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Piurivars :
Les Piurivars sont le peuple terrestre originel de Majipoor.
Ils ont un corps verdâtre, fluet et anguleux avec de longues jambes.
Leur visage est assez proche des humains, mais avec des pommettes prononcées, des lèvres inexistantes et un nez constitué d’un simple renflement.
Leurs yeux en amande dépourvus de pupilles sont écartés, et descendent vers le centre.
La particularité biologique qui les oppose aux colons, et qui les rend redoutables, est leur capacité à changer d’aspect physique à volonté, pour se dissimuler, d’où leur nom usuel de « Changeformes » ou de « Métamorphes ».
La magie ne leur est pas inaccessible, surtout lorsqu’il s’agit de jouer sur les esprits.
Leur force principale se trouve dans la télépathie en groupe, pour communiquer entre eux, ou avec les Dragons des mers.
Cette correspondance doit néanmoins être préparée par une suite de transformations rituelles (pratiques d’ailleurs utilisées dans de nombreux aspects de leurs relations sociales).
Beaucoup de Piurivars parlent le langage commun sur Majipoor.
C’est un atout supplémentaire à leur capacité mimétique, lorsqu’ils doivent passer inaperçus au milieu de la population.
Avec leurs voix douces et fluettes, ils peuvent aussi parler leur langue d'origine sophistiquée, aux déclinaisons grammaticales complexes.
En plus de leur langue natale, la plupart sont télépathes, et ils usent d’un langage des signes avec ceux qui ne le sont pas.
Entre eux, ils sont plutôt affables et bienveillants, même si certaines rivalités existent.
Vis-à-vis des envahisseurs, et particulièrement des terriens qu’ils haïssent, ils sont d’abord méfiants et prudents dans leur approche.
Pénétrer sur leur territoire sans autorisation peut s’avérer dangereux, voire mortel.
Une fois par an, ils sacrifient un étranger, ébouillanté et propulsé dans les airs par un geyser !
Chez les Changeformes, il est en effet de coutume de sacrifier un étranger à la Fontaine de Piurifayne.
Pieds et poings liés, le supplicié est placé dans le trou du geyser, la victime est ainsi projetée dans le ciel lors de l'éruption.
Depuis Lord Valentin, certains Piurivars se sont habitués à vivre mêlés aux colons et ne souhaitent plus la guerre, ils sont rares, mais ce type de comportement n’est pas impossible (la plupart des PJ Piurivars seront donc des exceptions de ce genre).
Mais le ressentiment envers les colons reste présent.
Beaucoup refusent toujours leur soumission, et des communautés isolées n’hésitent pas à prendre les armes, contre leurs propres frères si nécessaire.
La moralité moyenne des Piurivars reste trouble.
Le plus souvent les Piurivars se contentent d’un pagne ou d’une simple robe.
Certains dignitaires ou responsables locaux portent des vêtements plus compliqués, copiant à l’occasion les tenues des autres peuples.
Aujourd’hui, ils utilisent des lances, des arcs, des épées, mais les couteaux et les haches sont leurs armes privilégiées.
Les attaques d’embuscade sont leur stratégie favorite.
Mais ils ont plutôt recours à la magie, ou aux techniques de manipulation génétique sur la faune et la flore de Majipoor, science dont ils usent à des fins meurtrières sur les envahisseurs.
Originellement sur Alhanroel, ils ont été déportés par les humains sur Zimroel, dans la réserve de Piurifayne.
Cependant, certains se dissimulent dans les grandes cités, jusque sur Alhanroel et Suvrael.
Ils vivent en petites communautés dans leur réserve de Piurifayne, territoire que l’on traverse à ses risques et périls selon les moments (il faut éviter la période des sacrifices rituels).
Ils vivent dans des cabanes de bois ou des maisons en pierre et en torchis.
Ce type de demeure consiste en une charpente dont les espaces sont remplis de bousillage ou de bauge, fait de terre et de paille, le tout retenu en place par des poteaux appelés palissons ou palots, installés horizontalement entre les poteaux de la charpente.
Rejetés par les colonisateurs, ils n’ont aucune place officielle dans la société majipoorienne.
Toutefois à plusieurs reprises, ils ont tenté de reprendre le pouvoir…
Aujourd’hui, c’est moins tendu, et des métamorphes essaient même de vivre en bonne intelligence avec les colons, sous une fausse apparence néanmoins.
Dans certaines régions reculées, on les accepte même sous leur véritable forme, sans que cela choque qui que ce soit, mais cela reste exceptionnel.
Les Piurivars se déplacent à pieds ou juchés sur les animaux.
Il leur arrive plus rarement d’utiliser des flotteurs.
Les Piurivars sont chasseurs, cueilleurs, pêcheurs, ou éleveurs sur leurs territoires, mais ils peuvent faire tous les métiers lorsqu’ils se camouflent parmi d’autres espèces, car ils apprennent très vite.
A la base, ils rejettent les envahisseurs, et sont rejetés (ou tout du moins mal acceptés) par tous les autres peuples.
Mais pour pouvoir changer de forme, ils ont besoin de beaucoup observer les autres races, et à force de les observer ils ont progressivement appris à les tolérer, voire à les accepter comme un mal acceptable.
Ce sont surtout leurs chefs de tribus, leurs anciens, qui fomentent des plans pour reprendre le contrôle de la planète, le peuple en général s’est accommodé à la partager avec les étrangers.
Les Piurivars sont sexués, et l’on relate quelques cas de rapports intimes avec des humains, qui restent toutefois stériles.
Ils accouchent comme des humains, après une grossesse d’une dizaine de mois.
Les Piurivars respectent « Ce Qui Est » aussi ils dorment quand il fait nuit, et se lèvent quand il fait jour.
Ils mangent des viandes, des fruits et des légumes, cuits, froids ou secs.
Leur pédagogie est basée sur des rituels shamaniques complexes, les enseignements sont délivrés au compte-goutte comme des secrets sacrés.
Ce très ancien peuple aurait connu une période de haute technologie, qu’ils ont volontairement oubliée.
Seules leurs techniques de manipulation génétique perdurent.
Ils privilégient plutôt l’artisanat que de l’art, la vannerie, la poterie, la céramique, la menuiserie, etc.…
Les loisirs sont important chez les jeunes, beaucoup moins pour les adultes.
Ils organisent un festival chaque année dans leur réserve.
On y trouve de la jonglerie, de l’équilibre, de la magie, etc…, à l’issue duquel ils ont l’habitude de sacrifier un étranger !
Ils utilisent le troc entre eux, et la monnaie courante s’ils vivent au milieu des autres peuples. On suppose qu’ils échangent cet argent aux Frères de la forêt qui rançonnent les voyageurs.
Les vieux Piurivars sont pris en charge par la tribu, et respectés comme des sages.
Leur longévité est d’approximativement un siècle.
A la vieillesse, ils ont la peau ridée, et des difficultés à la transformation, et à la communication psychique.
Leur philosophie vis-à-vis de la mort est d’avoir la chance de rejoindre « Ce Qui Est », dans le cycle naturel des matériaux et de la chaîne alimentaire.
Une fois mort, leur cadavre est laissé dans la nature pour être consommé par les animaux et les oiseaux charognards.
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Exemples de patronymes :
Leurs noms, parfois très longs, sont constitués avec des doublements de voyelles comme Aarisiim, Faraataa, Huukaminaan, Pamikuuk, Torkkinuuminaad, voire composés, Viitaal-Twuu, Y-Uusilaan ou même Viitheysp-Uuvitheysp-Aavitheysp.
Les transformations rituelles :
Les apparences prises dans ces rituels sont assez étranges, ce ne sont pas des imitations d'autres créatures ou formes de vie, mais des représentations visuelles de concepts abstraits, qui ne sont comprises que par les piurivars...
_Transformation de la rivière : elle signifie le défi.
_Trois transformations de l’Étoile, de la Lune et de la Comète : elles signifient le consentement.
_Cinq transformations : ce rituel est réservé au chef des Piurivars lors de la commémoration de l'Exode.
« La Femme Rouge », « le Géant Aveugle », « L'Homme Écorché », sont les trois première transformations.
Puis viennent ensuite les deux plus importantes, « le Dernier Roi » et « le Prince À Venir », qui demande la plus grande dépense d'énergie.
Une fois transformé, l'officiant doit présenter les « Trois Humeurs », salive, urines et larmes, puis produire « les Quatre Peines et les Quatre Douleurs » (cf plus bas).
Enfin, il doit se prosterner et manger de la terre.
Cet office fut pour la dernière fois pratiqué par Faraataa, pour tenter de détruire les envahisseurs.
_Les quatre Peines et les quatre Douleurs : ces rituels pris séparément sont pratiqués à diverses occasions, comme pendant les semailles ou avant les récoltes.
_La Route du Départ : c'est un rite exécuté à l’occasion d’un voyage.
« Cela étant, s’il m’avait donné le temps de parler, je lui aurais dit qu’il n’y a aucune solution à trouver.
Humains et Piurivars ne trouveront jamais un terrain d’entente.
Croyez-moi, mon ami.
Jamais.
Jamais ! »
Robert Silverberg « Dernières nouvelles de Majipoor » Editions Mnémos Tome 3 page 375.
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Spécificités ludiques des Piurivars :
Ces natifs de Majippor sont des changeformes.
En tant que métamorphes, ils peuvent donc changer d'apparence.
Ils utiliseront pour cela leur niveau en « Ce Qui Est » comme une compétence.
Le niveau de difficulté dépend du type de transformation tentée :
En évident (+40%), cela permet de changer légèrement sa vraie apparence de Piurivar (plus beau, plus laid, plus jeune, plus vieux, plus gros, plus mince, plus balaise, plus gringalet, etc...) pour une heure, ou de conserver une transformation durant une heure de plus.
Cela coûte 2D4 points de potentiel physique.
En facile (+20%), cela permet de se transformer précisément en un autre Piurivar pour une journée, ou de conserver une transformation durant une journée de plus.
Cela coûte 2D6 points de potentiel physique.
En normal, cela permet de se transformer en un membre d'une autre race (mais pas en un individu précis), pour une semaine, ou de conserver une transformation durant une semaine de plus.
Cela coûte 2D8 points de potentiel physique.
En difficile (-20%), cela permet de changer légèrement son apparence dans une autre race (plus beau, plus laid, plus jeune, plus vieux, plus gros, plus mince, plus balaise, plus gringalet, etc...) pour un mois, ou de conserver une transformation durant un mois de plus.
Cela coûte 2D10 points de potentiel physique.
En impossible (-40%), cela permet de se transformer précisément en un individu d'une autre race pour une année, ou de conserver une transformation durant une année de plus.
Cela coûte 2D12 points de potentiel physique.
En cas d'échec, la transformation n'a pas lieu, ou cesse, mais la dépense de points de potentiel physique a lieu de toute façon.
Si le PJ (ou le PNJ) n'en a plus assez, il perd ce qui manque en points de vigueur.
En imitant un être d'une autre espèce, le piuruvar n’obtient pas du tout ses facultés naturelles, mais juste son apparence, ses caractéristiques et compétences resteront les mêmes...
Puisque les Piurivars sont originaires de Majipoor, ce ne sont pas des colons venant de l'espace, ils ne sont pas des citoyens recensés clairement pris en compte par le système politique mis en place par les humains.
De plus, les bandeaux oniriques n'ont pas été réglés pour les spécificités de leurs cerveaux.
Par conséquent, ils ne sont pas atteints par le contrôle des rêves de la Dame de l'île et du Roi des rêves.
Ils peuvent donc commettre des crimes sans craindre de punitions cauchemardesques, mais ne peuvent pas bénéficier de l'aide de la Dame pour leur récupération psychique.
Les pouvoirs de « Révérence à la Dame » ou d' « Échec au Roi » n'ont donc aucun influence sur eux (Cf Chapitre Magie).
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