Mercredi 27 septembre 2012 :
J’ai toujours été fasciné par les scènes de courses poursuites au cinéma.
Mon vrai choc de cinéphile fut la scène finale de « Mad Max 2 » de George Miller.
A mes yeux inégalée, malgré les débauches d’effets visuels de films plus récents, je n’ai eu de cesse de la mater, encore et encore, pour en décrypter le style unique.
Lors de la prélogie Star Wars, de George Lucas, encore un obsédé de la vitesse, force fut de constater que la scène de la course de pods était au moins aussi jouissive…
Il m’est alors apparu comme un défi personnel de parvenir à imaginer, et à concrétiser, une course poursuite qui reprendrait les meilleurs éléments de ces deux références, pour en faire une synthèse, qui, comme on dit, dépasse la somme de ses éléments !
Mon idée est de réaliser un court métrage qui ne serait qu’une scène d’action ininterrompue, une poursuite dont les enjeux apparaîtraient au cours même de son déroulement…
Ce « projet-fantasme » dut d’abord passer par mon film précédent, « Cœur Martial », qui fut un excellent test, pour vérifier le potentiel d’un court métrage entièrement réalisé en animation, avec des poupées.
Après cet essai concluant, j’ai décidé d’utiliser cette fois des jouets de la gamme « Action Joe », bien connus de ceux qui furent enfants dans les années 80, pour en faire les personnages de mon film, intitulé pour le coup « Action Max », du moins pour la durée de la production.
Au départ, je pensais bricoler les engins volants post-atomiques moi même, à partir de véhicules jouets au 1/6ième, et d’éléments de récupération, mais ma rencontre récente, avec le maquettiste talentueux Laurent Perini, donne une toute autre ampleur au projet.
En effet, avec son savoir faire, et celui d’éventuelles autres recrues, issues de feu leur association « Studio Scale Federation » (aujourd’hui dissoute), il sera possible d’avoir un niveau de qualité et de détails incroyable.
Comme ces engins seront les vedettes de ce film, et que le concept est innovant (mélange de speeders futuristes et de bagnoles déglinguées à la Mad Max), j’ai bon espoir d’obtenir leur collaboration, pour une valeur ajoutée indéniable à mon humble film.
Bien entendu, il va sans dire que je rembourserai les frais, de ceux qui travailleront bénévolement sur des maquettes, pour « Action Max ».
Pour l’instant, tout reste à faire : le scénario à écrire, le story-board à détailler précisément, les recherches à faire sur les techniques d’animations qui seront les plus pratiques, sur le look des engins, etc…
Mais, cette première version du script est le lancement officiel du projet !
Dimanche 21 décembre 2014 :
Accaparé auparavant par ma web-série Sex Trek, enfin achevée après 10 ans de post-prod, je peux enfin reprendre sérieusement le développement de ce projet.
Laurent Périni a terminé la première maquette, en deux versions 1/6ième pour les plans rapprochés de dialogues ou de combats, et 1/24ième pour les scènes de poursuites.
Un second maquettiste, Franck Mathieu, a été recruté pour donner plus d’allure à mes embryons de maquettes pour les vilains du film.
La distribution des rôles a enfin été faite précisément sur les figurines Action Man emmagasinées depuis le commencement du projet, et leur look se précise, le bricolage de customisation ayant débuté.
Mais de nombreuses questions demeurent :
Quel sera réellement le décor de cette poursuite ?
Plusieurs pistes ont été envisagées : tournage dans une carrière (mais la plupart sont interdites d’accès), dans le désert de Bardenas au nord de l’Espagne (mais c’est un parc naturel), dans une grotte (aussi pour la plupart des sites protégés), poursuite strictement aérienne (mais dans ce cas, sans décor qui défile, aucun effet de vitesse), avec une route aérienne (mais comment la visualiser ? en maquette elle ne défilera pas assez, en synthèse ça implique de tourner encore devant un fond vert pour incruster ensuite)…
Bref, ce choix de décor et tout ce qu’il implique techniquement n’est pas encore résolu à 100%, mais la réflexion se poursuit, pour choisir le meilleur compromis entre facilité de tournage et résultat à l’écran.
De même, on se demande encore comment bougeront nos figurines ?
Animation à la main (juste secouage) comme dans « Cœur Martial », ou animation image par image (très chronophage) ?
Il y aura sûrement des deux, en réservant l’animation image par image aux seuls plans où on doit voir les jambes des poupées (marche, saut, escalade, coups de pieds, etc…), pour profiter au maximum de fumée et d’effets d’éclairage de défilement (impossible à faire en animation, sans incrustation à posteriori).
Comment les feront nous parler ?
Dans « Cœur Martial » on se contentait de le secouer lorsque les Barbie causaient, mais si on veut progresser, il faudrait aller plus loin, pour rendre leurs émotions plus expressives.
Par exemple, en animant en flash des photos des gros plans sur leurs visages, permettant de bouger les bouches, les yeux et les sourcils, comme dans un dessin animé, ou alors en construisant des marionnettes de bustes des personnages, pour les animer comme des marionnettes chaussettes (à la main)…
La technique du flash parait plus appropriée et plus simple (bien qu’il me faille tout apprendre dans ce domaine, ou trouver un collaborateur), seulement les bustes permettraient aussi des effets gore par exemple.
Toutes ces questions devront trouver des réponses rapidement, dans les mois qui viennent, pour que le projet tienne la route…
Mais « Loloboth Productions » a enfin le temps de se pencher sérieusement dessus !
Nous avons déjà réalisé un long métrage amateur post-apocalyptique, parodique, intitulé « Le lendemain du jour d’après », qui rendait hommage au genre post-atomique dans son ensemble.
Mais cette fois, notre idée de chute pour le scénario est tout à fait l’inverse de la fin classique du film « post-apo », puisque l’explosion atomique y conclurait le récit plutôt que de le débuter !...
…un peu comme dans le second film de la série des « Planète des singes » !!!
Dimanche 21 février 2016 :
Plus d’un an c’est écoulé, et il faut bien reconnaître que nous avons finalement assez peu avancé, malgré tout la volonté de mener ce projet à terme est intacte, aussi un nouvel élan va enfin naître de certaines solutions trouvées au problème épineux du décor…
La décision ferme a été prise de faire un décor urbain (et nocturne) à notre poursuite.
En plaçant l’action dans une ville, on aura enfin l’effet de vitesse due aux arrières plans, et les possibilités de crash dans des obstacles qui nous manquaient.
Méthode retenue pour la construction du décor :
Le décor urbain va être conçu pour la petite échelle des véhicules, celle des majorettes au 1/24ième servant à montrer leurs déplacements respectifs lors de la poursuite.
Pour les plans au 1/6ième centrés sur les personnages, nous devrons travailler les animations devant un fond vert, et réintégrer ensuite des plans filmant les décors seuls dans les bons axes.
Pour constituer une multitude de plans sans avoir à créer à chaque fois un décor complet pour quelques secondes de poursuite, nous allons construire des éléments modulables (les immeubles) qu’il suffira de combiner et de disposer autrement à chaque mise en place.
Il y aura un moule de base pour générer 3 tailles de base d’immeubles, petit moyen et grand.
Il s’agira de boites en carton (style boites à chaussure), avec les surfaces internes couvertes d’une sculpture en pâte Fimo.
Cette sculpture donnera le relief inversé (les creux en bosses et les bosses en creux) de chaque façade de l’immeuble.
Une demi-douzaine d’immeubles de chaque taille sera ensuite coulés en plâtre dans les 3 moules.
On obtiendra ainsi 18 immeubles, que l’on différenciera encore en les abîmant différemment (en plus des accidents de moulage pour une fois bienvenus) : pour donner le côté post-apo, on détruira des coins, on simulera des impacts de balle en perçant de petits trous, on griffera, rayera, etc… les surfaces pour les personnaliser.
Ensuite, chaque immeuble sera peint de façon légèrement différente (bases grise, brique, beige, kaki, jaunâtre, blanc cassé, etc…).
Lors des mises en place, chaque immeuble sera tour à tour au premier plan, au second, ou à l’arrière plan, et en faisant aussi varier son axe (telle face ou tel ¾), on obtiendra des possibilités infinies.
Sans compter qu’on peut encore les salir (ou les habiller de quelques accessoires au premier plan), et que les possibilités offertes par l’éclairage comptent aussi beaucoup pour obtenir de la diversité à partir de quelques éléments modulables.
On a déjà expérimenté avec succès les éclairages nocturnes durant le tournage de « Cœur Martial », cela permet de se contenter de quelques vagues formes parallélépipédiques à l’arrière plan, et de mettre en évidence certains détails, en noyant le reste dans l’ombre.
De plus, pour rythmer la poursuite, et donner l’illusion des distances parcourues, le style de différents quartiers va varier :
Il y aura le quartier simple d’habitation pour commencer, un quartier entièrement taggé à la peinture phosphorescente, un quartier où la végétation a repris ses droits, un quartier zone industrielle avec des machines, des tuyaux et des câbles partout, et un quartier pollué aux armes bactériologiques plongé dans une brume toxique (à la machine à fumée).
Le tournage ne suivra pas l’ordre chronologique du scénario, mais l’ordre des dégradations irréversibles faites aux immeubles pour simuler ces différents quartiers.
Bien sûr on tournera le quartier normal d’abord, pour le début et la toute fin du film, puis le pollué ne nécessitant pas de changements sur les immeubles, puis la zone industrielle où il suffit d’accrocher des accessoires qu’on retirera ensuite, le quartier naturel pour lequel il faut coller des poudres de verdures de modélisme ferroviaire et de petits végétaux (lierre sans feuilles par exemple), enfin on arrachera et nettoiera les immeuble de notre mieux avant de peindre des taggs miniatures à la peinture phosphorescente, quartier forcément à la fin du tournage à cause de la modification définitive des immeubles…
Une première étape est donc de lister les possibilités nouvelles que ce décor nous offre.
Il est important désormais de se fixer dés maintenant un échéancier large de toute la production du film, de façon à maintenir le rythme continu de nos efforts, et afin de tenir notre engagement à finaliser le projet :
Echéancier de la production :
_ Faire les sculptures des moules pour les immeubles
_ Finaliser tous les customs des personnages
_ Mouler et peindre tous les décors
_ Finaliser le scénario et les dialogues
_ Réunir tous les accessoires secondaires (habillage d’immeubles, animaux, etc…)
_ Obtenir tous les engins au 1/6ième terminés par Laurent Perini
_ Obtenir tous les engins au 1/24ième terminés par Laurent Perini
_ Découpage technique et story-board plan par plan
_ Tournage des scènes de poursuite dans les décors au 1/24ième (+ SFX d’explosions)
_ Capture des plans filmés
_ Tournage des scènes d’animation des persos dans les engins au 1/6ième
_ Capture des plans filmés
_ Montage du film
_ Post-production visuelle du film (SFX)
_ Post-production sonore du film (doublage-bruitage-musique) : réunir le casting, enregistrer le doublage, faire composer la musique, faire le mixage final de tous les éléments.
Dimanche 03 Décembre 2017 :
Cinq ans après le premier jet, le scénario définitif est enfin terminé.
Des décisions importantes ont été prises pour permettre cela : déjà on oublie l'idée des différents quartier aux looks visuels propres, pour simplifier le tournage l'ensemble de la ville aura donc la même apparence.
Les immeubles sont construits, tout comme les véhicules, ils attendent le tournage.
Les personnages sont enfin clairement définis, mêmes si leurs marionnettes ne sont pas encore toutes customisées correctement...
Il est clair aujourd'hui que « Loloboth Productions » est dépassée techniquement pour un tel tournage, et surtout la post-prod derrière, aussi j'étudie la possibilité d'une collaboration avec une autre structure.
J'ai fait la connaissance des membres passionnés de l'association STAGE 9, qui écrit, produit, réalise, et monte ses propres films.
Je vais leur proposer de collaborer avec moi sur ce projet Action Max.
Plusieurs possibilités sont à envisager, soit je rentre dans leur association, soit l'assoce accepte de se lier à un projet extérieur, soit encore un ou plusieurs de ses membres rejoignent mon projet à titre personnel, indépendamment de l'assoce.
A eux d'y réfléchir, et de voir si le projet leur plaît, et quelle est la meilleure façon pour eux de s'y associer.
Ils peuvent m'apporter beaucoup en termes techniques.
Ils ont du bon matos et surtout les compétences pour bien l'utiliser.
Ils sont jeunes et motivés, alors que c'est dur d'avancer pour un vieux comme moi, accablé par son quotidien professionnel.
Ils ont surtout le savoir-faire en matière de SFX numériques pour la post-production (intégration des éléments filmés sur écran vert, feux des réacteurs, explosions, jets de sang etc...), et peuvent soit s'en charger, soit me former pour que je m'en charge moi-même.
Il est évident que si Stage 9 me soutient, ça sera un échange de bons procédés, bien sûr je rendrais moi aussi volontiers des services sur leurs propres projets, mais surtout je fournirais une compensation financière au temps passé sur mon film : soit un don à l'association, soit une rémunération de ceux qui m'aideront à titre privé.
Bien sûr « Loloboth Productions » n'est pas une vraie boite de prod', et les « salaires » que nous pouvons payer ne sont pas au tarif réel du milieu, mais tout travail mérite salaire, alors c'est normal de faire un geste, car en cinoche l'argent est toujours le nerf de la guerre.
Je vais donc rapidement organiser une réunion pour leur proposer clairement cette collaboration, déjà évoquée à certains membres au cours de conventions de SF...
Mardi 01 Mai 2018 :
Le scénario a donc été retravaillé une ultime fois, afin de s'adapter aux demandes des nouveaux collaborateurs de Stage 9 : diminution du nombre de personnages (le véhicule des 3 archers en moins), et nouvelle fin (chute du jeux d'enfants).
Le tournage des scènes à l'échelle des immeubles aura lieu du 7 au 13 juillet dans l'Allier, ce sera un tournage nocturne.
Le tournage des scènes à l'échelle des personnages (diurne cette fois, puisque devant écran vert) sera sûrement l'été suivant...
Il reste encore à déterminer si ce sera dans l'Allier ou sur Colmar, les deux offrant des avantages : possibilité de suspension des véhicules aux poutres de la véranda & salissure due au faux sang sans importance dans l'Allier, ou planning ininterrompu & collaborateurs de stage 9 disponibles plus facilement à Colmar...
Mardi 08 Août 2018 :
Finalement le tournage est entièrement terminé, il a duré 4 semaines, et le montage est déjà entamé parallèlement.
la postprod' va pouvoir débuter, pour une sortie du film, on l’espère, en 2019 !