SWISS ARMY MAN

 

USA - 2016
Première européenne
avec Mary Elizabeth Winstead, Daniel Radcliffe, Paul Dano
95’ - english st fr/de - 16 ans

L'Avis du NIFFF :

Le film
Hank est perdu sur une île déserte.
Désespéré, il est sur le point de mettre fin à ses jours lorsqu’il aperçoit un cadavre échoué sur la plage.
Plus qu’un simple macchabée, celui-ci semble encore animé, en tout cas juste assez pour avoir d’impressionnantes flatulences capables de le propulser dans les airs et des érections à faire pâlir bon nombre de vivants.
Hank va alors nouer une amitié avec ce corps en phase de décomposition, l’embarquant dans un voyage surréaliste pour tenter de rentrer au bercail.
Vous pensiez avoir tout vu ?
Et bien détrompez-vous !
Avec Swiss Army Man, les Daniels nous livrent un véritable OFNI aux confins de l'absurde et du déraisonnable.
Mais là où le duo frappe un grand coup, c’est en parvenant à dégager une poésie humaine et touchante à partir de cette rencontre improbable entre un Daniel Radcliffe qui se transforme en bateau propulsé par ses pets, et un Paul Dano qui reprend goût à une drôle de vie.
Une chose est sûre : vous ne verrez plus jamais Harry Potter de la même manière après ce film.

 

Les réalisateurs
Lorsque Daniel Kwan et Daniel Scheinert forment leur tandem à la fin des années 2000, c’est avec la plus grande des logiques qu’ils le nomment The Daniels.
Les deux Américains se font alors vite remarquer pour leurs clips musicaux à l’imaginaire déluré.
En 2014, ils remportent le MTV Award de la meilleure réalisation pour leur clip déjanté de « Turn Down for What », dans lequel les habitants d’un immeuble semblent possédés par leurs parties génitales.
Swiss Army Man est leur premier long métrage.

 

L'Avis du FEFFS :

Depuis sa présentation au Festival de Sundance, Swiss Army Man est précédé de sa flatteuse réputation. Tout le monde veut ainsi voir l’ovni cinématographique dans lequel l’interprète d’Harry Potter est réduit à un cadavre pétomane. Mais le premier film de Daniel Kwan et Daniel Scheinert vaut mieux que son amusant postulat.

Ce récit initiatique est impossible à résumer parce qu’il se veut un grand-huit émotionnel où l’on passe, en quelques instants, de l’horreur à la stupéfaction, du rire aux larmes. Œuvre intuitive, portée par deux comédiens brillants dans un emploi très inhabituel, Swiss Army Man a le potentiel d’un film culte.

 

L'AVIS DU BIFFF :

À bout de ressources et désespérément seul sur son île déserte, Hank est sur le point de commettre l’irréparable lorsque, soudain, la mer vomit un cadavre sur la plage.

Intrigué, Hank quitte sa corde de pendu et va renifler son nouveau copain qui a la sale habitude de roter de la rondelle.

Hank se rend alors compte qu’il peut utiliser ce macchabée aux flatulences intempestives comme d’un jet-ski afin de rejoindre la terre ferme !

Mieux encore, une fois sur le rivage d’en face, Hank découvre que le corps en question commence à récupérer ses facultés cognitives et décide de le baptiser Manny.

Commence alors un long voyage dont le but est de retrouver la civilisation où Manny, tel un couteau suisse humain, offrira de façon assez unique la solution aux nombreux obstacles qui se dresseront devant eux…

Véritable bulldozer de festivals et buzz hallucinant à Sundance où – entre les critiques dithyrambiques et les spectateurs outrés – il aura clairement marqué les esprits, Swiss Army Man se pose déjà comme l’un des films les plus originaux de ces dernières années.

Bardé d’une dizaine de prix internationaux et autant de nominations, ce premier film des Dans (le duo Daniel Kwan/Daniel Scheinert issu du clip et de la pub) est en équilibre constant entre la vulgarité organique et la poésie existentielle, offrant notamment à Daniel Radcliffe ce qu’il considère être son « meilleur rôle à ce jour ».

 

Mon Humble Avis :

Daniel Radcliffe veut casser son image d'Harry Potter en tournant de petits films fantastiques hors normes, et avec celui ci il pousse le bouchon (anal) aussi loin que possible !....

Le message du film semble être que l'homme est un être social, nécessitant forcément des relations avec autrui (qu'elles soient bonnes ou mauvaises) pour exister, et simplement supporter son existence.

La réalisation de ce film d'auteur joue sur l'exubérance et le surréalisme de son sujet pour nous faire réfléchir sur toutes sortes d'aspects de nos vies, rarement abordées au cinéma par des histoires plus conventionnelles, comme le caca, la masturbation, la mort, et autres tabous...

 

Les cadrages font souvent l'alternance entre un plan très large et un gros plan serré.
Des arrières plans flous isolent les visages des décors, pour mieux les plonger dans leurs méditations intérieures.

La photographie est très lumineuse, mais avec des couleurs légèrement dénaturées.
Il y a parfois des jeux de lumières magnifiques.
De nombreuses scènes nocturnes restent tout à fait lisibles.

Le montage énergique devient carrément clippesque lors de moments où un monologue permet des ellipses visuelles.
On trouve aussi quelques superbes effets de ralenti.

 

Les décors de l'île déserte permettent de voir des plages, la mer d'un bleu turquoise, une forêt aux arbres colossaux, et les grottes qui servent de refuge aux deux naufragés.

Les costumes paraissent au départ limités (que deux personnages et rien pour se changer), mais ils sont déjà croquignolesques, entre le look de looser freak de l'un, et le costard inadapté de l'autre.
De plus, le héros va vite se travestir avec les moyens du bord, pour tenter de raviver la mémoire de son rescapé, ce qui donne lieu à un costume de travelo vraiment bizarre !

Les sfx permettent d'utiliser Daniel Redcliffe comme un jet ski, propulsé par la puissance de ses pets !!!
Son maquillage de noyé est assez subtil...
Du coup on se demande vite (quand même) si toute leur relation ne serait pas totalement imaginée par le héros, que la solitude a rendu fou.

 

Le casting permet deux performances assez extrêmes, celle de l'homme seul sur une île déserte (Paul Dano), se parlant tout seul, et celle encore plus barrée du paralysé péteur (Daniel Radcliffe).

La musique mélange des airs juste fredonnés avec des chœurs puissants...
En tout cas, la voix humaine y est omniprésente (pour insister sur la solitude du héros).
Le film n'hésite pas à devenir une comédie musicale par moment, avec des chansons murmurées par le héros, exprimant ses angoisses et pensées profondes.
Choix étrange, le "main title" de Jurassic Park est cité dans les dialogues, et réorchestré régulièrement dans la BO...

En conclusion, ce film, étrange dans sa forme comme dans son fond, ne manque pas de charme, et a le mérite d'être original et émouvant.