MALLRATS
Pays de production : USA
Année de production : 1995
Durée : 94
Genre : comedy,romance
Réalisateur : Kevin Smith
Scénario : Kevin Smith
Cast : Shannen Doherty, Jeremy London, Jason Lee
L’Avis du NIFFF :
Mon humble avis :
Dans son second film, Kevin Smith construit doucement son univers cinématographique, à la fois geek et romantique, où des liens se tisseront entre les scripts de tous ses films indépendants,
situés dans le même microcosme (à la fois spatial et temporel, puisque non seulement ça se passe dans la même ville que Clerks, mais en plus le même jour, puisqu’il est encore question des
funérailles de la fille morte à la piscine).
Les personnages de ce « Mallrats », de « Clerks » 1 & 2, de « Chasing Amy » (ou « Méprise multiple » en français), et de « Jay & Silent Bob contre attaquent », réapparaissant dans les
mêmes rôles, reliant les films dans un même univers intime, celui du réalisateur, à la fois autobiographique et fantasmatique.
Le message du film parle de l’ambition (ou du manque d’ambition), du passage à l’age adulte dans notre société de
consommation sans objectif personnel, sous un angle donc à la fois geek et romantique, puisque même si on parle beaucoup de comics, au milieu de références cinématographiques permanentes (tout
autant visuelles que dans les dialogues), il n’est finalement question que de deux histoires d’amour contrariées.
La réalisation utra-simple suit donc les recettes de la comédie romantique, mais revues à la sauce geek.
Les cadrages utilisent de nombreux plans larges, parfois en plans séquences, avec tout le dialogue, ou bien des plans américains en champ / contre-champ, c’est une
grammaire cinématographique très simple.
La photographie est naturaliste, en extérieur comme en intérieur.
Le montage est lent, suivant peu le rythme des dialogues pourtant enlevé.
Les décors tournent autour d’un centre commercial américain typique, après une intro dans l’appart’ geek couvert de posters de comics (seule affiche de film aperçue
: le cultissime « Tremors »).
Les costumes sont réalistes, pour les années grunge, rien à signaler, à part de casque type Batman de Silent Bob en mode «
Fat-man » !
Les effets spéciaux sont rares, ils concernent surtout le triple téton de la diseuse de bonne aventure topless, et les cascades pathétiques de Silent Bob.
Notons un beau générique de début, monté avec des dessins de couverture de comics imaginaires, dessinés pour l’occasion par le célèbre J. Scott Campbell.
Le casting est constitué du même groupe d’acteurs sympathiques que les autres films dans le même univers, avec des caméos de Stan Lee lui-même, et un petit rôle de Michael Rooker (imberbe, même
nu !), qui cabotine en roue libre, ce qui est étonnant pour un acteur nous ayant habitué à des compositions tout en retenue.
Jason Lee est vraiment excellent, il est tellement drôle et naturel qu’on se demande pourquoi sa carrière n’a pas décollé au-delà des films de Kevin Smith…
Mallrats est un film choral, idéal pour les acteurs, car basé sur ses dialogues avant tout, la plupart s’en sortent donc très bien, avec gouaille et charisme.
Notons la même musique d’ascenseur que dans la célèbre scène des « Blues brothers », c’est peut être une référence, ou peut être tout simplement une musique très utilisée pour ça aux states !
En conclusion, Mallrats est une bonne comédie, bien sympatoche, et malgré qu’elle permettre de jauger des progrès de Kevin Smith en réalisation pure (son dernier en date, « Red State », est quand même mieux troussé), elle fonctionne encore, ses personnages sont touchants, ses références culturelles sont toujours cultes pour toute une génération, et la salle sera de nouveau morte de rire !
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