THE BLACK GATE

Réalisateur/scénariste : Fabrice Martin & Guillaume Beylard

Compositeur : Double Dragon, Claude Moynier, Sandy Blanco, Rusted, F.O.A.D.

Acteurs : Jeanne Dessart, Jonathan Raffin, Antony Cinturino, Patricia Fletcher, Benjamin Combette, Michel Coste

Durée : 80 minutes

Genre : Fantastique, Épouvante

Résumé :
David et Sarah sont frère et sœur.

Ils ne se sont plus vus depuis le jour où ils ont été séparés durant leur enfance après l’assassinat de leurs parents dans de mystérieuses circonstances.

Lors de leurs retrouvailles plusieurs années après, les cicatrices de leur passé sont toujours présentes mais chacun a commencé une nouvelle vie. 

Sarah a terminé ses études d’archéologie et David est devenu professeur de sport.

Pendant une discussion, Sarah apprend à David qu’elle n’a pas repris contact avec lui par hasard.

La jeune femme a en effet reçu un paquet de la part de leur oncle, Simon Vallmore,  dernier membre de leur famille en vie.

A l'intérieur se trouve un étrange livre à l’architecture occulte et aux écritures incompréhensibles.

Afin de traduire les phrases énigmatiques du vieux grimoire et de comprendre ses rêves étranges où passé et futur s' entremêlent, Sarah demande à David de l’accompagner chez leur Oncle afin de  trouver des réponses...

Au même moment, trois bandits, ayant réalisé un hold-up , sont sur la route et s'enfuient pour rejoindre la frontière. 

Ils vont tous les cinq se retrouver coincés dans une effroyable situation qui les conduira jusqu'aux tréfonds des enfers.

La mort, la destruction et le réveil inexorable de la bête sont en marche...

MON HUMBLE AVIS :

J'ai connu le projet de "La porte noire" par l'intermédiaire des réseaux sociaux, sympathisant avec son réalisateur Fabrice Martin.
Après un interminable "development hell" commun à toutes les productions semi-pro, le film est enfin visible, aussi me le suis-je maté à l'occasion de sa projection au Bloody WE 2017.

Vieux grimoire, tueur psychopathe de slasher aux pouvoirs surnaturels, porte vers l'au-delà, fusillades, zombies... ça ressemble presque à un best of du genre fantastique, en tout cas c'est clair qu'il s'agit du travail de fanboys passionnés.

La réalisation est plutôt efficace pour une petite production de ce calibre, tirant le meilleur parti de ses décors et SFX.

Les cadrages sont réfléchis et travaillés.
On y trouve beaucoup de plans obliques, et une bonne variété de valeurs de cadres.
L'usage du ralenti, des plongées et contre-plongées, d'un travelling compensé, sont par exemple des efforts inattendus, preuve du soin apporté à l'image.

La photographie use du ré-étalonnage numérique pour donner du cachet aux images vidéo.
Les contrastes sont renforcés, les couleurs chaudes plus intenses en intérieur, c'est plus achrone en extérieur.
Mais, les retouches numériques ne peuvent pas tout rattraper, si l'éclairage n'a pas été suffisamment travaillé sur le plateau.
Par exemple, les scènes nocturnes ne sont pas toujours bien lisibles, et le film est globalement trop sombre (même si ça colle aux thèmes abordés).

Le montage est assez énergique.
Néanmoins le rythme du film reste étrange : l'exposition des personnages est longue, et ça tarde à mettre les enjeux de l'histoire en place.
Certaines scènes sont en fondus enchaînés, ce qui est parfois bien chiadé (comme celle où les héros se préparent à passer la porte noire sur fond de hard-rock).

Les décors nous montrent des villages de Provence typiques.
Quelques plans dans un cimetière et dans une abbaye apportent aussi un cachet supplémentaire.
Le must reste les souterrains et les ruines, qui donnent une belle saveur de cinoche bis.

Les costumes sont réalistes, rien à signaler, si ce n'est le look gothique des tueurs cagoulés.

Les sfx gore du spécialiste David Scherer (ayant œuvré pour mes propres films) sont un des points forts du métrage, généreux en scènes sanglantes.
Il y a aussi quelques CGI intéressantes (fumée, tirs, impacts, téléportations, portail interdimensionnel...).
Dommage que les plans à l'intérieur des voitures n'en ait pas bénéficié, car on sent trop qu'elles ne roulent pas.
L'effet le plus cool est tout simplement celui obtenu en surimpression d'images pour le fantôme de l'oncle.

Le casting manque encore globalement d'expérience, le jeu est assez théâtral, les dialogues ne faisant pas toujours très naturel.
L'actrice principale est heureusement la plus convaincante, faisant preuve d'une large palette d'expressions, et jouant assez juste.
Les acteurs sont pour la plupart trop jeunes pour avoir vraiment du charisme à l'écran.

La musique est excellente.
Elle donne dans l'électronique à la Goblin, sonnant très eighties.
Pour les nostalgiques, c'est le panard.
Par contre il y a des moments où elle n'était pas nécessaire, elle est parfois trop présente, quand des silences pesants auraient mieux fait l'affaire.
J'ai aussi noté l'emprunt d'un court extrait de la BO que le groupe Toto avait composé pour le film Dune.
Il y a aussi un gros travail sur le mixage son, avec de nombreux effets renforçant ce qu'on voit à l'image, un bon point souvent négligé dans les petites prods.

En conclusion, malgré des défauts évidents dus aux moyens limités et à l'inexpérience de certains participants, la générosité du film vis à vis de ce qu'on aime dans le genre (effets gore, action, musique qui claque bien, etc...) transpire chaque seconde à l'écran, nous offrant un spectacle divertissant.