ACE ATTORNEY

 

pays de production : Japan
année de production : 2012
durée : 135
genre : comedy,action
réalisateur : Takashi Miike
scénario : Takeshi Iida, Sachiko Ôguchi
cast : Hiroki Narimiya, Takumi Saitô, Mirei Kiritani

L'AVIS DU NIFFF

Dans un Japon futuriste, qui a simplifié son système juridique pour rendre des jugements expéditifs, Phoenix Wright, jeune avocat, s’efforce de protéger ses clients. Mais lorsque son mentor Mia Fey est assassinée, il doit défendre la sœur de cette dernière, accusée du crime. Et face à lui, nul autre que son grand rival, l’expert en rhétorique Miles Edgeworth…

Inspiré d’un jeu vidéo, Ace Attorney est un manga en live, que ce soit dans les attitudes ou les expressions des comédiens, que dans ses caractéristiques visuelles, en particulier les coupes de cheveux! En ressort un film ludique et rythmé, à l’identité cinématographique unique. Avec cette adaptation réussie, Miike nous montre encore une fois les multiples facettes de son talent.

MON HUMBLE AVIS

Le jeu vidéo de Capcom paraissait inadaptable, mais il l’a déjà été brillamment en manga, aussi avec un peu d’imagination, il doit être possible d’en tirer un scénario satisfaisant.
On trouve toujours dans le film une réflexion sur les différences entre justice et système judiciaire, les idéaux des débutants, et leur corruption progressive.
Fidèle à l’esprit du jeu et du manga, Miike se permet les mêmes ruptures de ton, et autres postures caricaturales, que dans un animé.

Là où en occident, on se dirait « ça, ça ne passe pas dans un film… », Miike lui outrepasse ces conventions, et ose tout !
Pourtant, les cadrages ne sont pas franchement originaux, plutôt « plan-plan », surtout vis-à-vis des capacités du bonhomme dans ce domaine.
Il y a des panoramiques circulaires, comme dans les dessins animés, et des fondus enchaînés dans les flash-back.
La photographie aime les camaïeux de bruns, avec des touches de bleu, les images sont léchées, classes.
Le montage est tranquille, parfois même un peu lent, le film est donc globalement un poil trop long.

Les décors ambitieux sont installés sur de vastes plateaux (pour le tribunal par exemple), ou bien en des extérieurs charmants (comme le « lac aux gourdes »).
Avec la figuration importante, on sait tout de suite qu’on est dans un film à grand spectacle.
Les costumes sont complètement oufs !
On se croirait dans un concours cosplay de luxe, tant les looks (coiffures improbables y compris) sont conformes au manga, mais avec goût et excentricité, le top de la mode quoi !

Le must ?... ce sont les mascottes de la police, de grosses peluches bleus, qui accompagnent les force de l’ordre, dans l’exercice de leurs fonctions.
Les SFX en CGI sont nombreux et bien intégrés (ballons publicitaires, hologrammes balistiques du tribunal, trajectoires des balles…).
Miike est désormais le Spielberg nippon, à qui échoit toutes les grosses productions familiales !
Qui l’eut cru, il y a 10 ans !!!
Les acteurs sont des jeunes, sympas, à belles gueules, qui surjouent, mais dans la folie générale, ça colle très bien.

Ces idoles pop sont photogéniques, et certains vieux acteurs fétiches de Miike complètent le casting (l’interprète de « Zebraman » y compris).
La musique utilise des mélodies grondantes de suspens, et des explosions pop, lors des révélations et autres twists.
Miike réalisant un film de procès !... comment résister à un tel OFNI, et un bon polar, de surcroît, amateurs de manga ou non, je vous le conseille vivement.
Trop fun !