The Killer :

A Girl who Deserves to Die

 

Pays : Corée

Année : 2022

Durée : 1h35

Réalisation: Choi Jae-hoon

Acteurs : Jang Hyuk, Lee Seo-young, Bang Eun-jung

 

Un légendaire tueur à gages à la retraite est obligé de reprendre du service pour sauver la fille de la meilleure amie de sa femme, tombée aux mains de dangereux proxénètes.

Véritable John Wick au pays du Matin calme, The Killer est un film d’action parsemé d’humour dans la pure tradition des meilleurs polars noirs coréens comme « Bittersweet Life » ou « The Man From Nowhere ».

 

 

Le réalisateur Choi Jae-hoon n’est pas fan du cinéma d’action hong-kongais des années 80, comme la plupart de ses confrères, lui il a trouvé davantage son inspiration du côté de la carrière américaine de Luc Besson (les Taken, les Transporteur, Danny the Dog) !

 

Il n’y a pas vraiment de message dans ce pur film d’action, même si les valeurs ultra-libérales véhiculées par son anti-héros matérialiste et toutes ses relations humaines basées sur l’argent et l’exploitation d’autrui sont plutôt déprimantes de cynisme froid…

 

La réalisation dynamique fait preuve d’un professionnalisme léché, tout est bien exécuté, avec le soin d’artisans sérieux, mais ça manque de personnalité.

 

Les cadrages sont variés et insistent sur le mouvement, le steadycamer suivant au plus près les chorégraphies, comme le générique final making of (à la Jackie Chan) permet de le constater.

 

La photographie est elle aussi très pro, tout est bien détouré malgré de nombreuses scènes nocturnes (presque tout le film), l’image est belle et bien définie, mais sans touche artistique propre.

 

 

Le montage est rapide et sans temps mort, l’action rebondit sans cesse (à tel point que certains ressorts scénaristiques sont bien tirés par les cheveux).

 

Les décors sont plutôt classes, on voit une maison bourgeoise, une patinoire, des hôtels, une énorme villa, tout cela est décoré avec un gout certain pour le luxe, qui nous ramène encore à une vision bien matérialiste de la vie.

 

Les costumes sont réalistes, rien à signaler de ce côté, aucun personnage n’a un look extravagant notable.

Notons juste que le balèze chef des hommes de mains, aux cheveux teints en blonds, porte un costard 3 pièces gris sur une chemise framboise du plus bel effet gay friendly.

 

Les SFX concernent surtout des effets sanglants en synthèse, lors des bagarres, où le héros tire souvent à bout portant sur les vilains sbires.

Des effets bien réalisés mais devenus tout à fait courant aujourd’hui.

Les chorégraphies d’ailleurs ont souvent un gout de réchauffé, on pense aux Taken effectivement, mais surtout à Equilibrium et à ses « katas armés » lors du duel final.

On est loin de l’énergie d’un « The Raid », aucune action ne fera l’effet du « jamais vu » aux amateurs du genre…

 

Le casting est le point faible du film.

Le héros n’a pas le charisme requis pour porter le film sur ses épaules.

Il assure physiquement, mais n’est ni suffisamment impressionnant, ni suffisamment bon acteur, pour apporter la touche humoristique requise dans un spectacle aussi irréaliste.

On sent que c’était pourtant l’intention (le café toujours dans les mains en plein combat), mais ce n’est pas assez affirmé pour fonctionner.

De même, on ne s’attache pas à l’ado qui pourtant motive toute cette aventure.

 

La musique est bien accrocheuse, on y entend de véritables morceaux de hard rock instrumental, avec des riffs de guitare endiablés qui soutiennent efficacement l’action.

 

En conclusion, ce film n’atteint pas tous ses objectifs selon moi.

 

A force de vouloir copier des succès américains, comme « The Wick » ici, le cinoche coréen va peut-être perdre ce qui faisait sa spécificité : sa rugosité et son humanité touchante, manquant terriblement ici.