... à une Exception près !
De son côté, Gmurk a été porté en triomphe par les guerriers anouks euphoriques jusqu’à la hutte du chef-sorcier, surmontée d’un crâne de dinosaure géant.
A l’intérieur, pendant que plusieurs femmes s’occupent de dessiner sur le corps du bourrin des peintures de guerre tribales, que Gmurk complète de ses propres gribouillis abstraits, le sorcier commence à psalmodier des incantations occultes, histoire d’ensorceler le tatouage ornant le dos de Bucho. Assis en tailleur, Gmurk cherche bien évidemment à imiter les gestes et les prières du sorcier de façon débiloïde, en agitant les bras et en baragouinant des borborygmes incohérents.
Au bout d’un moment, Gmurk ressent une douleur aigüe se diffusant dans son dos, comme si des milliers d’aiguilles s’enfonçaient dans son corps en même temps pour dessiner le tatouage en une seule fois. La douleur se calme tout aussi rapidement, tandis que le sage anouk lui explique que sa force mentale et ses défenses psychiques sont à présent accrues.
Gmurk apprend aussi par le shaman que c’est lui qui, il y a maintenant de nombreuses années, a d’ailleurs ensorcelé le tatouage de Steevy Loft à la demande du jeune homme, lui permettant ainsi de maîtriser certains éléments météo. En effet, des tentatives de rapprochement entre les villageois d’Hobb’s End et les anouks des collines avaient déjà eu lieu, mais à son retour de la guerre, Christopher Loft y avait rapidement mis un terme. C’est un déterré, un cadavre ambulant, maudit après sa mort sur le champs de bataille par un nécromancien anouk, explique le vieux sage. Gmurk lui apprend qu’il n’a plus rien à craindre du zombi, l’ayant lui même explosé en morceaux sanguinolents à coups de shot-gun !
Gmurk comprend que c’est donc bien le jeune Steevy qui a provoqué l’orage et les éclairs à leur arrivée dans les marais, pour les obliger à se réfugier au village. Et il réalise avec soulagement que ce n’était donc pas une tempête temporelle ; que c’est bien la machine gouluz qui s’est téléportée dans le passé dix ans en arrière, et non pas eux qui ont voyagé dans le futur lors de leur arrivée dans le coin.
Une fois le cérémonial effectué, Gmurk prend congé. Le shaman lui souhaite bonne chance, espérant que le guerrier repassera le voir s’il survit. Il est temps d’avoir un peu d’action et d’aller s’occuper de ces Wendigos.
Il récupère son baluchon que ses compagnons ont jeté sur le chemin et que les anouks n’ont pas touché, et monte sur l’étalon que les indigènes lui amène.
Pas de selle, pas de rênes, tant pis. Serrant les jambes sur les flancs du cheval pour ne pas tomber, empoignant sa crinière pour le diriger, Gmurk talonne l’animal. Faisant des gestes de salut aux anouks qui le regardent partir, comme le Comédien en arrivant à Cappertown City, Gmurk s’éloigne au galop dans la nuit, sur le sentier caillouteux serpentant sur les flancs de la colline. Un silence de mort accompagne son départ, rares sont les anouks qui pensent le revoir vivant.