RENCONTRE AVEC LE JURY

 

Ce jury des longs métrages du FEFFS 2013 est assez bien conçu, puisque la plupart des métiers essentiels du septième art y sont représentés (producteur, réalisateur, acteur, compositeur, et critique).
Ça nous promet une belle réflexion pour établir le vainqueur de la compétition, où tous les aspects, tant techniques, qu’émotionnels, seront pris en compte dans le choix…
Le président de ce jury est le réalisateur Lucky McKee, il est donc accompagné des acteurs Carlos Areces & Thomas Lemarquis, du producteur Travis Stevens, et du critique et compositeur Julien Gester.

Lucky McKee est un auteur et réalisateur dont la carrière a débuté en 1999 avec son premier long-métrage All Cheerleaders Die, un film de zombies dont l’action se déroule dans un lycée, co-écrit et co-réalisé avec son ami de l’école de cinéma Chris Sivertson.
Lucky ensuite travaillé en solo en réalisant May (2002), The Woods (2007) et The Woman (2011), qui a remporté le prix du meilleur long métrage international et du meilleur scénario à Strasbourg et Sitges respectivement. Il a également écrit deux romans avec Jack Ketchum The Woman et I’m Not Sam.
Ce dernier a été nominé pour les prix Bram Stoker et Shirley Jackson dans la catégorie meilleure fiction longue.
La réalisation avec Sivertson d’un remake de All Cheerleaders Die en 2013 marque un nouveau tournant pour le cinéaste, celui du cinéma popcorn.
McKee vit en Oklahoma, en pleine forêt, avec sa féroce chienne de garde lesbienne Véronica.

Carlos Areces est né en 1976, mais à vrai dire il fait bien plus jeune.
Après des études de beaux-arts – et surtout par peur de devoir un jour vraiment travailler –, il est devenu acteur.
Il a crevé l’écran dans le James Bond Le monde ne suffit pas, mais bizarrement son nom n’apparaît pas au générique.
A l’affiche de la parodie Spanish Movie, il a aussi travaillé avec A. de la Iglesia dans Balada triste et P. Almodóvar dans Les amants passagers.
Il ne lui manque plus qu’une collaboration avec Tarantino et son bonheur sera complet !

Thomas Lemarquis est un acteur d’origine franco-islandaise, il étudie au Cours Florent à Paris ainsi qu’à l’Ecole des Beaux-Arts de Reykjavik.
Sa filmographie comprend Noï Albinoi de Dagur Petursson (2003), La maison de Nina de Richard Dembo (2005), Errors of the Human Body de Eron Sheean (2012) et Insensibles de Juan-Carlos Medina (Méliès d’Argent 2012) dans lequel il incarne l’inoubliable Berkano.
Outre le cinéma, il s’adonne également à diverses activités artistiques, telles que l’illustration, la création de collages surréalistes ou encore des installations de sculptures en verre.

Travis Stevens est le fondateur et directeur de Snowfort Pictures, société spécialisée dans le développement, le financement et la production de films de genre commerciaux.
Auparavant, il a travaillé dans le secteur du développement et de la vente de films.
Parmi les productions récentes de Snowfort figurent Jodorowsky’s Dune, sélectionné à la Quizaine des réalisateurs ; Cheap Thrills ; Big Ass Spider d’Epic ; et The Aggression Scale.
Ses films ont été présentés dans les grands festivals internationaux, dont Tribeca, Cannes, Toronto, Sitges et Fantasia, ainsi qu’à la Fright Fest de Londres.

Julien Gester est un critique de cinéma à Libération, après avoir longtemps travaillé aux Inrockuptibles et dirigé les pages Culture du magazine féminin Grazia.
Il a également coordonné un guide du cinéma américain, collaboré à Trafic, et pris part à plusieurs ouvrages collectifs, notamment une monographie de Nagisa Oshima et un livre d’entretiens avec Masaya Nakahara.
Musicien, il fait partie du groupe synth-wave Collateral et compose en outre de la musique pour le cinéma au sein du duo Contingence (Nos héros sont morts ce soir).

Un rencontre entre le public et ce jury a été organisée, afin qu’ils répondent à nos questions, et à celles du présentateur du FEFFS.
J’y suis donc allé (surtout dans le but d’obtenir des autographes !), et je vais vous rapporter ici l’essentiel de ce qui s’est dit.
Le FEFFS demande à chacun d’eux ce qu’ils pensent apporter au jury, comme regard spécifique, Lucky McKee dit être un grand fan de films, défendant ses préférés avec ses tripes, tandis que Carlos Areces prétend être là par erreur, expliquant qu’il n’a rien à apporter au jury, et que n’importe quel quidam dans la salle pourrait faire ça mieux que lui !
Thomas Lemarquis nous surprend en nous apprenant qu’il a peur des films d’horreur, genre qu’il ne regarde pas en général, et fera ici office de « vierge » au regard neuf.

Le FEFFS demande à Lucky McKee comment il ressent son « pouvoir de chef » dans ce jury, et ce dernier est soulagé de ne pas avoir l’anxiété de la compétition avec son propre film, il est donc juste là pour le fun de mater film après film, et de pouvoir en discuter passionnément avec sa copine Vanessa, comme à la maison !
Quelqu’un dans la salle demande à Lucky McKee si le caractère malsain de ses films est prémédité ou pas, et Lucky McKee le confirme, il en fait exprès pour provoquer le public, et partager ainsi sa vision du monde.
Le FEFFS demande à chacun d’eux ce qu’ils pensent de l’initiative du festival d’ouvrir une compétition de jeux vidéos, et ils s’avèrent qu’aucun d’eux n’y jouent.
Cependant, ils ont tous des opinions positives autour des futures collaborations intermédia.

Carlos Areces est contre la « shaky-cam », ou les « split-screen », donc il espère qu’il n’y aura pas d’évolution du cinéma vers l’interactivité du jeu vidéo.
Il est aussi contre les messages d’endoctrinement, et préfère le divertissement pur (et les petits budgets), pour lui avec le médium de l’écran on peut montrer toutes les horreurs possibles au cinéma.
Lucky McKee aime par contre tous les types de films, du moment qu’il s’agit d’une expression personnelle, sauf aussi les messages matraqués « à la Spielberg ».
Interrogé ensuite sur les relations entre littérature et cinéma, Lucky McKee (qui a donc aussi écrit des romans) explique que selon lui l’auteur peut évoquer davantage de sens dans un roman, alors qu’un film ne fait appel qu’à la vue et à l’ouïe.

Je me suis donc surtout focalisé à vous rapporter les réponses de Lucky McKee et de Carlos Areces, les plus intéressants selon moi, Travis Stevens faisant des réponses bateaux de producteur, et Julien Gester étant un peu mal à l’aise en public à mon goût…
Quand à Thomas Lemarquis, il vient définitivement d’une autre planète !

Après l’entretien public, j’ai attrapé mes deux préférés avant qu’ils quittent la salle, pour leur faire signer des affiches de films.
Voici donc les dédicaces du sympathique Lucky McKee, et du déjanté Carlos Areces.

 

Pour lire nos critiques des films que nous avons vus ou les articles relatant les évènements de ce festival, cliquez sur les liens ci-dessous :

 

Reportage sur le concert du B-Movies Orchestra

ZOMBIE WALK

Critique de SANTO

Critique de FRANKENSTEIN'S ARMY

Critique de KISS OF THE DAMNED

Critique de UMA HISTORIA DE AMOR E FURIA

Critique de APP

Critique de THE RETURNED

LE PALMARES 2013

 

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