REMINGTON AND THE CURSE OF THE ZOMBADINGS

pays de production : Philippines
année de production : 2011
durée : 96
genre : comedy,fantastic
réalisateur : Jade Castro
scénario : Raymond Lee, Jade Castro, Michiko Yamamoto
cast : Mart Escudero, Lauren Young, Kerbie Zamora

AVIS DU NIFFF

Remington est un jeune macho typique, travailleur le jour et fêtard la nuit. Enfant, il se moquait des gays et une de ses victimes, furieuse, le condamna à en devenir un par la suite. Paroles en l’air? Il s’avère que non! Remington commence à se transformer effectivement en homo et se retrouve tiraillé entre sa jolie voisine et son meilleur ami. Entretemps, sa mère, officier de police, enquête sur les meurtres en série de gays…

Malgré un scénario déroutant, Zombadings s’avère être intelligemment construit, mêlant habilement stéréotypes excessifs et critiques acerbes. Castro signe une œuvre subversive, promotion de la liberté de choix, tout en attaquant avec force l’intolérance. Avec des zombies en prime, impossible de manquer cela!

 

MON HUMBLE AVIS

Dans un film philippin, pour trouver le succès, il faut soit une belle romance, soit des zombies, soit mettre des travelos…
Dans ce film, ils ont mis les trois, et ça a cassé la baraque au box office, malgré une production tout à fait humble.
Le message atteint tout à fait son but, défendre la tolérance, envers l’homosexualité, toujours raillée et bridée, malgré son immense présence aux Philippines (où pas un salon de coiffure n’est pas tenu par un gay !).
Ce propos passe très bien, car il n’est pas appuyé par une morale sentencieuse, mais diffusé simplement au travers des situations de l’histoire, véhiculé par l’émotion, et avec humour.

La réalisation est académique, on ne trouve rien de bien original à se mettre sous la dent.
Il n’y a par exemple aucun plan marquant, et la photographie est naturaliste.
On ne trouve aucun effort particulier sur l’image, même dans les scènes fantastiques finales.
Le montage suit le rythme des gags, il se passe toujours quelque chose, on ne s’ennuie pas une seconde.
Les décors tournent autour d’un bourg philippin, rural et populaire.
On y voit une belle demeure, de l’époque coloniale, où vit l’héroïne, qui contraste avec les autres cabanes de bidonville, où il faut se laver au tuyau d’arrosage, à l’extérieur, sur les cailloux.

Les costumes retranscrivent la simplicité populaire locale, à part les looks extraordinairement kitsch des travelos.
Ils ont des styles si décomplexés, qu’on pige, rien qu’en les voyant, à quel point ils peuvent apporter de la bonne humeur autour d’eux.
Les SFX sont très « Z », les zombies sont maquillés avec des placards de plâtre sur la tronche.

C’est du fantastique parodique (idem pour le rituel de spiritisme), qui ne se prend pas au sérieux.
On trouve un excellent acteur principal, aux mimiques et gestuelles trop tordantes.
Il y a aussi des caméos de deux stars vieillissantes du cinéma philippin, John Regala et Janice de Belen, utilisés à contre-emploi.
Tous jouent très bien, et beaucoup de personnages secondaires sont bien développés et attachants (le pote, la fliquette déjantée, les pères machos…).

A part quelques trop rares moments de danse, la musique au piano est monotone, il y a du suspens parfois bien accompagné, mais rien de mémorable.
En conclusion, « Remington and the curse of the zombadings » est un superbe pamphlet contre l’intolérance, et pour l’amour avec un grand « A », sous toutes ses formes.
C’est donc un grand « petit film » à défendre à tout prix.
On en redemande…