GOD BLESS AMERICA

pays de production : USA
année de production : 2011
durée : 105
genre : comedy,thriller
réalisateur : Bobcat Goldthwait
scénario : Bobcat Goldthwait
cast : Mackenzie Brooke Smith, Tara Lynne Barr, Joel Murray

L'AVIS DU NIFFF

Sans travail ni attaches, Frank est de surcroît en phase terminale. Dégoûté par le monde décadent qui l’entoure et sans rien à perdre, il ramasse son fusil pour partir en croisade. Sa cible : les stars superficielles des reality shows, ainsi que tous les autres membres stupides de la société… ! Mêlant satire politique et humour noir, God Bless America ravira ceux qui ont en marre de la vanité ambiante. A ne pas imiter.

MON HUMBLE AVIS

Dans la lignée de « SUPER » de James Gunn, ce film se veut une charge contre l’amoralisme de la société consumériste américaine, où tout esprit critique est anéanti par la puissance des médias de masse, nivelant toute forme de culture par le bas.
Le message est un peu trop verbeux : plus personne ne réfléchit par lui-même, mais tout le monde se contente de répéter les paroles toutes faites de la télé.
Enregistrer, filmer ses actes, est désormais plus important que de vivre des expériences.
La haine, la peur, la bêtise sont entretenues par ceux qui détiennent le pouvoir, et qui tirent profit de la connerie générale.
Malgré une critique forte de la télé, la réalisation ne brille pas par une originalité formelle propre au cinéma…
Il y a beaucoup de gros plans sur les visages (pour l’émotion), et de plans au ralenti (pour les prises de décisions et l’action)…
Ce sont des techniques de télé, alors que le propos du film descend cette culture, contradictoire non ?
La photographie est très pros, léchée, mais elle reste basique, sans originalité.

On retrouve encore un type série TV, avec une image très ensoleillée, aux couleurs vives.
Il y a des ellipses, des montages alternés, du montage clip de zapping télé, sinon tout le reste est classique, laissant la place à de nombreux dialogues (en champ/contrechamp), et suivant un rythme idéal pour que les gags fonctionnent.
Le décor se résume à une banlieue d’outre-atlantique, rien à signaler, on voit des motels, des pavillons, puis ça tourne en road movie.

Les costumes sont du style B.C.B.G. ricain, rien à signaler à part les tenues de déguisements rétro, à la Bonnie and Clyde, du couple de tueurs.
Les SFX se résument à des giclures de sang en synthèse, il n’y a pas de maquillage gore, malgré la grande violence de certaines scènes (y compris l’explosion d’un bébé au shotgun !).
Les acteurs principaux Mackenzie Brooke Smith et Tara Lynne Barr sont excellents, ils jouent des caractères complexes, crédibles psychologiquement, et avec finesse.

On s’attache à eux, malgré le radicalisme de leurs actes.
Dommage par contre, les autres personnages secondaires sont moins travaillés, histoire sûrement que leur élimination passe mieux.
Malheureusement la B.O. est quasi absente, sauf pour quelques effets romantiques ou dramatiques.
On trouve par contre des chansons pop (parfois inappropriées), alors que les personnages critiquent ces tubes MTV sans âme, par contre on entend pas Alice Cooper, malgré le monologue le défendant !

Je suis très mitigé sur la portée de ce film : son propos critique beaucoup de choses, en faisant souvent mouche, et c’est déjà pas mal (comme prise de risque, surtout pour un film ricain), mais ce nihilisme haineux n’est compensé par aucune contre-proposition.
Un vrai discours politique ne consiste pas simplement à dire tout ce qui ne va pas dans le monde, mais aussi à proposer des solutions alternatives, sinon c’est un propos un peu vain et immature.