HELLO GHOST

pays de production : South Korea
année de production : 2010
durée : 111
genre : comedy, fantastic
réalisateur : Young-Tak Kim
scénario : Young-Tak Kim
distribution : Tae-Hyun Cha, Hye-Won Kang, Chang-seok Ko

AVIS DU NIFFF

MON HUMBLE AVIS

Chris Columbus avait de l’imagination quand il était jeune, vendant à 25 ans son scénario de « Gremlins » à Steven Spielberg pour que Joe Dante en tire le chef d’œuvre que l’on sait ; en vieillissant pour retrouver la même gloire, il se contente d’adapter les 2 premiers best-sellers de la saga d’Harry Potter ; et ne semble aujourd’hui plus capable d’inventer quelque chose, puisqu’il lui faut piocher dans le cinéma coréen (inconnu aux USA où le doublage de films étrangers n’existe pas) son futur projet de remake…
Peut-il en tirer un nouveau grand succès ?
L’avenir le dira, mais intéressons nous d’abord au film original…

Qu’y a-t-il en commun entre un fumeur endurci, un grand-père grivois, une femme en pleurs et un garçon accro aux sucreries? Ce sont des fantômes, et ils ont jeté leur dévolu sur le pauvre Sang-man ! La vie de ce jeune homme dépressif, qui cumule les tentatives de suicide ratées, prend un tournant tragi-comique lorsque ces âmes en peine investissent son corps pour exaucer leurs derniers souhaits; ce qui n’est pas de tout repos, vu leurs désirs insolites…
Le message du film est de défendre le goût de la vie par rapport à la pulsion de mort (la dépression pouvant conduire au suicide), il rend responsable la solitude ressentie dans nos sociétés actuelles, et lui oppose l’amour et la famille comme seule source de bonheur possible.
Discutable, mais ça a le mérite de proposer des valeurs universelles (qu’un réalisateur familial comme Chris Columbus saura aussi magnifier).

Ce métrage est la première réalisation de Young-Tak Kim, ce qui est assez impressionnant car le film dispose d’un twist final hallucinant, car imprévisible, dont la portée émotionnelle est puissamment touchante !
Nul doute que c’est ce point qui a fit acheter les droits du remake à Chris Columbus.

Les cadrages proposent une bonne variété de plans, avec tout le professionnalisme à la coréenne, et donc une technique irréprochable.
Ils sont toujours lisibles, mais cette correction est dépourvue d’un style particulier.

La photographie est pro et sophistiquée (les silhouettes sont par exemple toujours détourées par des projecteurs d’appoint même dans les scènes nocturnes), mais sans originalité flagrante.
Les tons sont bleu pâle, avec une légère surexposition dans les scènes à l’hôpital.

Le montage est lent,
Avec même des ellipses favorisant certains effets comiques, c’est toujours un dosage savant difficile à équilibrer entre humour et l’émotion, mais ici le pari est réussi.

Les décors se contentent de l’appartement du héros et d’un hôpital où travaille l’héroïne.
Il y a juste un court voyage à la mer pour « aérer » un peu le film, et qui permet un beau plan sous marin.

Rien à signaler question costumes, le costard bleu ringard du fantôme fumeur est le seul look travaillé.

Il n’y a quasiment aucun SFX, juste quelques personnages disparaissant en fondus sur des photos, et surtout la cascade de l’accident de voiture (réalisé sûrement avec un décor tournant d’intérieur du véhicule).

L’interprétation est le point fort du métrage, tous les acteurs sont excellents, ils portent vraiment le film sur leurs épaules puisqu’il n’y a pas d’effets spéciaux.
Tae-Hyun Cha qui joue le héros, a un répertoire très large puisqu’il est capable de jouer son personnage au caractère légèrement modifié par différentes possessions fantomatiques successives (par un enfant, une femme, un vicieux, etc…).
Les acteurs jouant les fantômes sont touchants sans en faire trop, comme d’autres personnages secondaires (le père de l’infirmière par exemple).