Prisonniers du temps

LORWAN

Jaitcee Lorwan est un être humain, un « Terrien », comme s’appellent eux mêmes les habitants de la planète Terre, un Américain d’âge mur, un génie de la science du 20ème siècle.
 
Avec son look de savant barbu, aux tempes grises et aux vêtements fonctionnels négligés, il est l’archétype du « rat de bibliothèque », binoclard, toujours penché sur un bouquin ou un ordinateur.

Sur sa planète, Lorwan était un scientifique, incompris de ses pairs car trop en avance sur son temps, avant d’être recruté comme messager galactique par l’AMG.

A cette époque, cet éternel anarchiste, indécrottable libertaire, trouva encore le moyen d’obtenir un statut particulier : il acceptait de devenir un Méga actif, seulement si Norjane lui fournissait un laboratoire conséquent et le laissait mener ses propres expériences en toute liberté …
 
Durant sa toute première mission, Lorwan perdit carrément son corps humain, qu’il fut capable de remplacer robotiquement !
 

En effet, infiltré parmi les rebelles lors d’une guerre civile sur la planète Isoais (par ailleurs planète natale d’un autre Méga de la même section : le prince Raugho Dhem Horwen), il les aidait à créer un chasseur spatial et un robot de combat qui auraient sûrement inversé le cours de la bataille, lorsque la base fut bombardée…

Pour survivre, Lorwan dut se transférer dans le cerveau positronique d’un nouveau genre qu’il venait de fabriquer, à partir d’une source d’énergie consciente issue d’une autre dimension, et s’éjecter de la base en flammes dans le corps de son droïde expérimental, abandonnant son propre corps cristallisé.

De cette situation de départ, il est malgré tout devenu ensuite un véritable Méga, bien avant que la Mégacadémie n’ait plus le droit légal de former des promotions d’agents, à l’époque où tout allait bien entre Norjane et l’AG ; d’ailleurs c’est l’instructeur Möglin Mégriwah qui lui apprit à utiliser son énergie méga.
 
De son passé de chercheur, Lorwan a conservé une méthodologie rigoureuse dans ses enquêtes, mais aussi une tendance non négligeable à interagir avec les peuples arriérés technologiquement pour faire progresser leur savoir, en dépit des interdits de l’éthique de non-intervention, sur laquelle il s’assoit avec indifférence !

Spécialiste de la robotique, il n’a eu de cesse de faire évoluer son corps artificiel, de le rendre plus efficace, plus moderne, de versions en versions, Lorwan est parfois trop individualiste, ses méthodes trop personnelles sont dures à faire comprendre au commun des mortels, et du coup il a eu parfois du mal à trouver sa place dans les groupes de messagers, du moins au début de sa carrière.
 
Sa première (et dernière) affectation pour l’AMG fut à la célèbre section du major Théodème, qui fut rapidement au centre des affaires de complots intergalactiques, dont ils se retrouvèrent accusés, ce qui leur occasionna le sobriquet de section « Moutons Noirs ».

Avec d’autres recrues, originaires de la Terre mais pas seulement (son vieux pote l’écossais Lord Athuma -bien sûr-, qui le surnomme ‘Boite à cachous’, mais aussi Gildid Birmad, Elkhorn, Guillian, Griumshift, Onyx, le Chasseur, Agama Bibroni, le Comédien, Sarah Saavick, et bien d’autres…), il a longtemps enquêté et réalisé nombre d’exploits, sur bien des planètes et autres dimensions bizarres du Multivers…

Il est impossible de passer ici tout en détails, mais rappelons quand même qu’il fut de ceux qui découvrirent Shamazantha (Lorwan parvint même à s’en échapper en y volant une machine Gouluz de téléportation), de ceux qui découvrirent l’existence même des polymorphes et qui devinrent les adversaires irréductibles de l’Homme aux Chevrons (qu’ils baptisèrent « Citroën »), de ceux qui les combattirent sous la forme de Cruises ayant atterri en France, et enfin de ceux qui ne trouvèrent pas le vaisseau des Gouluz sur Ranghis, mais s’étonnèrent longtemps de la correspondance étrange entre l’adoration du chiffre 7 par les Klackons et les 7 parcelles de Shamazantha !

En fait, il est presque impossible d’en savoir aussi long que ces vieux de la vieille, sur la machination polymorpho-tyggo-gouluzesque intergalactique !
 
Les investigations de la section des « Moutons Noirs » les conduiront jusqu’à découvrir la base secrète des polymorphes sur Sahoah 6, près de Thaggarra, où ils convertissaient le gaz yxin en plots anti-grav.

Entre-temps, ils devinrent les « Paranos Galactiques », dans le maquis, dont le « concierge » de leur propre base secrète sur la planète sauvage Chutterox 14 fut Elkhorn le nain, car la bulle temporelle qui isola Norjane pendant une décennie leur fut attribuée ; en effet, elle démarra justement du labo de Lorwan, où il avait emmagasiné (et expérimenté) sa machine Gouluz …
 
Pour pallier à la séparation de l’AG avec l’AMG des Mégas, et à leur situation de repris de justice en cavale, Lorwan créa son projet « Virus » : il lança des nanites de son invention sur un planétoïde hors franges, afin qu’il le transforme en vaste usine de reproductions de robots, eux même chargés de développer des armes et des engins dont Lorwan équipa son équipe (comme ses fameux CPM, les paralysants à répétition, ou les chasseurs « Athuma » pour faire plaisir à son meilleur pote)…

Malheureusement, cette expérience audacieuse (et un peu trop ambitieuse, comme souvent avec Lorwan) lui échappa, car il dut se téléporter dans un gluon à Thaggarra (pour échapper à un piège explosif du Duke !), et il se retrouva re-téléporté par le Globbo-Bubon, en son sein !!!

En son absence au contrôle de « Virus », un système de remplacement de son cerveau positronique se mit alors en marche pour gouverner l’armée de robots ; c’était une tentative de « clonage énergétique » de la forme de vie extra-dimensionnelle dans laquelle il était transféré depuis des années…

Mais ce clone n’eut pas du tout la même conscience que l’original, car il lui manquait l’énergie méga, aussi il coupa les ponts avec les « Moutons Noirs » et dirigea « Virus » dans une autre direction (mais ceci est une autre histoire) !
 

Lorwan, que le Globbo-Bubon s’apprêtait à digérer, le menaça de se transférer en lui (action en fait impossible, malgré le faible esprit d’amibe du Globbo, sa taille compensait et rendait le besoin en énergie méga trop inimaginable pour un transfert), mais ignorant ce phénomène (car il n’avait pas encore rencontré de Mégas dans son secteur de l’Univers Départemental), le Globbo prit peur et le relâcha… en le téléportant seulement dans le vide de l’espace, hors franges de l’AG qui plus est…

Là, sa forme de gluon se mit en hibernation à cause du froid, et Lorwan dériva pour une longue période qui aurait pu durer toute l’éternité !
 
Il fut finalement découvert beaucoup plus tard par le Capitaine Sivana, à bord de son vaisseau d’exploration le « Nounou », qui remonta à son bord cette étrange forme de vie pour l’étudier (ou la revendre à des chercheurs) ; or le Nounou croisa bientôt le vaisseau prototype voyageur temporel des Technocentristes (dont Strauss venait de s’échapper).

Cet incal paradoxal leur envoya un missile bourré de nanites, qui transformèrent le vaisseau (aujourd’hui nommé « Nounou 2 ») en le modernisant, mais surtout phagocytèrent tous les passagers pour en faire d’obéissants ouvriers cybernétiques…

Le capitaine Sivana et son équipage ne doivent leur salut qu’à l’intervention de leur allié le Méga Loki, et bien sûr au réveil tardif mais efficace de Jaitcee Lorwan, lequel se transféra du gluon vers le collectif de nanites techno-centristes, pour se renvoyer dans le missile explorer le vaisseau prototype voyageur temporel, libérant ainsi le « Nounou » de son emprise (mais pas des paradoxes temporels, dont il est désormais toujours affligé).

Imprudence encore, de la part de l’inconscient Lorwan, car en montant à bord du prototype temporel, il le réactiva par la seule présence de son énergie méga !!!

Dès lors, Lorwan voyagea alors à travers le temps, visitant différentes périodes de sa propre vie (comme Strauss l’expérimenta avant lui), mais sous la forme de nanites ; son interaction avec les événements revécus ne pouvait donc avoir lieu qu’au travers de la technologie (sans vraiment entrer en contact avec les gens, et donc créer des paradoxes autres que ceux dit de « l’écrivain »).

C’est ainsi qu’il se donna des coups de pouce à lui-même, lors de moments forts par conséquent déjà arrivés, expliquant ainsi certains des miracles technologiques auxquels il était déjà parvenus !

Pour finir cette course de « cascadeur du temps », il arriva par exemple dans l’ordinateur du labo qui gérait son expérience de cerveau positronique, au moment où la base d’Isoais allait être bombardée.

Ainsi, c’est lui même qui permit à cette expérience de fonctionner, et à son double du passé de parvenir à créer ce cerveau unique, fonctionnant avec cette énergie extra-dimensionnelle encore inconnue, pour s’y transférer et survivre sous la forme d’un robot…

Mais le Lorwan du présent, en nanites, allait bel et bien mourir dans l’explosion de la base, aussi il n’eut d’autre choix que de se transférer dans son corps humain d’origine, pour déjà quitter l’ordinateur du laboratoire.

C’est justement à ce moment précis qu’il est devenu un prisonnier du temps, car le Maître du Temps est apparu pendant l’explosion, l’emprisonnant dans les replis intemporels de l’InterContinuum, à l’instant même où sa vie repartait presque du début.
 
Aujourd’hui, Lorwan est un membre important du groupe des Prisonniers-du-Temps, pour lesquels il est un de ceux qui dialoguent le plus, d’une bulle à l’autre, par la télépathie de Némo, faisant partager son esprit de recherche incessante et en poussant toujours plus loin les réflexions (occasionnant souvent des migraines chez Trent), et un partenaire apprécié, lors des remolécularisations dans la réalité, grâce à son insatiable curiosité et sa volonté de démêler des intrigues, dont il a connues jusqu’aux prémices les plus anciennes.

Trop cartésien, il n’est pas encore parvenu, à cause d’un rejet intellectuel, à maîtriser néanmoins vraiment le Cosmos, qui est la synthèse des arts surnaturels dissociés.

Mais il a réussi finalement à recevoir quand même l’aide de cette énergie cosmique, dans sa progression en énergie méga au moins, car il a accepté dernièrement de s’allier avec un mystérieux Aésir scientifique, extérieur à l’alliance avec les PdT, nommé « Newton », adepte comme lui de la recherche empirique et du savoir laïque ; il deviendra donc, malgré lui, une sorte de Méta-Méga de la Science, bien que se foutant éperdument des règles de la chevalerie cosmique (comme il l’a encore montré sur Déus).
 

Tout à fait réfractaire par contre au Shaan, qu’il prend pour une secte moralisatrice, il sera dur à convaincre de rejoindre le moindre cercle shaanique, quelques soient les promesses de libération temporelle qu’aient put leur faire leurs alliés les Gardiens.

Par conséquent, il souffre quand même d’une certaine solitude, car il se sent un peu à part des autres Mégas PdT (qu’il surnomme « l’encyclopédie des déités multiverselles »), à cause de leur penchant pour les pratiques surnaturelles, là où il préférerait des méthodes plus rationnelles.

De plus, son ancienne équipe (moins présente parmi les PdT, du moins pour l’instant) lui manque toujours un peu, et Lorwan a subi de graves troubles psychologiques avant de devenir PdT. 

Le groupe s’est occupé d’y remédier, en lui transférant une énergie convertie en soins mentaux, mais il demeure encore perturbé et capable de les surprendre par des réflexions bizarres et des théories, où ils ont du mal à le suivre...

Mais le pire traumatisme pour Lorwan est d’avoir réintégré son corps de chair et de sang, ce n’est pas une libération pour lui mais une malédiction, car il s’était parfaitement habitué toutes ces années à vivre dans un corps de robot.

Redevenu lui-même, il se sent vieux, faible, incapable et vite dépassé.

C’est encore pire depuis que les paradoxes temporels ne l’envoient plus dans un résident, mais bien dans sa propre vieille carcasse de savant fou.
 

Depuis qu’il est Prisonnier-du-Temps, il est quand même lié à l’affaire du CyberTygg Assassin, empêchant ses actions terroristes sur la base centrale de l’AG, parvenant même à attirer sexuellement l’attention du robot féminin (qui finira ensuite en couple avec son clone de « Virus » !) ; il est retourné sur Shamazantha -devenue Chevronzantha- et y a fait péter maintes grenades à main, ne parvenant pas tellement à faire avancer l’enquête sur les parcelles à cause des intrus Troy et Héléna. 
Et il accompagna Loki (de qui il s’est rapproché, malgré leurs différents sur la religion) sur la planète natale de ce dernier, Déus Capharnaum, où ses compétences de roboticien lui ont permit d’adapter un mécha angélique aux besoins d’un combat contre Seker, le dieu de la mort égyptien…
 
Aussi, de nombreux adversaires lui en veulent, de Seker au Globbo-bubon, en passant par Nagylone (vivant désormais dans le corps du CyberTygg Assassin), ou les polymorphes de la Loge et les Gouluz qui les manipulent, pour ne citer que les plus récents, et ils sauront sûrement se remettre sur sa route.
 
Maintenant qu’il est l’égal d’un dieu (mais ne lui dites pas, il trouverait que c’est complètement débile !), il est un des rares à ne pas faire partie du groupe de rêveurs ayant créé la dimension de « Sanctuary », car il traîne déjà au pied le boulet de « Virus » qu’il lui faudra régler un jour ou l’autre …
 
L’amour physique n’a jamais été une de ces préoccupations premières, puisqu’il a pu abandonner toute existence organique pendant la majeure partie de sa vie, mais l’amitié a malgré tout toujours joué un rôle important dans son équilibre.
 
Parfois décrié par ses propres alliés à cause de ses initiatives solitaires, anarchistes et rebelles, mais toujours prêt à partager avec tous son immense savoir dans de nombreux domaines, Lorwan est le franc tireur méga par excellence ; ni dieu ni maître, il est indomptable, insaisissable, légèrement mégalomaniaque, totalement inconscient ; c’est un héros prêt à tout pour comprendre ce qui se trame, comme simplement pour faire progresser la science, et toujours prêt à prendre les pires risques s’il le faut pour avancer dans sa quête de savoir scientifique !