Frères de la Forêt :

 

Les frères de la forêt sont originaires de Majipoor, ce ne sont pas des colons.

Ces créatures à la peau lisse et bleutée ressemblent à de petits singes terrestres, avec une queue préhensile.

Leur visage se rapproche donc de celui d’un chimpanzé imberbe bleu, au museau peu proéminent, et aux yeux immenses.

Leur sueur produit une enzyme qui les immunise contre l’adhérence des lianes à glue qu’ils emploient à divers usages.

Ils connaissent peu la magie et ne possèdent guère de faculté psychique, mais ils ont une spiritualité primaire, et ils honorent les esprits de la forêt et l’arbre Dwikka.

Certains d’entre eux sont des exceptions, et disposent de quelques arts surnaturels, mais ils sont mal vus parmi leur tribu, et exclus de leur territoire.

Faiblement intelligents, les frères de la forêt communiquent à l’aide de cris aigus et de sifflements, mais les autres peuples majipooriens ne leur connaissent pas de noms.

En fait, ils utilisent des mots communs liés à la nature pour se distinguer les uns des autres, comme des sortes de surnoms.

Rares sont les frères de la forêt sachant utiliser le langage commun de Majipoor, et ceux qui le parlent ont une syntaxe maladroite et peu de lexique.

Le caractère moyen des frères de la forêt est d’être agressif !

Ils vénèrent l’arbre Dwikka, malheur à celui ou celle qui en mange les fruits sur leur territoire.

Leur moralité générale est difficile à connaître précisément.

On sait qu’ils rançonnent parfois les voyageurs, mais ce qu’ils font de l’argent reste un mystère pour les colons… on ne leur connaît en effet aucune activité de troc ou de commerce avec les peuples plus civilisés (à part avec les Piurivars).

En fait, il conserve une grande partie de leur butin parce qu’il brille, comme un trésor, qu’il offre à « Ce Qui Est » en l’enterrant.

Ils ne portent aucun vêtements, ou bien juste un pagne en peau de bête.

En hiver, les femmes fabriquent des capes en écorce pour les vieillards du clan.

Ce tissu d’origine végétale est verdâtre ou marron uni.

Leurs armes les plus communes sont des bâtons et des lances grossières, mais leur arme de prédilection reste la sarbacane aux traits empoisonnés.

Ils tendent des embuscades dissimulés dans les arbres.

Il ne s’agit pas d’une véritable tactique, ils ne jouent que sur la surprise et le nombre.

Ils préparent également des pièges avec des entrelacs de lianes à glu.

Ils demeurent une espèce sauvage particulièrement agressive à l’encontre des étrangers qui traversent ou empiètent sur leur domaine.

En général, on les évite.

On en trouve, à la connaissance générale, uniquement dans une forêt de Zimroel, proche des territoires des Piurivars.

En réalité, il en existe d’autres enclaves, dans des territoires reculés encore inexplorés, qu’il appartient aux voyageurs de la Société de découvrir…

De plus, certains frères de ma forêt, bannis de chez eux pour leurs capacités à la magie blanche, errent par monts et par vaux en quête de subsistance.

Créatures arboricoles, les frères de la forêt vivent dans des cabanes de bois et de feuillages dans ou à proximité des arbres.

Elles sont construites à mi-hauteur de la cime des arbres, des échelles de lianes peuvent être déployées pour en faciliter l’accès, mais les capacités de grimpeurs des frères de la forêt les rendent obsolètes (à part pour les enfants et les vieux), on y trouve pas de mobilier, juste un tapis de mousse et de feuilles en guise de couchage.

Les frères de la forêt n’utilisent aucun moyen de locomotion mécanique, ils sautent de branches en branches ou accrochés aux lianes.

Leur système politique est l’oligarchie, mais c’est un curieux mélange entre le commandement par le plus fort d’entre eux, et le conseil gérontocratique (les vieux sont considérés comme des sages).

Ils ne sont pas considérés comme un peuple à l’image des Piurivars bien que, sans égaler leurs voisins autochtones, ils ont développé une sorte de structure tribale équilibrée et organisée.

On ne leur connaît pas d’utilisation rationnelle de l’argent qu’ils collectent dans leurs embuscades.

En fait ils en échangent une petite partie avec les Piurivars contre des biens ou des denrées.

On ne peut pas réellement parler de rejet social entre eux et les autres peuples, mais plutôt d’une ignorance mutuelle.

Seuls les Piurivars ont quelques liens avec eux, pas seulement de commerce mais aussi sur la compréhension de la nature, de la faune et de la flore majipoorienne.

De nombreux Piurivars les infiltrent sous leur apparence depuis des millénaires, influençant leur civilisation dans un traditionalisme non évolutif…

Leur reproduction est identique à celle de nombreux mammifères.

Les frères de la forêt font souvent l’amour, mais ils le font très rapidement, brusquement, sans tendresse ou préliminaires.

Leur grossesse dure sept à huit mois.

L’accouchement est parfois problématique, il y a souvent des nourrissons morts nés, et des mères mourant d’hémorragie à la naissance.

Les frères de la forêt dorment dans leurs huttes forestières, mais si ils ne sont pas au village ils peuvent le faire dans les replis des arbres, ou au sol dans les fourrés, généralement en groupes familiaux.

Le sommeil est important pour eux, ils leur arrivent de faire en plus une sieste en pleine journée.

Leur hygiène dépend surtout de l’épouillage pour l’essentiel, mais ils ne rechignent pas aux bains à l’occasion, dans les lagons et rivières.

Ils mangent principalement des fruits, des feuilles, et des noix, et boivent de l’eau.

Ils n’ont donc aucune gastronomie.

Ils ne sont pas strictement frugivores, ils peuvent être omnivores en cas de carence de fruits (principalement en hiver) : ils peuvent alors manger des chenilles, des termites, des fourmis, du miel sauvage et des œufs d'oiseaux.

Ils chassent même occasionnellement des oiseaux et de petits mammifères (rongeurs surtout).

Leurs enfants apprennent à survivre en observant leurs aînés.

Leurs connaissances scientifiques sont donc rudimentaires.

Leurs principaux artisanats sont le tissage, la poterie, ou la fabrication de sarbacane.

Les femmes s’occupent de la récupération de la glu des lianes, pour fixer les feuilles sur leurs cabanes de branches.

Leur seule activité artistique est l’usage de percussions lors des rituels religieux.

Leur loisir principal est la simulation de combats entre jeunes.

Ils n’ont pas de monnaie propre, et on ne peut pas affirmer qu’ils aient une idée réelle de la valeur de l’argent qu’ils rançonnent parfois aux voyageurs égarées, même s’ils s’en servent en partie pour faire des échanges avec les Piurivars.

Leurs vieux deviennent des guides pour la tribu.

Leur longévité est courte, ce n’est que d’une trentaine d’années.

Mais ils n’ont pas peur de vieillir, c’est juste la nature.

Leur peau ridée s’assèche alors, et perd de son immunité à la glu des arbres.

Leur philosophie de la mort est une spiritualité sommaire liée à la forêt.

Leurs morts sont enterrés aux pieds des arbres, pour leur fournir de l’engrais.

Mort, un frère de la forêt parait tout mou, comme si son squelette se liquéfiait très vite.

 

Exemples de patronymes :

Surnoms sous formes de cris aigus et de sifflements, dont la transcription en langue collective de Majipoor donne des mots communs liés à la nature végétale : Branche, Ramure, Nervure, Sève, Feuillage, Buisson, Ronce, Fougère, Racine, Tronc, Écorce, Liane, Rameau, Champignon, Mousse, Fleur, etc…

 

« Les frères de la forêt commencèrent à descendre de leurs arbres mais restèrent à une distance considérable de la roulotte.

Quelques-uns commencèrent à danser et à exécuter des cabrioles sur la route et bientôt une sorte de mélopée atonale, heurtée, discordante, s’éleva, semblable au bourdonnement d’énormes insectes. »

Robert Silverberg « Le Château de Lord Valentin » Editions Mnémos Tome 1 page 143.

 

Spécificités ludiques des Frères de la forêt :

Puisque les Frères de la forêt sont originaires de Majipoor, ce ne sont pas des colons venant de l'espace, ils ne sont pas des citoyens recensés clairement pris en compte par le système politique mis en place par les humains.

De plus, les bandeaux oniriques n'ont pas été réglés pour les spécificités de leurs cerveaux.

Par conséquent, ils ne sont pas atteint par le contrôle des rêves de la Dame de l'île et du Roi des rêves.

Ils peuvent donc commettre des crimes sans craindre de punitions cauchemardesques, mais ne peuvent pas bénéficier de l'aide de la Dame pour leur récupération psychique.

Les pouvoirs de « Révérence à la Dame » ou d' « Échec au Roi » n'ont donc aucun influence sur eux (Cf Chapitre Magie).