Gore Night 2005 - Dunkerque - Jokelson - Lundi 31 Octobre 2005
Compte rendu de Laurent GONEL :
Il y a des gosses démoniaques qui courent partout dans les rues, en criant « des bonbons ou la mort ! »… quand on a rien à leur donner, certains jettent de la farine en rajoutant « plein de sorts, plein de sorts ! »… C’est Halloween.
Il pleut, il caille… C’est Dunkerque !
Sur le quai Freciney du port est, d’étranges rôdeurs se rassemblent autour d’un entrepôt d’où s’échappent des lueurs rougeoyantes… la Gore Night deuxième édition ne va pas tarder à commencer.
Cette fois je débarque
en force, puisque ma compagne Laurence (notre productrice), mon frangin Rémi (le poubelloïde en personne), son épouse Catherine, et l’ami
Magnetalex (le flic dans Le Poubelloïde), m’ont accompagné pour
soutenir la première projection publique du film.
En effet, notre moyen métrage Le Poubelloïde va être projeté lors de cette Gore night 2, et il a même l’honneur d’ouvrir cette soirée
mémorable, avant une compétition d’une dizaine de courts métrages…
D’ailleurs dés notre arrivée, Madgad (de l’association « la Truite volante » organisant la soirée) se précipite vers nous, légèrement inquiet… il attend avec impatience une copie
du nouveau montage du film, à peine achevée la semaine précédente par le monteur Xavier – Paulo – Stein. Certes il disposait déjà du « director’s cut », mais cette version longue
est « interdite » de projection depuis l’épisode de la polémique des figurants France Five (filmés sans leur autorisation… oups !).
Rassuré une fois le
précieux DVD en main, Madgad accueille chaleureusement toute notre petite équipe et nous invite à le suivre pour rentrer gracieusement dans la salle des festivités. Le public
ayant droit a une bière gratos en venant déguisé, tout le monde a joué le jeu pour accentuer l’ambiance : mon frère et les nanas sont des spectres fantomatiques, Magnetalex un
toxic avenger, et quand à moi je me suis affublé du costume de rigueur : l’uniforme des agents de la propreté de Paris (rapport à notre film) rehaussé de quelques bubons pustuleux du plus bel
effet !
Notre hôte Madgad est lui aussi déguisé en diablotin cornu, ce qui va assez bien à son look de rock star…
Dans la salle, tous les
sympathiques membres de l’assoc’ semblent se souvenir de nous, ce qui fait toujours plaisir, et l’ambiance bon enfant commence à s’installer. Je salue Quentin, le projectionniste
(aussi réal amateur depuis la première gore night !), et
vérifie avec lui que mon DVD fonctionne bien sur son matos… et là c’est le drame ! le lecteur ne le reconnaît pas, limite ça fait planter windows, la série noire du poubelloïde continue… argh !
mais heureusement j’avais gravé une demi-douzaine de DVD au cas où l’un deux aurait une merde (et pour pouvoir en distribuer à ceux qui m’en demanderaient), aussi après un léger suspens nous
parvenons à avoir une lecture correcte du dit support vidéo.
C’est durant ces réglages qu’un jeune homme vient me féliciter pour L’Alimentoïde qu’il
a vu à la gore night précédente et qu’il a, selon ses
termes, « bien kiffé, parce que ça déchire »… alors jeune homme, encore merci pour tes louanges, que j’ai « bien kiffées » à mon tour !!!
Puis, commence le trac,
car le menu du DVD est alors projeté sur l’écran géant, devant toute la salle qui se remplit rapidement… on ne peut plus reculer, ça y est, le grand moment est arrivé : notre modeste film amateur
va être vu par un public, comme dans un vrai cinéma !
C’est la classe, l’émotion de l’an passé est toujours au rendez-vous, on repense alors à toutes les imperfections du film en espérant qu’il amusera tout de même la galerie…
Des places V.I.P. (rebaptisées R.I.P. pour l’occasion) nous sont même réservées, mais pour l’instant on la joue humbles et n’osons pas aller nous y asseoir, attendant timidement qu’une autre
équipe le fasse avant nous. Ainsi on s’installe comme les autres sur les chaises dépliables et assistons à la présentation de la soirée par une truite volante en combinaison anti-radiation : et
il assure l’animal, mettant l’ambiance avec humour, nous faisant même l’honneur d’une introduction à notre film où il fait applaudir notre équipe !
Incroyable, mon égo démesuré explose les limites déjà vacillantes de mon crâne de mégalomaniaque, j’ai bien fait d’venir.
Durant la projection du
film, mon frère et moi scrutons le public, nous interrogeant sur ses réactions… ce qui nous apparaît de prime abord c’est l’attention évidente pour l’histoire qui lui est contée, en effet pas de
bavardages ou de déplacements vers le bar, qu’ils soient captivés ou juste intrigués par ce qu’ils voient, en tout cas ils suivent, c’est déjà ça.
Enfin, viennent les premiers éclats de rire durant la scène où Mr Propre pête les plombs et fait sa justice en ville : le coup de Yanick écrasé dans son kébab,
ou celui du caniche qui s’envole, font mouche, et l’on est un peu rassuré d’entendre qu’on a fait un film qui ne fait pas rire que nous !
Une autre scène qui remporta un bon succès est évidemment celle des ravages du monstre géant dans la capitale, surtout le bon gros gag scato de l’arc de triomphe… malgré sa longueur (encore 52 minutes pour la version courte), le film a tenu la distance sans perdre l’attention des gens en route (ce qu’il doit beaucoup au remontage de Paulo) et nous avons droit à de beaux applaudissements quand tombe le générique (qui je le rappelle est en animation grâce au talent de l’incontournable Madgad !).
Avec le recul, j’en
arrive à la conclusion que notre film est peut être trop cérébral, donnant plus à penser qu’il ne donne à voir, ce qui est difficilement conciliable avec son humour potache. Il se veut trash,
mais l’est plus dans ses idées que dans sa forme, et au final le public en général accepte de rire de situations gores si elles sont grand guignol, mais moins de choses dégueulasses qui se
contentent de le déranger, surtout si elles sont illustrées frileusement. Je pense en toute honnêteté qu’une critique constructive de mon film pourrait être finalement qu’il ne va pas assez loin
visuellement, ça aurait dû être encore plus gerbant pour vraiment provoquer la distance nécessaire à l’humour noir.
Mais aucun réalisateur ne peut être totalement satisfait de son film, surtout chez les amateurs, aussi il faut savoir tirer des enseignements de toute confrontation avec du public pour aller de
l’avant.
Alors que commence la
compétition de courts métrages, Madgad revient nous voir pour nous inviter à rejoindre la seconde salle de projection, où il a réunit les réalisateurs présents pour leur offrir
une collation et faire couler la bière !
Nous consommons donc avec les autres une délicieuse soupe aux potirons de circonstance, tout en ne ratant rien des courts métrages qui nous sont diffusés en duplex donc.
Puis nous rejoignons la
salle principale où nous décidons enfin d’assumer notre statut d’invités de marque en allant nous affaler sur les canapés R.I.P. , pour profiter pleinement d’une joyeuse série de courts bien
déjantés.
Très bon techniquement dans l’ensemble, les courts de cette seconde édition allaient être difficile à départager… jusqu’à la diffusion de la révélation de la soirée : « Friday the
twelve » de Rodolphe Bonnet, pur moment de délire de fan, ayant fait se fendre la poire à toute la salle. Véritable hommage tenant parfaitement la route, concis et
efficace, il fût immédiatement évident pour tous qu’on tenait là le grand gagnant de la compétition.
J’eus d’ailleurs plus tard l’occasion de participer au dépouillement des votes : ayant une terrible envie de pisser, due au trac conjugué à la bibine, je me rendais en effet dans l’arrière salle où j’avais repéré des chiottes réservée à l’équipe des organisateurs (et donc forcément en meilleure état que celles du public dans une soirée de ce type !), lorsque je tombe sur les ch’ti gars de la truite volante en plein compte des voix. Faisant mine de passer là par hasard, je me retrouve un peu obligé de m’intéresser à ce qui se passe, et donc je me retrouve à faire le décompte pour aider Madgad. Je tiens à préciser que ni les 2 « Killer cups » réunis, ni les 2 films des membres de l’assoc’ (ayant forcément le public d’habitués dans la poche), ne pouvaient faire le poids face au ras de marée « Friday the 12 » ! Une bien belle victoire, tout ce qu’il y a de plus noble puisque décernée par le public lui-même, et pas par un quelconque jury de snobinards pédants. Encore une fois bravo Mr Bonnet… à cause de vous j’ai failli 2 fois pisser dans mon ben, en matant le film tordu de rire, et en comptant vos voix, merci pour mon calbut !!!
Après l’annonce du résultat, on eu droit comme l’année précédente à une hallucinante improvisation théâtrale de la compagnie Anti-rouille… leur inséparable cochon nous donna cette fois une réflexion sur la vie et la mort par le biais de funérailles étranges se concluant en une naissance des plus angoissantes : projection d’alcool sur le public, pertes dégueu de la femme enceinte qui se vide dans le cercueil, triolisme sodomite avec la veuve, …comme la fois précédente ils s’en sont donnés à cœur joie pour nous exposer vif leurs fantasmes tordus, en prenant un malin plaisir à salir la salle (et le public avec…) le plus possible !
Enfin, la soirée se
conclut par la diffusion d’un long métrage professionnel, en l’occurrence « Plaga Zombie – zona mutante » qui s’est avéré, à mes yeux, être tout simplement un pur chef d’œuvre.
Du rythme, un style BD, une énergie de chaque plan, des personnages immédiatement cultes (et ce dés le premier plan où ils apparaissent… très fort), de la violence outrancière et un style
cinématographique bien à lui malgré un budget apparemment ridicule.
Dés que je fus rentré devant mon PC, je commandais immédiatement un exemplaire du DVD à Uncut Movies, et je conseille à tous de visiter l’extraordinairement riche site officiel
du film à cette adresse.
Ce fut en conclusion une bien bonne soirée, car pleine de bons films. Merci à tous les participants, aux organisateurs ainsi qu’au public, pour ce qui restera un agréable souvenir, un Halloween aussi sanglant et épouvantable qu’on peut le souhaiter !
Nous quittâmes donc le
Jokelson les yeux remplis d’une bonne dose de cinoche frappadingue, et l’haleine chargée, avec la promesse d’y revenir vite, avec un film encore meilleur si possible…
Madgad avait déjà retiré ses cornes, les revenants cinéphages titubaient vers la sortie, il ne nous restait plus qu’à rejoindre le rigoureux « confort » de l’hôtel pour dormir
quelques heures avant de re-traverser la France…
Compte rendu de MADGAD des truites volantes :
31 octobre 2005… Le Jokelson à Dunkerque… 17 h : les membres de l’asso courent dans tous les sens pour les derniers préparatifs. Un tel fini d’installer les chaises, tandis que tel autre effectue
les derniers branchements et réglages du vidéo projecteur. Matendouce et Yvon déposent les dernières gouttes de sang sur la déco… Cette année encore, la salle du
Kalmar sera le théâtre de tortures sur la personne de charmantes poupées et autres peluches éviscérées, tandis qu’un monstre mécanique surplomberas le public… Mais 18 h arrive à
grand pas, et déjà les premiers zombies arrivent. Dernière poussée d’adrénaline en attendant Laurent GONEL, réalisateur du film d’ouverture de la soirée et devant arriver avec le
métrage fraîchement monté sur DVD… Mais le voilà qui arrive, accompagné d’une petite partie de l’équipe du film.
La salle se rempli
doucement… lorsqu’une énergumène cagoulé surgit pour annoncer le démarrage du festival. Une bière à la main, les écorchés déjà arrivé vont s’asseoir dans la salle. Après un petit cafouillis au
démarrage, le film éclaire enfin l’écran.
Le POUBELLOÏDE nous conte les méfaits d’un
monstre né des ordures parisiennes, que seul un éboueur zélé tentera d’affronté, tentant ainsi de mettre fin à la vague de meurtres. Un hommage plein d’humour des sentaïs japonais. C’est devant
une assistance grandissante et visiblement ravis que se termine ce premier métrage. (Laurent, on attend tous ton prochain film…)
Après une courte pause,
et une nouvelle intervention de notre présentateur cagoulé, voici le moment le plus attendu du public : le lancement des courts métrages. Nouveauté pour cette seconde édition, les spectateurs se
sont vus remettre avec le programme de la soirée un bulletin de vote afin d’élire le court qu’ils auront préféré.
Lancement terminé, passage au bar effectué, la salle se plonge à nouveau dans le noir pour retentir des premières notes rock/indus de la bande son du premier court présenter : KILLER
CUP de JeF GRENIER. Le public prend visiblement plaisir aux attaques sanglantes des gobelets tueurs en plein cœur d’une fac et gratifiera le film canadien d’un concert
d’applaudissement bien mérité.
Les réalisateurs présent quand à eux, sont invité à se restaurer modestement dans la salle voisine, où l’on diffuse en parallèle le court métrage afin qu’ils ne loupent rien de la soirée.
C’est au tour de MAXIMILIANI ULTIMA NOX d’emplir la toile. Ce chef d’œuvre d’esthétisme, tourné en 16 mm noir et blanc, nous compte les mésaventures de Maximilien face à 2 belliqueux vampires. Le film de Thierry LOPEZ nous propose un remarquable travail d’éclairage et de photographie, au service d’un scénario très bien ficelé… Un travail de pro.
Benoit DOBBELAERE plongera cette année encore le public dans la stupeur avec deux nouveaux films d’animation expérimentale : TANGO et MASTER. Clips à la bande son indus répétitive et entêtante, mettant à nouveau en scène émâ, poupée(s) née de l’esprit débridé de ce plasticien dunkerquois.
Et pour achever la première partie des courts métrages, Butcher LUDWIG nous offre CANNIBAL MONSTER. Film visiblement attendu par une paire de Dunkerquois visiblement conquis l’an dernier avec LE BOIS DE L’HORREUR et PANIQUE ZOMBIE. Cette année, nous avons le droit à une histoire de météorite extra-terrestre transformant un infortuné clochard en monstre cannibale… Le public ravit profite de la pause pour un échange de point de vue en se réhydratant au bar. MAXIMILIANI ULTIMA NOX et CANNIBAL MONSTER sont sur pas mal de lèvres… Mais la programmation n’est pas encore fini…
Démarrage de la seconde
série de court avec FRIDAY THE 12TH de Rodolphe BONNET. Hommage parodique franchement réussi des vendredi 13… Le public s’esclaffe et en redemande.
DUEL, co-réalisé par ZDEVAN et MADGAD, sur une bande son principalement réalisé par Teentaker, remportera également un vif
succès. Clip au montage des plus vif mais critiqué pour sa durée jugée trop courte.
Mais voici le retour des gobelets canadiens pour l’opus 2. Cette fois, les KILLER CUPS s’en prennent à une bande de potes partie campé… On entendra critiquer ce coup ci quelques
longueurs mais le public s’enthousiasme à chaque nouvelle attaque.
Le dernier court en compétition, LA BOUM DES MORTS VIVANTS, très attendu (puisque réalisé par notre président et rempli d’acteur locaux) provoquera mainte
hilarités. Enchaînant bonne humeur, effet à 2 balles, géniales trouvailles et bricolages hasardeux, il arrive néanmoins à séduire malgré son montage non finalisé.
PROJET GAMMA, de David SARIO, somptueux court hors compétition, puisque fantastique et non gore, clôturera les courts métrages. Cette adaptation pro du comics
HULK, surprendra l’assistance, et laissera peu de gens indifférent : on aime ou on aime pas, mais peu de demi mesure.
Nouvelle intervention de
notre présentateur pour inviter les spectateurs à aller voter, tandis qu’une ambiance musicale dés plus morbides est en train de s’installer. C’est à ce moment qu’entre dans la salle, venue de
l’extérieur, une procession funèbre. 4 squelettes transportant un cerceuil se dirige vers le devant de la scène suivis d’un cortège masqué. C’est la Cie ANTI
ROUILLE qui entre en action.
Après un rapide dépouillement et avant le lancement de PLAGA ZOMBIE : ZONA MUTANTE, notre présentateur vedette fait une dernière intervention afin d’annoncé le résultat des votes
du public. Les bulletins déposés dans l’urne permettais de faire un classement des trois films préférés de chacun, le premier obtenant 3 points, le deuxième 2 et 1 pour le troisième. le trophée
iras sans aucune hésitation à FRIDAY THE 12TH avec un score remarquable de 97 points, suivis des productions locales avec 83 points pour LA BOUM DES
MORTS VIVANTS et 50 pour DUEL.
Félicitations à l’équipe de Gerbilles Production, et merci à tous ceux sans qui cette soirée n’aurait pas pu exister, et plus particulièrement à 100% bon plan pour l’annonce, la mairie de Dunkerque pour les chaises. Fred, Tonton et Olivier du DONJON FARCEUR et du KASTEEL ROCK pour le vernissage et les expos, GNAFEUH pour la déco, LA VOIX DU NORD et Emilie du PHARE pour leurs articles. Et bien sûr, vous réalisateurs pour le plaisir que vous nous avez procuré.