LOVEMILLA


catégorie : Compétition internationale
pays de production : Finland
année de production : 2015
durée : 95’
genre : comedy,science-fiction,romance
réalisateur : Teemu Nikki
scénario : Teemu Nikki / Jani Pösö
cast : Antti Reini / Jari Virman / Pelle Heikkilä

Synopsis :

Aimo veut combler Milla en achetant un appartement, mais rien n'est simple quand on a des beaux-parents zombies et des potes super-héros. Un OFNI finlandais aussi hilarant qu'inventif!

Mon humble avis :

Ce film est la suite d’une web-série à succès auprès des teenagers, du coup on a pas droit à l’exposition des personnages et des situations, et on a un peu l’impression d’avoir loupé quelque chose, comme si on avait pris le film en route…
Le message du film est celui d’une histoire d’amour dans un monde fantastique insolite, c'est-à-dire la complexité des relations de couple même entre deux personnes visiblement faites l’une pour l’autre.
« On récolte ce qu’on a semé… c’est comme pour le contenu de l’estomac ! » nous éclaire le « sage aux chiottes » du film.
La réalisation suit la construction de toute comédie romantique : premier tiers, on pose le défi (l’appartement), second tiers, apparaît un rival et des tensions, dernier tiers, résolution.
Mais même en suivant une recette, c’est l’univers décalé (où le foufou est la norme) qui est source d’originalité.

Les cadrages sont variés, mais sans rien montrer de très original, ça fait sketch télévisuel.
La photographie est plutôt simple, c’est de la lumière naturelle en extérieur, et des couleurs vives en intérieur.
La lumière est plutôt douce, avec un léger détourage en intérieur.
Le montage est tranquille, c’est surtout du dialogue, donc ça avance au rythme des gags.
Il y a de beaux ralentis lors de la poursuite du « Vengeur Gastrique »…
Les décors sont pop et colorés : le restaurant tenu par les héros, des apparts, des extérieurs urbains, l’entrepôt cradingue du trafiquant de membres cybernétiques (avec même une statue de l’île de Pâques traînant dans un coin), et la décharge qui l’entoure.
Les costumes ont aussi des couleurs vives, l’héroïne a des cheveux rouge (avec une épingle à nourrice rose en guise de boucle d’oreille), le pote gay (quoique…) du héros lui les a bleus fluos !

On voit aussi une super-héroïne à vélo, des homosexuels refoulés en imperméables dans un club de fumeurs de pipes, un couple travaillant comme mascottes publicitaires avec leurs tenues ridicules (de Maya et de Tigrou), bref beaucoup de costumes bien barrés.
Le pote du héros passe une tenue de fée lors d’un moment à la bollywood, où il danse tout en donnant des coups de baguettes magiques pour aider au déménagement !
Les effets spéciaux sont nombreux et plutôt bien foutus.
Déjà il y a une bonne idée dés le générique, avec ces lettrages en simple lumière projetée au travers de caches découpés.
Les têtes du couple principal explosent en pétales de roses à chaque fois qu’ils font l’amour.

Le maquillage des parents de l’héroïne en zombies violacés (à cause de l’alcool) est efficace, de même que les bras robotiques du héros, au moins ce sont des effets en direct devant la caméra, à l’ancienne, et pas toujours de la synthèse.
On en trouve aussi, pour certains pouvoirs de Super-Gitta, ou rayons laser des envahisseurs aliens, ou encore la magie du pote lorsqu’il est en fée, mais on préfère le bricolage comme l’envol de Super-Gitta devant un écran vert, le gardien panda du méchant avec un simple acteur en costume, tout comme l’animal de compagnie du couple rendu par une marionnette à gant !

Le design du flingue extracteur de cœur n’a rien à envier à ceux de « District 9 », c’est du beau boulot, qui plaira aux geeks.
Notons deux allusions à « Evil Dead » de Sam Raïmi : la jaquette du blueray dans laquelle le héros cache ses économies, et le retour temporel dont le vortex évoque celui qui emporte Ash dans « Evil Dead 2 » !
Le casting est sympa, sans plus.

C’est en tout cas original d’avoir choisi des physiques hors des normes hollywoodiennes pour le couple de héros, tous deux bien attachants.
La musique est assez pompier, paraphrasant ce que l’image décrit déjà.
Il y a un bon passage de comédie musicale, et parfois du bon rock plus épique (comme pour la transformation robotique du héros), mais trop rarement.
Les mélodies tragiques aux violons sont assez efficaces, aussi parce qu’on s’est attaché aux personnages.
En conclusion, le thème du looser amoureux est décidemment très répandu en cette édition 2015 du NIFFF (CF « Slow west », « Full strike », « Liza the fox fairy », « Lemon popsicle », et même « Bridgend »), on a bien ici une vraie histoire, de vrais émotions, malgré un cadre absurde, ça fonctionne bien, ce qui tient de l’exploit.