Z-CORPS
Z-Corps est un jeu d'horreur proposant aux joueurs de faire face à une apocalypse zombie aux Etats-Unis en 2012.
Les auteurs ont souhaité retranscrire l'ambiance des films de zombies tels que Dawn of the dead, Diary of the dead, Rec, Bienvenue à Zombieland, ou encore 28 jours plus tard et Shaun of the dead.
Face à cette apocalypse zombie, les joueurs pourront soit incarner des survivants dans une Amérique en proie au chaos, soit des membres d'une milice anti-zombie baptisée Z-corps.
Cette milice, qui donne son nom au jeu, est en fait un groupe armé privé à la solde d'une grande entreprise spécialiste de la santé et de l'hygiène nommée One World.
Le gouvernement américain, ayant le plus grand mal à agir contre l'épidémie, fait appel à cette société et à cette milice pour régler le problème.
Si les joueurs font partie des Z-corps, ils devront enquêter sur l'origine de l'invasion, secourir des survivants, composer avec l'armée américaine et bien sûr survivre.
Au début du jeu, la contamination n'en est qu'à sa sixième semaine, mais petit à petit celle-çi devrait évoluer en fonction des actions des joueurs et des suppléments à paraître.
Z-Corps est un jeu à gamme fermée qui utilise comme système de jeu l'Open D6, version libre du D6 System popularisé par Star Wars d6.
Les personnages sont définis par six caractéristiques dont dépend un ensemble ouvert de compétences.
Ces éléments sont chiffrés en nombre de D6, éventuellement accompagnés de fractions de dés (un D6 équivaut à +3), par exemple 3D6+2.
Cette valeur représente le nombre de dés à lancer lors d'un test, leur somme, éventuellement modulée par des modificateurs de circonstance, devant dépasser la difficulté.
Les joueurs disposent par ailleurs de deux réserves de points.
Les points de personnage permettent d'ajouter des dés à leurs jets mais aussi d'augmenter les compétences du personnage.
Les points de Cojones (à prononcer à l'espagnole bien sûr : "Coronès"), plus rares mais plus puissants, permettent de doubler le nombre de dés lancés.
Ces règles sont complétées par un système de gestion de la psychologie - stress et folie - et un autre sur la gestion de la contamination des zombies.
Mon PJ se nomme Stuart Goldberg.
Stuart "Stu" Goldberg (né le 10 juillet 1980 à Malden, Massachusetts) est un ingénieur en armement.
Goldberg est un nom de famille d'origine allemande ou yiddish, qui signifie «montagne d'or».
Il est courant chez les juifs ashkénazes…
Les parents de Stuart sont des propriétaires immobiliers très respectés à Malden.
Très tôt, le petit Stu se montre plus intelligent que la normale, il a la bosse des maths.
En grandissant, le nerd développe de l’ambition…
La famille riche de Stuart lui permet donc de faire la plus prestigieuse école d’ingénieurs du Massachusetts, le MIT.
Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est un institut de recherche américain et une université, spécialisé dans les domaines de la science et de la technologie.
Situé à Cambridge, dans l'État du Massachusetts, à proximité immédiate de Boston, au nord-est des États-Unis, le MIT est souvent considéré comme une des meilleures universités mondiales.
Stuart est diplômé des départements d’aéronautique et de génie mécanique.
A peine sorti du MIT, à 23 ans en 2003, il est recruté par la société privée Lockheed Martin.
Lockheed Martin est la première entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité.
Comme ses principaux concurrents, elle conçoit et réalise différents produits dans lesquels l'électronique et la technologie jouent un rôle déterminant.
Aujourd'hui, Lockheed Martin reste entre autres connue pour ses avions de combat, le F-16, le F-22 et le F-35.
Stuart travaille surtout sur les systèmes d’armements de ces appareils… mais il souhaite vraiment faire de la recherche dans le domaine des armes à feu pour l’infanterie.
Il quitte donc Lockheed Martin à 25 ans, malgré ses 65000 $ de salaire mensuel.
Stu intègre alors l’armée américaine, comme ingénieur de l’armement.
Il travaille d’abord à l’ERDL : Le United States Army Engineer Research and Development Laboratory (ERDL) est un centre de recherche du Corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis situé à Fort Belvoir, en Virginie.
En 2006, Stuart est intégré à l’AMC : L’U.S. Army Materiel Command (AMC) est un commandement majeur de l’United States Army basé à Alexandria, aussi en Virginie.
L'AMC a pour but d'assurer le soutien logistique aux soldats de la U.S. Army ainsi qu'aux soldats alliés.
Le but de Stuart est d’intégrer l’ARDEC qui fait partie de l’AMC…
L’United States Army Armament Research, Development and Engineering Center (ARDEC), dont le quartier-général est à Picatinny Arsenal, au New Jersey, n’accepte malheureusement aucun membre n’ayant jamais connu le combat réel.
Depuis que Stuart est militaire, il pratique le tir, pour mieux connaître les armes qu’il est censé améliorer, mais cela ne suffit pas pour l’ARDEC, qui ne veut que des ingénieurs connaissant les risques du front, refusant les théoriciens ignorant les conditions réelles du combat.
Stuart doit donc participer à l'intervention militaire en Irak durant la seconde guerre du Golfe.
Il est donc volontaire pour l'Opération Bashaer al-Kheir (ciblant des responsables insurgés et terroristes).
Après cette épreuve du feu, devenu un vétéran de 32 ans, Stuart rentre au pays, et intègre enfin l’ARDEC, où il travaille depuis à l’élaboration des armes à feu du futur.
En tant qu’américain, et encore plus en tant que juif, Stuart se méfie des arabes et des noirs, qu’il considère comme tous musulmans, et donc potentiellement terroristes.
Mais, cela s’est encore aggravé depuis son expérience militaire sur les fronts du moyen orient, ayant perdu des camarades au combat, sa méfiance envers l’Islam s’est transformée en haine.
Il est de plus atteint de « troubles comportementaux de guerre », qui sont des troubles psychiques et relationnels qui apparaissent en condition de stress intense.
Ces troubles post-traumatiques sont des cauchemars et des insomnies, de la paranoïa, et parfois même des hallucinations !
L'épuisement moral (face à l'exposition au risque de mourir, à la vue d'autrui mourant, à l'acte de tuer, à la torture, à des actes contredisant la morale ou l'éthique du soldat...) à l'obligation d'obéir à des ordres éventuellement incompréhensibles ou paraissant inappropriés mène à la dissonance cognitive.
Les troubles comportementaux générés par ces situations pourraient être dus à la distance que doit prendre l'esprit du combattant avec la réalité.
Il ne devient pas insensible, mais pour sauvegarder sa santé mentale, l'esprit se dissocierait des actes qu'il commet.
C’est pourquoi les conditions de la guerre entraînent souvent des troubles comportementaux menant à la cruauté, aux abus, et aux crimes de guerre gratuits.
Lorsqu’il est en situation de stress intense, l’esprit de Stuart recours alors à la dissonance cognitive, et peut lui faire commettre des actes absolument atroces, qu’on imaginerait jamais faits par un petit ingénieur binoclard, car c’est comme si il libérait alors une double personnalité, celle du « soldat vengeur », pour survivre à toute situation, physiquement comme psychologiquement.
Quand son double destructeur est libéré, Stu hurle des insultes en Yiddish, en massacrant ceux qui se dressent contre lui :
A broch tsi dir! - Une malédiction sur toi !
A feier zol im trefen - Il devrait bruler !
A klog tzi meine sonim! - Une malédiction sur mes ennemis !
Chamoyer di ainer! - Tu es un imbécile! Tu es un idiot !
Chazzer – Porc !
Dershtikt zolsti veren! - Tu devrais t'étouffer !
Drek - Excrément humain !
Dimkop - Abruti, cancre !
Ein nehoreh - Le mauvais œil sur toi !
Farfoylt - Moisi, pourri !
Fortz – Pet !
Gai avek! - Va-t-en !
Gai in drerd arein! - Va en enfer !
Gai kucken aufen yam! - Va te perdre !
Gai platz! - Va éclater !
Gai shlog dein kop en vant! - Va cogner ta tête contre le mur !
Gai strasheh di vantzen - Tu ne m'effraies pas !
Geharget zolstu veren! - Que tu sois tué !
Groisser gornisht - Grand bon à rien !
Hoizer gaier – Mendiant !
Ich feif oif dir! - Je te dédaigne ! Va au diable !
Ich hob im feint - Je te déteste !
Ipish - Mauvaise odeur !
Lig in drerd! – Crève !
Loch in kop - Un trou dans ta tête !
Mamzer – Bâtard !
Me ken brechen! - On peut vomir de cela !
Mieskeit – Mocheté !
Récit des Aventures :
Cette nuit tout a changé.
Pour la plupart, c’est la nuit où une bonne partie de notre civilisation moderne s’est effondrée…
La nuit où les morts sont revenus à la vie !
Mais pour moi, c’est surtout la nuit où je ne suis pas resté à cauchemarder en pissant au lit…
La nuit où mon destin a basculé.
Je suis dans l’hélico qui nous exfiltre vers je ne sais où…
Je regarde autour de moi, les visages de ces quasi-inconnus, aux regards perdus dans le vague.
Ils pensent à tout ce qu’ils ont perdu, à leurs vies qui s’écroulent…
Moi, j’avais déjà plus de vie.
J’étends ma main devant moi, à hauteur de mon visage, et l’observe : elle tremble…
C’est dû à l’hélicoptère ?
Sûrement pas.
Je referme rapidement le poing, avant que quelqu’un ne le voie.
Je ramène ma main instinctivement sur mon médaillon, et cherche à me souvenir d’une prière, dans mon esprit embrumé par l’alcool et la fatigue.
Tefilat haderekh, la prière du voyage, par lequel un voyageur exprime son souhait d'arriver à destination sans encombre, c’est l’idéal en cette situation…
Je récite mentalement la bénédiction, en serrant mon médaillon au creux de ma paume :
Baroukh ata Adonaï, Elohènou, melekh ha‑olam, asher kideshanou bemitzvotav, …
Tout a commencé dans ce bowling, au bord de l’autoroute, où je m’étais arrêté pour boire un verre, en revenant des funérailles de Terry.
La morsure du jeune Stuart par ce qu’on prenait alors pour un junkie, l’accident de voiture qu’on pensait dû à une crise cardiaque, la menace de l’épidémie à la télé, tout s’est passé très vite, les choses se sont emballées, et on s’est retrouvé à prendre les commandes, par instinct de survie.
On pensait d’abord à rester planqués dans le bowling jusqu’à l’aube, pour ensuite rejoindre une ancienne base militaire que je connaissais au sud de Kansas-city…
Mais cette conne de journaliste nous a ouvert les yeux, il fallait rejoindre plutôt le point d’exfiltration au nord de la ville, sous peine de se faire napalmer le cul avec ces schmocks de zomblards !
On n’a pas attendu l’aube, car les contaminés étaient attirés autour du bâtiment par le bruit du groupe électrogène.
Ce dernier a explosé, atteint par un superbe lancer de cocktail molotov de Maggie, les morts-vivants sont allés voir le feu, et nous on en a profité pour foncer à nos bagnoles !
On n’a pas sauvé tout le monde, le sheriff, le garde de la sécurité, les pétasses de pom pom girls, beaucoup sont restés sur place à nourrir les monstres, les tripes étalées sur le bitume.
Mais la plupart nous ont suivis quand même, le directeur, le cuistot, le barman, Curtis (le frère du jeune Stuart, abandonné ficelé dans la réserve, en pleine transformation), la journaliste et son cameraman, ils ont finalement pigé que s’ils voulaient avoir une chance de s’en sortir, il fallait qu’ils nous collent aux basques, pas seulement parce qu’on avait les flingues, mais surtout parce qu’on prenait des initiatives, des risques, des décisions, mus par je ne sais quelle force…
Première étape, un drugstore où choper des vivres, du matos, et de l’essence, mais Arden, son demeuré de proprio complotiste, ne voulait pas quitter ses murs, trop attaché à son bien, incapable de comprendre la gravité de la situation.
J’ai dû le faire prisonnier pour l’emporter de force, le « sauver contre son gré »…
Avais-je le droit de faire ça ?
Ce type ne devait-il pas plutôt mourir comme il l’avait choisi, au milieu de ce qui fut sa vie jusque-là ?
Par réflexe, j’ai fait le boy-scout, sans vraiment peser le pour et le contre.
Qui ais-je vraiment cherché à sauver ?
Arden, un goy, black de surcroît, ou mon âme des remords de la guerre ?
Ça a été beaucoup plus dur de fuir cet endroit, encore plus de zombies, une soixantaine, Tom qui tombe du toit en tentant de foutre le feu au groupe électrogène, le plan de les attirer d’un côté des rayonnages pour sortir de l’autre, l’incendie, la panique…
Maggie s’est fait mordre, je suis retourné en arrière pour la sortir de là, malgré que mon cardio soit merdique et que je ne cours pas assez vite pour leur échapper.
Alors que Maggie surgissait de la station-service en détalant malgré sa blessure, j’ai vu ma dernière heure arriver, des zomblards enflammés aux fesses.
Et là, c’est Tom qui me sauve la vie, il vide quasiment son chargeur pour flinguer ceux qui me rattrapaient.
Pourquoi a-t-il fait ça ?
Il me traitait de pauvre con à chaque fois que je voulais m’encombrer de « boulets » incapables de se défendre eux-mêmes, et pourtant au lieu de courir à son pick-up, il est resté là, sur le seuil de la porte, au milieu des monstres, à me couvrir, comme un frère d’armes sur le front.
Qu’est-ce qu’il a vu en moi qui lui a fait prendre un risque pareil ?
A croire que mes conneries de boy scout c’est contagieux finalement !
On y est arrivé, pas tous (la journaliste et son cameraman tournent une émission culinaire en enfer), mais on a pu reprendre la route.
Tom a perdu son pick-up, ça l’a grave foutu en rogne.
Doc Summer a soigné Maggie, elle est solide, elle ne s’est pas changée en monstre comme les autres…
On a atteint le point d’exfiltration.
On nous a scannés, puis ce type étrange de One-World est venu nous proposer de rejoindre sa milice privée des Z-Corps.
Pour l’instant, on a juste dit qu’on allait y réfléchir…
La priorité c’était d’abord de se barrer d’ici !
En regardant par le hublot de l’hélicoptère de transport de troupes, je vois les fermes qui flambent au milieu de la campagne plongée dans les ténèbres.
D’ici, tout parait minuscule, dérisoire, comme nos vies dans cette tourmente…
Je tourne la tête vers mes camarades de survie.
Ils sont aussi entrain de psychoter, chacun dans leur coin, l’adrénaline retombant.
Summer, la doctoresse intègre, mignonne à croquer, je crois qu’elle m’apprécie, même si je suis un connard d’ingénieur en armement, Magdalena, la sportive triathlète, solide et fonceuse, dommage qu’elle soit mariée (même si son John Mc Kee est un gars sympa sur qui on peut compter), Tom, le redneck éduqué à l’encyclopédie, moins con qu’il n’en a l’air, à qui je dois de respirer encore cette nuit…
Je repense à ce moment où Maggie a pris le temps de me remercier d’être revenu la chercher.
Ça vaut toutes mes conneries de médailles un putain de moment comme ça.
Je relâche mon pendentif et replace ma main à hauteur de mon visage…
Elle ne tremble plus.
Récit par le PNJ Curtis :
Jeudi 13 Septembre 2012…4h36
Je ne sais pas pourquoi je suis là.
Je ne sais même pas pourquoi je suis encore en vie.
Tout se mélange… je n’arrive plus à discerner la réalité.
Les médecins m’ont dit qu’il s’agissait d’un choc post-traumatique. Ils m’ont tous conseillés la même chose… pour une fois que ces crétins de l’armée sont d’accord avec OneWorld… : « Vous devez retranscrire les évènements de la nuit passée, Curtis, comme vous écririez un scénario, pour vous permettre de vous en détacher. »
Alors c’est ce que je fais !!
L’aube va bientôt pointer le bout de son nez, je me regarde dans un miroir… je n’ai peut-être pas fini comme les autres, mais je leur ressemble déjà… 3 nuits que je ne peux pas fermer l’œil… ce sont toujours les mêmes images, toujours les mêmes cris, toujours les mêmes odeurs.
Je revenais de l’enterrement de ma mère avec le frangin Stan, je voyais bien qu’il n’allait pas au mieux. Evidemment, lui il côtoyait encore souvent notre mère, moi ça faisait déjà plusieurs années que j’avais quitté le cocon pour mon boulot à Boston.
Je lui avais proposé qu’on aille se changer les idées devant une pinte. Sur la route, il y avait ce Bowling, qui avait ouvert avant que je parte et qui dans mes souvenirs était un lieu sympa.
La soirée était déjà bien entamée, et malgré quelques bières je n’arrivais pas à calmer Stan. Cela avait du attirait quelques regards, car en milieu de soirée, une jeune femme blonde, assez mignonne de surcroit, est venue nous proposer une partie de bowling avec son mari. Mais Stan n’était clairement pas en état. J’apprendrais plus tard, qu’elle s’appelait Magdalena, et était une championne norvégienne de biathlon naturalisée suite à son mariage avec John.
La soirée semblait des plus normales même en ce jour de deuil. Mais à un moment, tout est partie en live. Il était environ 22h15 lorsqu’on a entendu ce gros barouf dans la salle de restaurant. J’ai dit à Stan de rester là, que j’allais voir. On s’est précipité avec d’autres personnes du bar et du bowling.
Un fou du volant venait de s’encastrer dans la vitrine du restaurant. Deux tourtereaux, à priori, en train de diner semblait légèrement choqué. Tandis que le vigile était déjà auprès du conducteur pour le relevé de son klaxon strident.
Il était mort !!!
J’étais un peu perdu, le type ne semblait pas avoir subi de lourde blessure, la voiture n’était même pas tellement abimée…comment pouvait-il être mort ??
Alors que le vigile prévenait le shérif, d’autres clients du bar avaient pris l’initiative de sortir le corps de la voiture et de le couvrir. Je n’avais pas remarqué ces personnes jusqu’à présent, trop embué dans ma journée. Mais, de ce que je pouvais entendre, une médecin était présente.
Le type s’appelait John Blutter d’après le pass magnétique retrouvé dans son vide poche, il bossait pour OneWorld, certainement dans un de leur laboratoire ou unité situé à Alma. Je ne connaissais pas vraiment cette société spécialisée dans les travaux sur l’analyse de l’eau avant, mais maintenant je me dis qu’il pourrait bien nous sortir de cette situation. L’armée n’est pas capable de faire quoi que ce soit d’efficace, la preuve, avant-hier, l’opération qui devait permettre de récupérer Lawrence s’est soldée par une retraite désordonnée lorsque plus de la moitié des effectifs engagés n’ont plus répondu. Depuis hier, des vidéos circulent sur le net et sur toutes les chaines d’infos, plus d’une centaine de civils et de réfugiés ont été abattus de sang-froid par les militaires pendant cette opération.
C’était trop de mort en une seule journée pour moi, je décidais alors de rentrer dans le bar rejoindre mon frère et siffler ma pinte d’une traite pour pouvoir partir au plus vite, d’autant que le shérif venait d’arriver. Mais Stan n’était plus là.
C’est alors que je l’ai vu rentrer par la porte arrière de la salle en se tenant le bras et l’air énervé. Il est allé directement voir le barman avant de partir vers la salle de restaurant. Voyant que quelque chose clochait, j’ai sifflé ma bière pour me redonner de l’entrain et je suis parti à sa suite.
En entrant dans la salle de restaurant, mon frère était là, en pleine discussion avec la médecin et une personne.
Il venait de se faire mordre par un junkie alors qu’il était sorti fumer une cigarette. La seconde personne était tout de suite parti à l’arrière du bowling pour essayer de trouver ces junkies. J’étais resté avec mon frère et la médecin, qui, j’allais l’apprendre s’appeler Summer. Une belle brune d’une trentaine d’année, qui venait d’être mutée dans ce trou. La morsure ne semblait pas trop méchante, bien désinfectée puis bandée, Stan devrait s’en remettre en quelques jours, c’était un costaud.
Mais après quelques minutes, il était déjà pris de fièvre et de toux. Il venait de parler dans un flash info d’une épidémie de grippe assez coriace sur Topeka. Peut-être ce junkie l’avait attrapé puis refilé à mon frangin ?? Je préférais rester avec lui et surveiller son état, quand tout à coup j’ai vu à travers la bais vitrée quelque chose de totalement inconcevable : l’accidenté était debout... Mon sang ne fit qu’un tour, le vigile, la médecin et le shérif avait pris son pouls !! Comment se pouvait-il qu’ils se soient tous trompés. Le vigile, Greg, s’était rapproché de lui pour voir si tout aller bien et c’est alors qu’il lui a sauté au coup et l’a mordu violemment au niveau de la nuque. Je vois encore l’expression de Greg sur son visage, surpris et apeuré. Il est tout de suite tombé au sol, pris de convulsion. Ça n’a duré que quelques secondes, et tout était fini.
Le shérif a bien tenté d’interpeller ce monstre sanguinaire, mais après l’avoir mis en joue et lui avoir tirer 3 balles dans le torse, il a déguerpi comme un lapin… enfin plutôt comme un cochon vu la couenne qui dépassait de son pantalon.
J’ai alors été obligé de revenir auprès de mon frère qui semblait aller de plus en plus mal, la fièvre avait empirer en quelques minutes à peine, son pouls était très faible. J’ai rappelé la médecin en catastrophe pour qu’elle vienne l’ausculter et alors qu’elle m’indiquait ne pas savoir quoi faire, n’avoir jamais vu une grippe comme celle-là, le type qui l’accompagnait tout à l’heure resurgit accompagné d’un autre gus que j’avais croisé auparavant. Je saurais bientôt que ces deux gars, Stuart, l’ingénieur en armement bossant pour l’armée et Tom, le charpentier un peu redneck sur les bords, allaient me sauver la vie. Estomaqué et sur les nerfs, ils venaient de croiser la route du shérif suivi de près par notre mort-vivant.
Ils confirmaient ce que je ne voulais pas m’autoriser à croire… je n’avais pas rêvé lorsque je l’avais vu revenir d’entre les morts.
Je ne voulais plus laisser Stan tout seul… tous ces morts, il était hors de question que je perde Stan aussi. Impossible de m’y résoudre !!! Le ton montait avec les autres, qui sachant qu’il avait été mordu, voulaient l’isoler.
Mais le temps de ce débat animé, Stan avait succombé à ces blessures.
Je ne pouvais pas y croire, je ne pouvais m’y résoudre, mais il était bel et bien mort. A partir de là, j’ai perdu pied… mon esprit s’est envolé à des lieux de cet endroit.
J’ai quelques images, quelques flashs… la coupure d’électricité… la mise en route du groupe électrogène pour pouvoir fermer et protéger les issues… la prise en main de notre petit groupe par le quintet de courageux armé… la fuite après l’explosion du groupe électrogène pour faire diversion… la rencontre avec Arden, le gérant du drugstore où nous avons pu faire le plein de provision, de munitions et d’essence… l’encerclement du drugstore par une soixantaine de zombies… la chute du toit de Tom… la morsure de Maggy… la fuite in extremis… la lumière… enfin… lorsque nous arrivons sur un cordon sanitaire de l’armée qui nous amènerais finalement jusqu’à un lieu sécurisé, l’aéroport de Kansas City.
Je ne sais même plus si j’ai vraiment vécu ça, seul le récit des autres et les reportages me permettent de me raccrocher à cette réalité sans sombrer dans la folie.
Après l’arrivée à l’aéroport international de Kansas City, nous avons vite été pris en charge puis exfiltré en hélicoptère vers un camp de réfugié à l’extérieur du périmètre infectée, proche de Pittsburg. La ville ne semble pas en proie à la pandémie et le camp parait sûr, d’autant que le déploiement de force militaire est impressionnant. Nous avons déjà passé la nuit dernière dans ce camp, et bien que je n’arrive toujours pas à fermer l’œil, j’ai enfin réussi à me calmer. Nous avons été obligés de tous porter ces combinaisons blanches portant le logo OW et de bruler nos vêtements pour éviter toute contamination. Nos effets personnels ont été rassemblé dans de grands sacs plastiques blancs en attendant de pouvoir les décontaminer… enfin ce qu’il nous reste de nos effets personnels puisque beaucoup de choses nous ont été confisqués par l’armée dès notre arrivée dans le camp.
Jeudi 13 Septembre 2012… 5h12
Des coups de feu viennent de retentir aux abords du camp.
Les haut-parleurs du camp hurlent des ordres de déploiement pour les militaires et nous enjoignent de nous préparer rapidement et de prendre le strict minimum de nos affaires personnelles avec nous.
Alors qu’on me dirige vers un camion militaire, je vois le groupe de mes 5 sauveurs monter à bord d’une camionnette blanche avec des personnels en tenue de la société OneWorld.
Déconcerté, je demande au militaire tout proche ce que cela signifie… Il me répond d’un air plein d’amertume : « Ces vendus de OneWorld participe à quelques déplacements des réfugiés du Kansas et seconde le CDC (Center for Disease Control) dans leurs recherches. Mais ne vous inquiétez pas, nous gérons ces énergumènes et ne leur confions que les cas désespérés. »
Vu les prouesses de l’armée, j’aurais préféré être un de ces cas désespérés, au moins j’aurais eu une chance de survivre...
Ce matin, je cours avec mes amis John & Magdalena, les deux sportifs de haut niveau m’entraînent, car j’ai besoin d’un meilleur cardio.
Ça fait quelques jours qu’on fait ça, le matin au lever, avant de démarrer la journée de cours pour intégrer la brigade Z-Corps.
Magdalena essaie de m’endurcir, par toutes sortes d’exercices physiques, principalement des séries d’abdos, mais aussi en m’habituant à prendre des coups, aussi je lui sers de sparring partner en salle de gym.
Ma résistance et mes compétences de sprinter commencent à s’améliorer doucement…
Elles seront nécessaires pour survivre à la nouvelle vie qui nous attend.
Tout en faisant mon jogging matinal, je me remémore les évènements qui nous ont amenés jusque-là.
Nous avions été transférés dans un laboratoire de One World sur Wichita depuis le camp militaire de Pittsburg.
Sur la route, au niveau de Fredonia, avant de rejoindre la 400 pour Wichita, trois pneus de la camionnette avaient éclatés en roulant sur des débris.
Il fallait marcher jusqu’à une station pour chauffeurs routiers, pour espérer y retrouver un véhicule.
Mais un zombie bloquait l’accès, du coup je faisais diversion pour que les autres atteignent la station, couvert par les tirs de couteau de Maggie, et les coups de hache de Tom.
On a ainsi récupéré un semi-remorque, et une caisse de fermier, dont j’ai débloqué les démarreurs, et on a donc pu reprendre notre route.
Arrivés à Wichita, on a d’abord été délestés de nos armes par les vigiles de One World, puis on est monté au premier étage du labo, où on nous a enfermés chacun dans une chambre individuelle.
Là, nous avons dû jeter nos vêtements et effets personnels à l’incinérateur, prendre une douche désinfectante, se vêtir d’une combinaison blanche de patient (cobaye ?), avaler quelques médocs, et même signer une autorisation de prélèvement d’organes, avant de pouvoir circuler dans cet étage, sous bonne surveillance.
Me ken brechen (On peut vomir de cela) !
Nous connaissions déjà quelques autres patients qui avaient fait la route avec nous (une vielle, un jeune mexicain, une maman avec son bébé, et un type traumatisé), mais il y en avait plein d’autres enfermés ici comme nous, à faire des tests.
Les infirmières étaient accueillantes, mais nous restions méfiants.
En furetant partout, et en interrogeant infirmières, patients, et autres vigiles, nous ne tardions pas à apprendre que les chefs du labo étaient les docteurs Delaweare et Strong, et repérions une infirmière au comportement louche, nommée Sigourney (que Magdalena avait même vu empoisonner un patient).
Maggie avait réussi à se procurer une arme à feu cachée par la vielle patiente, et moi un passe magnétique subtilisé par le jeune mexicain à un vigile.
Le soir, comme j’avais analysé les failles de la sécurité, les coriaces Tom et Maggie sont passés par la fenêtre pour atteindre par le mur extérieur, celle du bureau de Strong.
Puis ils m’ont envoyé une corde faite de draps noués, pour m’y hisser, et là j’ai pu pirater l’ordinateur du responsable.
J’ai découvert ainsi que Delaweare et Strong cherchent pour One World à la fois à sélectionner des recrues pour les brigades Z-Corps qui auraient un gêne réduisant les chances de contagion, et aussi à créer une arme biologique appelée « Agent Gris », qui ralentira la mobilité des zombies.
Nous sommes redescendus en remettant tout en ordre.
Mais notre nuit agitée ne s’est pas arrêté là, puisque nous avons aussi attrapée l’infirmière Sigourney alors qu’elle tentait d’hypnotiser le patient taré pour qu’il foute la merde.
Ein nehoreh (Le mauvais œil sur toi) !
Maggie et Summer l’avait choppée, mais ne parvenait pas à la faire parler, je suis donc intervenu avec une idée de génie : apportant un verre d’eau, je lui ai fait croire qu’il s’agissait de celui qu’elle avait empoisonné dans l’après-midi, et que j’allais la forcer à boire !
Elle a donc avoué qu’elle bossait pour une société concurrence, la True-Think, et que sa mission d’infiltration consistait à saboter les travaux de One-World en provoquant le plus de bordel possible !
Nous avons donc remis cette sale espionne aux vigiles, ainsi que le patient taré stoppé par Tom avant son pétage de plomb (il en profita même pour lui prendre le gun fourni par Sigourney, sans le signaler aux autorités bien évidemment).
Du coup, j’en profitais pour réclamer un rendez-vous avec le docteur Strong…
Le lendemain matin, forcément nos exploits nocturnes nous permirent de rencontrer le chef de l’établissement.
Je négociais alors que notre futur recrutement dans les Z-Corps nécessitait une totale transparence de sa part, et il finit pas nous avouer l’existence dans les sous-sols d’une galerie menant à un hangar, où son collègue Delawaere testait l’agent gris balbutiant sur des zombies prisonniers.
Cela expliquait la porte sous haute surveillance que Summer avait déjà repérée la veille dans le garage…
Strong accepta de nous faire faire le tour des locaux jusque-là inaccessibles, mais alors que nous descendions pour visiter le fameux hangar, une alerte retentit !
En effet, le périmètre des militaires surveillant l’enceinte avait cédé, les prisonniers zombies s’étaient libérés dans le hangar, et les vigiles du rez-de-chaussée étaient attaqués sur deux fronts : l’escalier menant au garage, ainsi que la verrière donnant dans la cour.
Une partie de mes amis retenaient les zombies de l’escalier avec nos deux petits flingues conservés malgré l’interdiction (encore heureux), tandis qu’une autre moitié du groupe se ruait dans le bureau de sécurité pour récupérer nos autres armes confisquées à l’arrivée.
De mon côté, je me joignais aux vigiles du hall pour faire un feu nourri sur les zombies au travers de la verrière, avant d’ordonner aux gardes de se retirer et de barricader les portes.
Une fois tous armés, le docteur Strong est descendu de sa tour d’ivoire, ses résultats d’analyses sous le bras, avec l’ordre venant des pontes de One-World d’abandonner cette installation en péril.
Tandis que les autres nettoyait l’escalier, Tom, John et moi sommes montés alerter les patients avec lesquels nous avions sympathisé, redescendant avec la jeune maman, la vieille et le mexicain.
Nous avons donc forcé le passage avec quelques vigiles armés, traversant une horde dans les garages, pour atteindre des véhicules.
Profitant du mur de tireurs attirant l’attention des monstres, Maggie a courageusement contourné les zombies en courant, atteint le truck, et démarré en
trombe.
Un énorme zombie, difforme et ventru, se joignait alors aux autres depuis le souterrain du hangar, mais Maggie l’a écrasé contre le mur de béton avec son camion, avant de défoncer les portes du
garage.
Gai shlog dein kop en vant (Va cogner ta tête contre le mur) !
Abattant les derniers morts vivants, nous nous sommes engouffrés dans une camionnette One World pour la suivre, Tom et moi aidant la vieille patiente à marcher.
Derrière nous, les labos tombaient entre les mains des morts vivants affamés…
Nous avons ainsi roulés jusqu’à une autre installation One World, indiquée par le docteur Strong, pour nous y réfugier.
Depuis, on nous y enseigne tout ce que doivent savoir les Z-Corps sur ces monstres, et la façon de les combattre…
Seront nous à la hauteur ?
Seul Dieu peut y répondre…
Baroukh Ata Ado-naï Eloh-énou Mélèkh Ha-'Olam 'Ossé Ma'assé Béréchit
Béni Tu es Hachem notre Dieu Roi de l'univers qui fait l'œuvre du Commencement…
Lundi 15 Octobre 2012…10h00
Lieu : Mess de la base aérienne Hunter Army Airfield, Savannah, Géorgie
A peine débarqué de notre Boeing C-17 GlobeMaster III en provenance de Santa Fe, Nouveau Mexique, mes amis Stu, Doc et Tom, ma femme et moi-même, nous sommes dirigés vers le réfectoire de la base militaire parmi des dizaines, voire centaines d’autres personnes hésitantes entre étonnement et excitation. Il faut dire que les évènements des derniers jours ont tout accéléré…
Quand j’y repense, tout avait commencé sur les chapeaux de roues. Notre petit groupe s’était rencontré dans un bowling un peu miteux le long de l’Interstate 70, près de Topeka, Kansas. Là, tout était parti en vrille, après qu’un chauffard eu défoncé la baie vitrée du restaurant, et même si ça n’avait pas été simple pour nous, il avait bien fallu se rendre à l’évidence ce soir-là… les morts revenaient à la vie et ce n’était pas pour une partie de bowling !! Nous avions réussi à nous en sortir indemne cette nuit-là (bien que j’aie eu très peur pour Maggy lorsqu’elle s’est faite mordre) et même à sauver des gens.
Le lendemain, nous étions évacués vers une base temporaire de l’armée à Pittsburg, Kansas. Mais dès le surlendemain, nous avions dus être de nouveau évacué, à cause de l’arrivée en nombres de morts-vivants. A ceci près, que c’est à partir de ce moment que nous avons été pris en charge par OneWorld.
L’arrivée jusqu’à la clinique OneWorld de Wichita, Kansas, n’avait pas été de tout repos, et bien que nos chauffeurs nous aient expliqué que nous étions juste de passage dans la clinique pour quelques tests et relevés de données car nous semblions montrer une certaine résistance au « virus », une part de nous craignait que nous soyons en fait des cobayes. Il faut dire qu’à ce moment-là, nous ne savions pas grand-chose de OneWorld, par contre nous savions que l’armée n’avait pas hésité à abattre des civils dans les rues de Topeka, Kansas. Bien que je n’étais plus sûr que Dieu puisse nous venir en aide, il était hors de question de prendre partie à de telles ignominies.
Comme prévu, le séjour à la clinique fut bref… mais pas pour les raisons escomptées. Quoiqu’il en soit, ce séjour fut salvateur dans le sens où il nous a permis de confirmer les bonnes intentions de OneWorld, leur volonté d’aider les gens et de trouver des moyens de contrer cette maladie. Et aussi, que ce monde, même en train de s’effondrer, regorger toujours autant de crapules prêtes à tous pour leurs propres intérêts.
A nouveau et à peine 3 jours après le début de tout ce bordel, nous étions aux prises avec des morts-vivants. Il en venait de partout, le rez-de-chaussée était rempli, les gardes submergés, le sous-sol grouillant de ces sous-êtres, nous amenant même devant cette chose, ce blob, qui ne pouvait être que le fruit d’une coucherie entre Satan et Belzebuth. Dieu nous avait définitivement abandonné, il ne faisait plus aucun doute.
Mais malgré cela, à nouveau, nous nous en sortions indemne et à nouveau nous sauvions des gens et parmi eux le docteur Strong qui pu nous indiquer l’institut OneWorld de Santa Fe, Nouveau Mexique, comme base de repli temporaire en dehors de la zone d’évolution de la contamination.
Nous avons donc atteint la base de Santa Fe, Nouveau Mexique, en cette matinée du jour 4, sans encombre, et sains et saufs. J’aurais pu dire que Dieu avait été clément avec nous cette fois-ci, pourtant, il me semblait que j’avais laissé une part importante de moi-même, là-bas, dans le sous-sol de cette clinique… Dieu n’était plus là pour nous !! L’avait-il jamais été ?
Les jours suivants, en cette fin de semaine 1, tout semblait trop calme dans la base, et dans les rues, personnes ne semblaient avoir connaissance de ce virus. Aucune information ne circulait, ni dans les journaux, ni à la télé. Mais nous, nous savions, nous redoutions.
C’est pour ça que nous avons pris la décision de nous préparer, et d’essayer de venir en aide aux gens. Ensemble, nous décidions d’intégrer OneWorld. Ils nous proposaient dans un premier temps de nous retaper, de nous renforcer, en s’exerçant physiquement et mentalement avec leurs équipes. Nous n’étions pas prêts à retourner sur le terrain avec les agents de OneWorld pour l’instant, d’autant qu’à ce moment-là, OneWorld n’avait pas encore l’appui des gouvernements et populations pour intervenir militairement. Et pour sûr, l’armée n’avait laissé fuiter que peu d’informations vers eux, et laissait sous-entendre qu’elle gérait la situation.
A partir de la semaine 2, nous avons donc commencer notre routine : sport le matin, endurance, renforcement musculaire, et l’après-midi, recherche d’informations, exercice de stratégie et manœuvre militaire, réflexions et débats autour des évènements. Les équipes de OneWorld nous aident, nous aiguillent mais ne peuvent encore à proprement nous former. Mettre sur pied une milice privée aux yeux de tous et sans l’accord d’aucun reviendrait tout simplement à nous discréditer d’autant que face aux multiplications de cas à Topeka, Kansas, les premiers journaux télévisés avaient alors commencé à évoquer une nouvelle grippe A extrêmement foudroyante et à accuser la société OneWorld. Bien évidemment, ce ne sont pas ces charlatans de journaleux qui parleront de la sordide réalité que nous connaissons, et comme d’habitude, c’est le Net qui a laissé filer les vidéos de morts de vivant. C’est à ce moment-là que OneWorld a décidé de contre attaqué en révélant toute la vérité sur l’armée et les médecins à leur botte, leur incompétence et leur zèle a entrainé une propagation du virus et l’assassinat de dizaine de personnes non-infectées. L’opinion avait changé de camps, mais le gouvernement maintenait ces positions.
Les semaines suivantes ont été de mal en pire, les journalistes ne pouvant plus faire leur reportage face à une armée particulièrement autoritaire, les bavures se multipliant : tabassages, tirs sur des civils, camps d’isolation insalubre. La politique du ministre de la défense s’est révélée totalement inefficace. Tout le Kansas a été touché, ainsi que New York et la Louisiane. Puis ça a été au tour du Missouri, de l’Arkansas, du Tennessee, du Texas, de la Californie et même du Mexique. Rien ne pouvait l’arrêter. L’OMS a alors reconnu la gravité de la situation et l’incompétence de CDC et encouragé tous les pays à fermer leur frontière.
Bryan Clark a alors permis de marquer un tournant dans l’histoire en accusant publiquement l’armée d’être incompétente et de chercher à effacer les preuves de leur responsabilité dans l’affaire d’Alma. Après avoir présenté le gaz Agent Gris, nouvelle arme capable de diminuer les capacités des Hostiles au point de les rendre vulnérable, il avait d’ailleurs enjoint tous les médias de rejoindre Alma pour constater le complot de l’armée et proposé que le gouvernement fasse appel aux forces de OneWorld ; les ZCorps.
Tout ça avait dû mettre le feu aux poudres, parce qu’il y a tout juste 7 jours, en début de semaine 5, nous apprenions avec effroi que Topeka et ces alentours avait été totalement détruits par les bombardements de l’armée. Ça a été l’électrochoc, des milliers de personne sont descendus dans les rues pour demander l’intervention de OneWorld. Comment était-ce possible ? L’homme était-il à ce point inhumain ? Dieu nous avait vraiment abandonné !!
Mais il y a 2 jours, le Congrés des Etats-Unis a reconnu les unités ZCorps comme force d’intervention. Et me voilà donc, moi, avec mes amis sur la base opérationnelle de formation de OneWorld en Géorgie.
Nous sommes accueillis dans le mess par un imposant bonhomme, la soixantaine, épaule de footballeur américain : « Je suis John Harvey Donaldson, pour vous tous ce sera, Maître Contrôleur Général. Je suis le bras droit de Bryan Clark, je pense que tout le monde maintenant voit de qui je parle !! Je suis en charge des unités ZCorps, je suis en charge de vous former le plus rapidement possible à intervenir sur le terrain. Comme vous l’avez sûrement entendu, c’est le Congrès qui nous a donné pouvoir d’intervention, et nous recevons, je reçois donc mes ordres directement du Président des Etats-Unis. A l’heure où je vous parle, les premières équipes ZCorps sont sur le terrain. Vous allez être formé pendant cette semaine à toute sorte de mission : éradication, exploration, extraction, observation, stérilisation, préservation. Vous allez apprendre à manier des armes de guerres et des armes et équipements de nouvelles générations que même l’armée nous envie. Vous allez être aguerri au combat, au déplacement en terrain hostile, à la stratégie militaire. Vous allez souffrir… un peu en comparaison à ce qui vous attends après !! Mais vous serez prêt. Vous serez prêt à intervenir dès la semaine prochaine. Ce sont les ordres ! Vous formerez des équipes de 3 à 15 en fonction des missions, et serez supervisé par un Maître Contrôleur Principal. Vous allez à présent être réparti et appelé par vos noms, mais sachez que ce sera la dernière fois car vous êtes maintenant des Contrôleurs, vous suivrez alors votre Maître Contrôleur Principal pour la suite du débrief. Bonne chance et Yippee Kai bande de naze ! »
Nous sommes tous les 5 appelés dans le même groupe et partons à la suite d’un homme grisonnant de petite stature à l’air revêche. Arrivée en salle de briefing, il nous interpelle : « Je suis le Maître Contrôleur Principal Mallone, mais vous pouvez m’appeler Sergent Mallone. On va passer un petit bout de temps ensemble alors je vais vous expliquer les règles de base :
- En tant que Contrôleurs, vous devez respecter à la lettre les consignes de vos supérieurs. Il vous est formellement interdit de prendre toutes initiatives contraires à leurs directives ou toute liberté lors d’une mission. Chacun de vos actes implique directement la responsabilité de OneWorld.
- Les forces locales, militaires ou fédérales ont l’obligation de collaborer avec vous, dans la limite de vos compétences et de votre autorité. Toutefois, tout abus de votre pouvoir sera durement sanctionné.
- OneWorld se charge de vous rémunérer, de prendre en charge vos frais et de vous équiper pour faire face à l’épidémie. Les armes fournies ne doivent être utilisées que dans le cadre de mission ZCorps. Tout utilisation frauduleuse de cet armement dans le but de blesser ou de tuer des personnes innocentes non-infectées donnera lieu à des poursuite judiciaires. L’insigne des ZCorps vous oblige à respecter la loi et l’intégrité de la personne humaine.
- Vous devrez choisir un nom de code qui sera utilisé dans toutes les occasions. Il vous est interdit de révéler votre véritable identité.
- Les directives, qu’elles viennent du gouvernement ou des Maîtres Contrôleurs, seront retransmises par notre réseau d’information dédié USSTRANSCOM. C’est pourquoi, et ce sera le dernier point pour ce matin, vous me composerez des équipes comprenant au moins deux soldats, un com’trans, un médecin et un aumônier car il y aura toujours besoin de panser et d’écouter les âmes des gens et de vos coéquipiers. Et sait-on jamais, si l’eau bénite ne suffit pas, un crucifix planté entre les deux yeux devrait permettre de renvoyer ces saloperies dans l’Enfer qu’elles n’auraient jamais dû quitter ! »
Pendant que nous partions prendre possession de nos quartiers, ces dernières paroles résonnaient en moi ; tout ceci n’était pas un abandon du divin mais un plan du malin, et l’espoir était en nous-même, en moi-même. Et maintenant que je l’avais retrouvé, il éclairerait notre route à tous.