères bizarres.

 

En conclusion, même si ce film s’inscrit dans une veine surexploitée de robots assassins venus changer le monde (même si ici il s’agit d.un monde parallèle et non de notre propre futur), il a une facture originale et artistique, une âme bien à lui, qui mérite d’être découverte avec curiosité...

Les IA seront elles les réalisateurs de demain ?