What you wish for
Etats-Unis — 2023 — 1h41
Réalisation :
Nicholas Tomnay
Acteurs : Nick Stahl, Tamsin Topolski, Randy Vasquez
Un cuisinier en cavale dans un pays d’Amérique latine décide de prendre l’identité de l’un de ses amis, engagé pour un travail très lucratif.
Il n’imagine pas un instant l’horreur de la mission dans laquelle il s’embarque.
Nicholas Tomnay signe un néo-noir formidablement cynique dont l’intrigue se révèle par à-coups, tétanisant progressivement son spectateur.
Mon Humble Avis :
« Fais attention à ce que tu souhaites, car cela risque de t'arriver. »
Ce dicton signifie que lorsque nous désirons qu'une chose ou une situation change radicalement, la réalité du résultat peut finir par être pire qu'avant.
L'origine de ce proverbe west une des 500 fables d'Esope, un écrivain grec, d'origine phrygienne, au septième siècle av. JC.
Le message du film parle donc d’ambition et d’envie.
La cupidité et la jalousie rongent le anti-héros.
Il y a toujours mieux, et toujours pire, situation que la sienne…
On est tous moins que rien pour les 1% des plus riches, qui ont littéralement droit de vie et de mort sur le reste de l’humanité, qu’ils méprisent comme si nous étions des insectes négligeables.
La réalisation sert le scénario avant tout, privilégiant l’atmosphère et le suspens de ce huis-clôt passionnant.
Les cadrages usent de plongée et de plans larges, pour exploiter l’espace.
La photographie donne dans les contrastes forts, avec une belle lumière privilégiant les tons bleus.
Même les scènes nocturnes ont une lisibilité parfaite.
Le montage prend son temps pour installer l’atmosphère durant l’exposition, ça reste tranquille ensuite, car il s’agit avant tout de dialogues.
Les décors montrent une propriété superbe, au milieu de la jungle d’un pays d’Amérique latine.
Le jardin et la nature sauvage tout autour de la villa sont magnifiques, avec une végétation exotique luxuriante.
Les bidonvilles des quartiers pauvres composent un contraste saisissant avec ce décor principal.
Les costumes sont réalistes, rien à signaler qui sort de l’ordinaire sur ce point.
On y trouve beaucoup de bleu pour aller avec les décors et les choix de photographie.
Les tenues de soirée des invités VIP sont bien sûr très classes.
Il n’y a pratiquement pas de SFX, juste du faux sang, un cadavre, et une tête fondue à la soude caustique, des maquillages réalisés à l’ancienne.
Notons un plan foireux de fausse conduite devant un écran faisant défiler la route… ringard dans ce contexte sérieux.
Le casting nous permet de retrouver Nick Stahl, le John Connor de Terminator 3, dans un rôle difficile.
En effet, il y a peu de personnages, donc l’acteur principal doit être bon, surtout avec un rôle antipathique d’envieux se foutant tout seul dans la merde.
Tous les acteurs font dans la justesse psychologique.
Une mention particulière pour Juan Carlos Messier, qui joue avec flegme le tueur souriant, il flingue mais c’est juste son job !
La musique de Jeff Russo (Star Trek Discovery) utilise un orchestre de chambre, mettant en valeur les percussions et les cordes.
On y entend un violoncelle trépidant, avec toujours une tension sous-jacente…
En conclusion, ce métrage est une satire sociale grinçante, à la croisée des genres (whodunit, slasher, horreur psychologique)…
Cet extrait du dialogue résume bien les questionnements qu’il pose :
« Es-tu triste pour le cochon quand tu manges du bacon ? »
Esope disait aussi : « Prends garde à ne pas te perdre toi-même en étreignant les ombres »...
Et au sujet de ses fables animalières, métaphores de nos défauts humains, il affirmait : « Je veux que toutes les bêtes que j'ai fait parler me dévorent ! »…
C’est chose faite !
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