Gore Night 2004
Pour le dixième anniversaire de L’Alimentoïde, il fallait un événement à la hauteur, et c’est l’association La truite
volante de Dunkerque qui nous en a donné l’occasion en nous proposant de leur envoyer nos films pour une projection en public le soir d'Halloween.
Dimanche 31 octobre 2004 donc, c’est vers 20 heures que je suis arrivé en compagnie de ma petite amie à leur salle, le Jokelson, sur un quai du port est. Le décor était déjà
planté pour une nuit Gore des plus gothique, rien qu’avec l’emplacement de la dîtes salle, un ancien bâtiment de pêche en réfection, au beau milieu des grues et autres épaves de bateaux en
ruines…
Ca continuait dans le même ton à l’intérieur où les vaillants djeuns de la Truite volante avaient tout décoré en torturant des peluches et autres poupées ensanglantées, pour la plupart pendus ou empalés sur les mécanismes rouillés de l’entrepôt, mis en relief par une profonde lumière rouge que n’aurait pas reniée Dario Argento !
Afin de ne pas dépareiller avec cette ambiance, nous nous étions nous aussi mis sur notre 31, Laurence était en une version féminine de « The Crow », tandis que j’étais une version poilue du Leatherface de « Massacre à la tronçonneuse ».
Après une sympathique raclette pour se réchauffer, et quelques bières le temps de faire connaissance avec les organisateurs, nous avons lancé la soirée en faisant rentrer le public, qui déjà commençait à se rassembler devant l’entrée… Ceux d’entre eux qui avaient eu la fantaisie de se costumer façon Gore pour l’occasion ont eu droit à une bière gratuite, citons pour leur rendre hommage quelques savants fous en combinaisons anti-radiations, de nombreux serial-killers et autres ouvriers de l’abattoir, des rockeurs façon Kiss (peut être pas du tout déguisés finalement…), quelques zombies amochés et même une version féminine du Poubelloïde vêtue de sacs à ordures…
Alors que la salle se remplit, le stress commença à monter. Plus moyen de reculer, c’était maintenant : un public d’inconnus allaient voir mes films, comment allaient ils réagir ?
Alors qu’un léger trac me titillait, je me rassurait en appréciant le bon esprit qui régnait dans la pièce : des gens de tout âge (bien que principalement jeunes évidemment) étaient venus en bande et rigolaient déjà, le bar était bondé, les bières s’accumulaient dans tous les coins, la salle bientôt comble continuait d’accueillir du public qui s’asseyait alors par terre ou sur les estrades perpendiculaires à l’écran… il était évident que la soirée allait être un succès (entre 100 et 150 personnes), quelque soit le ressenti de mes films, et ça c’était plutôt rassurant.
Un autre réalisateur était assis à nos
côtés, ainsi qu’une des organisatrices avec qui j’ai pu bavarder pour d’éventuelles suites à donner à ce type de projections.
Sur les 9 courts métrages amateurs diffusés, 2 étaient de moi (L’Alimentoîde,
Zofirax & la compagnie de la gnole), 2 de mes pôtes Suraj Cornet & Maxence Rapp («
les Sims ça vous change la vie » et « Crépuscules » dans lequel j'ai joué), et un autre avec mon nouveau collaborateur Olivier Nelly comme cadreur (« Mélodie mortelle »). Autant
dire que je me sentais au cœur de l’action tout au long de la programmation.
Bien que Zofirax ait bien amusé la galerie, il n’est pas arrivé à la cheville de l’Alimentoïde sorti grand vainqueur de la programmation à l’applaudimètre comme au zygomaticomêtre
!
C’était un grand moment de voir son film sur grand écran (avec les visages de mes meilleurs pôtes en gros plans), mais surtout de ressentir les réactions du public. C’était vraiment quelque chose
de génial et d’indescriptible. Leurs rires faisaient chaud au cœur, me confirmant que je suis sur la bonne voie avec mes parodies qui ne se prennent pas au sérieux.
Crépuscules n’a pas eu le même écho sur le public. Son sérieux, son image trop sombre pour une vidéo-projection, ses répétitions scénaristiques et sa lenteur ont eu raisons de nombreux spectateurs (mais ont fait remonter les ventes au bar !). Par contre la performance de Maxence dans les Sims a été très appréciée, on a senti le public très attentif et en résonance à son jeu dès son apparition à l’écran. Soulevant de véritables éclats de rire, la diffusion de ce court m’a confirmé ce que je savait déjà, Maxence est un acteur né ! Je ne suis pas mécontent d’avoir terminé le tournage du Poubelloïde en le faisant jouer !
Après la projection, nous avons eu droit à une performance « live » de 2 comédiens d’improvisation bien azimutés qui, grimés tantôt en loups-garous tantôt en clowns, ont littéralement massacré une vraie tête de cochon à coups de hache, de cisailles, ou même d’explosifs ! Un spectacle « autre », qui n’a pas été sans dégueulasser le public de divers éclats de viande… Mais j’en connais qui auraient apprécié malgré tout, ne serait-ce que pour les scènes de sodomie au pied de cochon, de fellations d’un loup par un clown, ou de strip-tease sous les coups de fouet… En tout cas, ça a bien pué le cochon grillé tout le reste de la soirée !
Ensuite, la truite volante nous a gratifié de la projection d’un film pro distribué par Uncut Movies. Il s’agissait de « Terror toons » de Joe Castro. Réalisé pour une bouchée de pain, ce métrage était bien dans le ton de tout ce qui avait été montré avant, délirant, sanglant et bien poilant. Il a répondu à toutes ses promesses et nous a laissé fatigués mais heureux.